dimanche 24 juillet 2016

Une fille (presque) parfaite


 Couverture de Une fille (presque) parfaite
Auteur : Andréa PORTES
 
Prix : 7E
 
Edition : Michel Lafon poche

Résumé

Pour tout le monde, Anika Dragomir est populaire : cheveux blonds, lèvres glossées, elle a la panoplie de la fille parfaite. De loin, car si on se rapproche, on découvre qu’elle n’est pas tout à fait irréprochable… elle empoisonne petit à petit son patron, vole dans la caisse, et est en train de tomber amoureuse de Logan, le pire loser du lycée. Mais tout ça doit rester secret, car un pas de travers et Becky Vilhauser, le Dark Vador rose bonbon qui tyrannise le lycée, fera de sa vie un enfer.

 

Mon avis

Ce livre a révélé ses surprises crescendo ; là où je m’attendais à une lecture un peu niaise et sans rebondissements, j’ai eu l’occasion de découvrir une héroïne sarcastique, à l’histoire touchante par sa sincérité et très critique vis-à-vis de la mentalité du sud des Etats-Unis. Et pourtant, le résumé ne laisse absolument pas présager cela : l’intrigue typique du lycée est omniprésente et semble dominer tout le roman. Mais, ça, ce n’est que l’enveloppe car le message est bien plus profond.

Anika Dragomir est la 3e fille la plus populaire du lycée de son patelin d’Oklaoma. Ne croyez pas qu’elle en soit fière, loin de là ! Elle-même se demande comment elle a pu arriver à cette position et la subit. Tout comme elle doit supporter Becky, la fille populaire du lycée aussi tyrannique que cruelle. Et son beau-père, son patron et l’imbécilité générale des sudistes. Bref, Anika n’aime personne. Sauf Logan, le looser du lycée mais hors de question de le reconnaître. Heureusement que le beau Jared s’intéresse à elle et peut lui servir de couverture...  

Vous voyez ? Ca semble très fleur bleue au premier abord et sans grande originalité ; sauf que notre personnage a une voix très cynique  pour dénoncer les problèmes de cette culture. Par son humour, Portes écrit un roman bien plus profond qu’un triangle amoureux : racisme, inégalités, discrimination, armes à feu, chômage, fanatisme religieux, sexisme… Toute l’étroitesse d’esprit des sudistes est dénoncée. On sent le vécu derrière cette écriture et cette dénonciation vraiment touchante. Le récit pourrait tomber dans le mélo mais il y a une dose d’humour suffisante pour que ce ne soit pas le cas. Alors, on se prend dans cette histoire ; on a envie de savoir si Anika va accepter leur relation, si Tiffany va s’en sortir malgré les discriminations, si Anika va enfin se rebeller contre Becky et sa famille. Bref, les personnages que Portes a créés deviennent réels et on se prend d’attachement malgré le regard acerbe de l’héroïne. On rit, on compatit, on se prend dans l’intrigue. Jusqu’à la fin, on attend une fin heureuse, et ici encore Portes nous surprend. Non, pas de happy-end pour nous. C’est un roman social basé sur un fait divers alors la fin sera conforme à l’expérience de l’auteure. Déception, perte et impression d’avoir raté quelque chose sont au rendez-vous pour l’héroïne comme pour nous. Parfait mélange entre phénomène de société et chick-lit, ce livre nous transporte véritablement dans l’Amérique de Trump et nous montre tous ses défauts. A lire absolument !

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Dénonciation sociale très bien cachée sous l’humour et la chick-litt
-          Le regard cynique de l’héroïne
-          La fin qui se distingue des autres romans du genre de chick-litt ado
-          Une trame connue

 

Extrait

« Mon job, là maintenant, c’est de m’assurer que personne, en particulier Brad Kline, ne s’approche pas de la chambre en question. C’est pas facile, mais faut bien que quelqu’un le fasse et, vu que Shelli est probablement en train de réciter le Nouveau Testament avec Maman Foldingue, c’est à votre serviteur que cette tâche incombe.

C’est peu dire que beaucoup de gens dégueulent à cette soirée. Heureusement pour moi, les deux salles de bains à l’étage se trouvent près de l’escalier, si bien que j’ai jute besoin de rester là et tituber un peu comme si j’étais saoule mais pas pressée d’aller quelque part, pendant que Becky entre au panthéon de celles qui se sont fait baiser par les frères Kline. J’espère qu’il a mis une capote. En cas de pépin, le test ADN pourrait se révéler délicat… »

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