vendredi 29 avril 2016

Les Mystères de Larispem T1 – Le sang jamais n’oublie



 Afficher l'image d'origine
Auteur : Lucie Pierrat-Pajot
 
Prix : 16E
 
Edition : Gallimard jeunesse  

Résumé

Larispem 1899 - Dans cette Cité-Etat indépendante où les bouchers constituent la caste forte d’un régime populiste, trois destins se croisent… Liberté, la mécanicienne hors pair, Carmine, l’apprentie louchébem et Nathanaël, l’orphelin au passé mystérieux. Tandis que de grandes festivités se préparent pour célébrer le nouveau siècle, l’ombre d’une société secrète vient planer sur la ville.

Et si les Frères de Sang revenaient pour mettre leur terrible vengeance à exécution ?

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à adresser un grand merci aux éditions Gallimard Jeunesse pour leur service de presse.

Toutes mes félicitations à Lucie Pierrat-Pajot, 2eme lauréate du prestigieux concours RTL/Gallimard. Sur 800 manuscrits, voici celle qui succède à Christelle Dabos et qui remporte haut la main un double défi : être publiée dans l’une des plus grandes maisons d’édition et faire suite à notre merveilleuse Passe-Miroir.

1871 : la Commune de Paris divise la France et la capitale. Les barricades sont hérissées, les peuples exaltés et le gouvernement sur le point de tomber. Dans nos livres d’histoire, on sait comment la révolution a réprimée. Mais imaginez, imaginez que ce soit le peuple qui ait gagné…

 

Carmine est une apprentie bouchère, autant dire la caste dominante de Larispem, et pourtant, en compagnie de Liberté, elle se retrouve à cambrioler de vieilles maisons de nobles. De l’autre côté de la ville, se trouve l’orphelinat que Nathanaël n’a jamais quitté jusqu’au jour où il fait la connaissance de Valentine. A partir de là, il met les doigts dans un engrenage qui l’emporte bien malgré lui loin de sa sphère de confort, vers une quête de vengeance qui lui est étrangère.

 

Il est très difficile de résumer ce livre sans spoiler tout en essayant de vous démontrer son intérêt. Plus que jamais, il souhaite planter le décor, les personnages et l’action dans la drôle de métamorphose que subit la ville lumières : un Paris dominé par des bouchers, pas très glamour. Je ne pensais pas accrocher si vite mais dès la 1ere ligne, me voilà emportée. Rien n’est stéréotypé dans ce livre, voilà un vrai roman jeunesse ! Le Paris de la fin du XIXe est divisé, comme toujours dans ce siècle mouvementé, entre les aristocrates et le peuple mais cette fois-ci, les nobles écrasés sont prêts pour la revanche. Aussi, contrairement aux intrigues habituelles, nos héros ne se rencontrent jamais et ne poursuivent pas le même but. Les quêtes de nos protagonistes sont chacune orientées dans une direction différente. Les uns sont voleurs, les autres sont occupés à chercher un livre mais aucun des deux ne comprend totalement ce qu’il lui arrive. Les conflits politiques ne sont pas ce qui prédomine, chacun étant préoccupé par ses problèmes : Carmine et son frère, Liberté et son emploi d’apprentie et Nathanaël et sa mystérieuse maladie. Les changements de point de vue et le mélange des genres (steampunk, conflit historique tendant à devenir une dystopie et d’aventure) sont très appréciables. Cela nous change des habituelles intrigues amoureuses ! Sans compter que le tout est narré avec précision et délicatesse tout en restant réaliste : les rues, l’argot, la population... Lucie Pierrat-Pajot a su donner vie à ce bon vieux Paris. On entre dans l’intrigue tout doucement et on se laisse bercer par les épreuves de nos héros où la romance est très minoritaire ; la survie du quotidien est le thème majeur du roman. La fin sait aussi nous laisser sur notre faim et promet d’être encore plus envoutante que le T1, si ce n’est plus car l’intrigue est véritablement lancée ! Les intrigues politiques vont être développées en parallèle d’un défi lancé à la population très original. Je dois à ce livre une découverte littéraire que le T2 va plus développer : Le Testament d’un excentrique de Jules Verne qui narre un jeu de l’oie géant dans une ville. A lire !

 

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Le mélange des genres : réalisme, steampunk, science-fiction, histoire, dystopie
-          La nouveauté de l’intrigue et du décor : Paris mi dystopique, mi steapunk où se croisent nobles déchus et bouchers victorieux
-          Des personnages en marge de nos valeurs : apprentie, orphelin, bouchère
-          Tendance au huis-clos dans la grande ville : manque de personnages secondaires

 

Extrait

« Carmine courut à la fenêtre et se pencha autant qu’elle put pour absorber une grande goulée d’air frais. Dans la chambre abandonnée, la fumée blanche se dissipa vite, balayée par les courants d’air.

Liberté tremblait comme une feuille. Son amie l’aida à se relever.

– Il faut partir ! cria-t-elle pour couvrir le bruit des sirènes. La milice de quartier va arriver !

Liberté inspira et expira profondément, terrifiée à l’idée de sentir une douleur soudaine dans ses poumons, mais rien de tel ne se produisit. Ses côtes se soulevaient et s’abaissaient norma­lement. Quoi qu’aient contenu les billes de verre, ça ne semblait pas toxique.

Carmine se précipita dans l’espace ouvert derrière la biblio­thèque. Pas question d’être venues pour rien. Elle ramassa au hasard quelques objets – une croix en or, deux ou trois bijoux dans un coffret – et les fourra dans sa sacoche. Un éclat au pied de l’automate, dont la sirène faiblissait déjà, attira son attention : la tranche dorée du livre. Les bras encombrés par son butin, elle le désigna du menton à son amie.

– Vite ! Prends le bouquin, on s’en va.

Liberté se leva péniblement. Son esprit était embrouillé, comme un rêve qui s’effiloche au fur et à mesure qu’on essaie de s’en souvenir. Il y avait eu un homme blond, un homme qui… qui pleurait ? Quelque chose comme ça. Où était-il passé ? Elle ramassa le livre. Carmine l’entraîna en bas de l’escalier et elles retraversèrent le jardin à toute allure tandis que les lumières s’allumaient dans les maisons des alentours. Lorsque la milice de quartier réussit enfin à se frayer un passage jusqu’aux ruines, elle ne trouva rien d’autre qu’un petit luxomaton au ressort détendu, abandonné dans le hall de la bâtisse, et une cape noire, clouée au mur de l’une des chambres par un couteau effilé. »

 

A savoir

Pas de date pour le T2, il est encore trop tôt, en revanche, il y a une petite présentation. Attention aux SPOILERS !

Dans l’épisode suivant, assistez à un grand jeu de l’Oie au cœur de Larispem. Quels périls attendent Liberté, Carmine et Nathanaël à travers les 20 arrondissements de la cité ? Des catacombes aux eaux troubles de la Seine, des abattoirs aux cimetières, découvrez Larispem comme vous ne l’avez jamais lu ! Aux prises avec de féroces adversaires, menacés par l’ombre maléfique des Frères du Sang, survivre ne sera pas aisé pour nos trois amis.

La comtesse Vérité retrouvera-t-elle le livre de Louis d’Ombreville ?

La Présidente et son Conseil prendront-ils les bonnes décisions pour préserver la cité ?

Nathanaël, Carmine et Liberté sauront-ils s’unir contre l’adversaire ?

 

lundi 25 avril 2016

Night World T7



 Couverture de Night World, Tome 7 : Chasseresse
Auteur : LJ Smith
 
Prix : 8E
 
Edition : Poche

Résumé

À la tête d’une horde dangereuse, la flamboyante Jez est l’héritière d’une des plus illustres lignées de vampires. Son avenir semble tracé dans le pouvoir et dans le sang. Tout s’effondre pourtant le jour où elle apprend que sa mère biologique est une humaine.

Désormais tiraillée entre ses deux origines, Jez cherche la rédemption auprès du cercle de l’Aube, le puissant ennemi du Night World. Mais quand ses nouveaux alliés mettent sa loyauté à l’épreuve en lui ordonnant d’anéantir le séduisant Morgead, son ancien bras droit, le doute s’empare de la Chasseresse.

Pourra-t-elle se liguer contre sa famille d’autrefois ? Déchirée entre devoir et sentiments, trouvera-t-elle enfin sa véritable nature ?

 

Mon avis

Décidément, je suis en pleine phase de relecture. Me revoilà de retour avec une vieille publication mais qui garanti toujours un excellent moment. Pourquoi ? D’abord parce que ça parle de vampires sans foi ni loi et ensuite parce que c’est LJ Smith qui écrit. On ne peut qu’adhérer. La série du Night World est une grande frise qui présente une particularité : telle une poupée russe, les intrigues s’imbriquent les unes dans les autres. La principale nous montre le combat entre le Night World et le Cercle du Crépuscule et dans chaque tome, une intrigue amoureuse secondaire se greffe avec des personnages appartenant à l’un de ces milieux.

Dans le T7, nous faisons connaissance avec Jezebel et Morgeas, leaders d’une bande de motards vampire appartenant au Night World. Jez est une héroïne cruelle, dangereuse, impitoyable qui hait les humains par-dessus tout. Jusqu’au jour où elle découvre que sa mère était une humaine. Elle fuit alors sa bande, horrifiée par ses meurtres, et devient chasseuse de vampires auprès du Cercle du Crépuscule. Mais, c’était sans compter sur la dernière mission presque impossible que lui donne le cercle : récupérer des infos sur le redoutable Morgeas.

Je sais que l’intrigue est bateau mais allez savoir pourquoi, ce tome demeure mon préféré. Sans doute grâce à Jezebel et Morgeas, ils sont cruels, ils se détestent et on adore leurs disputes. Mon seul regret est que le livre est vraiment trop court. 150 pages ne sont vraiment pas suffisantes et tout s’enchaîne trop vite. C’est un reproche rare chez moi, mais il manque l’intériorité des personnages. Et des explications. Tout va vraiment trop vite : une page ils sont en état d’alerte, l’autre page, on est passé à un autre décor. Cependant, si on pourrait craindre le huis-clos, ce n’est absolument pas le cas. Les deux intrigues, amoureuses et principales, sont  équilibrées et les personnages secondaires nombreux. Bref, un vrai régal ! Sans compter que l’intrigue principale s’épaissit au fur et à mesure. Conséquence : plus on avance, moins on est perdu face à l’intrigue centrale et plus on adhère. Je maintiens : c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures ;)

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          L’héroine
-          Le couple formé
-          Personnages nombreux et variés en terme de psychologie
-          Progression dans la compréhension de la prophétie abordée ds le T1
-          Trop rapide : on n’a pas le temps d’intégrer l’intrigue qu’elle est déjà finie

 

Extrait

« L'une de la terre de rois longtemps oubliés;

L'une du foyer où vit encore l'étincelle;

L'une du Day World où deux yeux veillent;

L'une du crépuscule qui épousera l'obscurité. »

***

« Règle numéro un quand on vit parmi les humains : toujours se laver de toute tache de sang avant de rentrer à la maison. Arrêtée devant le robinet de jardin, Jez passait sous le jet d'eau glacée un long poignard de bambou affûté comme une lame de rasoir. Quand il fut propre, elle le glissa dans sa botte genouillère droite ; après quoi, elle frotta de l'ongle quelques marques sur son tee-shirt et sur son jean. Enfin, elle sortit un miroir de sa poche pour examiner son visage de près. »

 

A savoir

Le T10 du Night Worlg – Strange Fate devait être réédité mais ce n’est toujours pas le cas… Même en anglais !
Je crois que l’on peut définitivement abandonner l’idée de savoir la fin. Je vous donne malgré tout sa présentation.

 Couverture de Night World, Tome 10
Sarah Strange, seize ans, trouve que sa vie n'est qu'une montagne de contradictions. C'est une fille à l'apparence ordinaire pourtant les deux garçons les plus populaires du lycée font partie de son cercle d'amis : Kierlan Drache et Mal Harman, aussi dissemblables que deux personnes peuvent l'être.

Cela devrait la rendre heureuse, mais depuis quelque temps elle a des sentiments pour les deux – et elle a vu deux cordes d'argent : l'une qui partait d'elle vers Kierlan, l'autre qui la reliait à Mal. Qu'est-ce que cela veut dire ?

Pour couronner le tout, elle rêve toutes les nuits d'un futur où les dragons et les vampires dirigent le monde ainsi que d'un enfant courageux nommé Cripsy.

Pour une fille qui n'a jamais entendu parler du Night World, elle doit faire face beaucoup de choses. Pire encore, l'Apocalypse s'est finalement abattue – et les Puissances Sauvages elles-mêmes ne voient qu'un moyen de l'arrêter.

 « La porte venait de s'ouvrir brusquement, laissant apparaître un garçon.
- Hé! c'est les toilettes des filles ici!

- Justement: j'en cherche une, rétorqua le jeune homme avec indifférence. »

lundi 18 avril 2016

Lux T1 – Obsedienne


 Couverture de Lux, Tome 1 : Obsidienne
Auteur : Jennifer L. Armentrout
 
Prix : 13E
 
Edition : J’ai lu
Résumé
Quand Katy déménage dans un coin paumé de Virginie-Occidentale, elle s’attend à tout sauf à rencontrer des voisins de son âge.
Déception, Daemon Black a beau être canon et avoir une sœur jumelle adorable, il n’en est pas moins insupportable et arrogant !

Lorsque Kat se rend compte que tout le monde semble fuir la famille Black, elle voit d’un autre œil la froide suffisance de Daemon.

Pourra-t-elle encore l’éviter quand tout lui crie de s’en approcher ?
Mon avis
J’ai vu passer ce livre depuis quelques temps et je me suis lancée sur les conseils d’une consœur. Je dois avouer que je ne suis pas aussi fan qu’elle semble l’être même si j’ai passé un agréable moment. Désolée Missing mais je n’ai pas accroché avec Daemon x)
La mère de Katy la force à déménager au fin fond des Etats-Unis, une petite bourgade sans McDo ou supermarché. Bref, ses seuls voisins sont les Black, des jumeaux de son âge. Si elle sympathise très vite avec Dee, c’est une autre paire de manche vis-à-vis de Daemon. Insupportable, arrogant, infect. Tout ! Il lui a tout fait et tout dit et pourtant il revient vers elle. Pourquoi ? Sûrement pas par attirance, il a su le lui démontrer même si, lui, se tient à l’écart.
Je sais exactement pourquoi ça n’a pas marché : il ne s’agit pas de vampires. Eh oui, j’arrive à aimer ce type de livres à l’intrigue vue et revue mais il faut que ce soit des vampires. C’est plus sexy, je trouve. Là, il n’y avait pas mes charmants buveurs de sang donc on a immédiatement perdu mon intérêt. Je suppose que si on aime le paranormal et qu’on ne recherche pas la surprise, ça passe crème. Vous avez aimé les années Twilight ? Foncez. Tous les éléments attendus sont présents. Et en plus, il n’y a pas de cette satanée New-Adult malgré le fait que ce soit des éditions J’ai lu. Si j’ai détesté Daemon, je ne pourrais pas en dire autant de Katy. Elle est très niaise, mais elle a du caractère et on finit par s’attacher, surtout quand elle sort les griffes. Il est difficile de faire une critique des autres personnages car ils sont très peu présents. La création d’un huis-clos se fait sentir. Il est dommage qu’ils ne soient pas plus développés car ça aurait été le moyen de faire respirer l’intrigue. Mis à part ceci, reproches habituels, je dois avouer qu’on se laisse porter par l’intrigue et que le T2 me tente assez, signe que j’ai finalement accroché même si c’est loin d’être un coup de cœur. En somme, une petite histoire ado qui nous fait revenir des années en arrière.
En bref
Apprécié
Non-apprécié
-          Les attentes de ce genre d’intrigues sont comblées
-          On rentre facilement dans l’intrigue
-          Un huis-clos parfois étouffant
-          Une ambiance du Sud trop stéréotypée
 
Extrait
« — Je refuse de sauter dans tous les sens pendant une heure.
— Tu peux aussi courir dans la maison et monter et descendre les escaliers.
Il s’interrompit. Quand son regard croisa le mien, son sourire se fit malicieux.
— On peut aussi coucher ensemble. J’ai entendu dire que ça faisait dépenser beaucoup d’énergie.
Je le dévisageai, bouche bée. Une part de moi aurait voulu lui rire au nez. Une autre se sentait offensée qu’il puisse suggérer une chose aussi ridicule. Mais la dernière appréciait l’idée. Ce n’était vraiment pas drôle.
Daemon attendait ma réponse.
— Tu peux toujours rêver, mon pote. (Je fis un pas vers lui en levant un doigt.) Même si tu étais le dernier… Hé ! Je ne peux même pas dire « le dernier homme sur terre » !
— Kitten, murmura-t-il doucement avec une lueur de menace dans le regard.
Je n’y prêtai pas attention.
— Pas même si tu étais la dernière chose qui ressemble à un humain sur Terre. Compris ? »
 

dimanche 10 avril 2016

Missing T1



 Couverture de Missing, Tome 1 : Coup de Foudre
Auteur : Meg Cabot  
 
Prix : une misère de dieu maintenant
 
Edition : multiples dont des poches

Résumé

Jessica a deux passions : les motos et les heures de colle au côté du ténébreux Rob Wilkins ! Mais tout change le jour où elle est frappée par la foudre... Voilà Jess dotée d'un étrange pouvoir : elle retrouve, dans ses rêves, les enfants disparus dont elle voit l'avis de recherche tous les jours sur les packs de lait. Que faire d'un tel don ? Et comment continuer à mener une vie normale quand on est harcelée par le FBI et la presse ?

 

Mon avis
Afficher l'image d'origine


Vous savez ce qu’on dit : c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures. Du coup, j’ai re-relu le T1 de Missing. Je suis toujours aussi fan de cette ambiance légère qui dédramatise l’action et nous fait rire en toute circonstance.

Jessica Mastriani est la bad-girl typique : elle se bat, elle se fiche de ses notes et elle veut une moto. Alors qu’elle est encore une fois collée, sa meilleure amie et elle rentrent à pied du lycée. Trois kms à pieds en plein sud américain. Super. Encore plus quand elles se font piéger par un orange et doivent se réfugier sous des gradins. C’est alors que la foudre touche Jess. Merveilleux. La voilà dotée de supers-pouvoirs.

Si l’intrigue n’est pas révolutionnaire, Meg Cabot a suffisamment de talent pour donner à sa série un charme indéfinissable qui enchante et réenchante. C’est Meg Cabot, quoi x). Alors, plutôt que de travailler les détails de ces facultés parapsychiques : son malaise, sa perplexité, ses doutes… Elle construit un univers fourni et attachant qui ne laisse pas le temps de s’attarder sur ces « détails » : le frère schizo, la meilleure amie obèse, le petit-ami rétif, l’autre frère looser. Une vraie ménagerie. Même les parents et les profs sont vivants mais tout aussi bizarres mentalement. Et je ne vous parle même pas de l’héroïne principale. Elle, on l’adore et on l’adopte de suite : elle est folle, elle ne se prend pas la tête et en plus elle ne nous exaspère pas. Pas de plainte interminable ou d’interrogations. Elle sait ce qu’elle veut, point barre. Quand à l’intrigue, elle est comme Jess : à mi-chemin entre le sérieux et la franche rigolade. D’un côté, nous avons Jess qui tente de choper Rob et de l’autre, elle tente de résoudre des enlèvements d’enfants. On suit Jess au lycée, ses débâcles avec Rob et ses mésaventures de justicière. justicière. C’est donc un récit rythmé, haletant mais qui reste extrêmement drôle et léger. Sans compter que les scènes sont aussi variées que nombreuses. Vous pouvez suivre les conflits avec sa mère qui souhaiterait voir sa fille un peu plus féminine et enchainer avec une vision qui éclaire Jess sur la position d’un enfant. Le policier et la chick-lit s’entrecroisent dans un joyeux mélange pour laisser place à un feu d’artifice terriblement burlesque qui est à l’image des tomes à venir.

 

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          L’héroïne : véritable crâne brûlé
-          Le ton : burlesque
-          Les personnages secondaires : aussi fous que Jess
-          Le mélange des tons policier et girly
-          Trop court !!

 

Extrait

« — Je te jure que je n’en vois pas d’autre, a affirmé Ruth. C’est la seule.

— Tu es sûre ?

Je me tenais debout au milieu de ma chambre, complètement à poil, après ce qui avait dû être un dîner délicieux. Je suppose, car j’avais été incapable d’apprécier quoi que ce soit, trop excitée à l’idée d’avoir été réellement foudroyée. La brûlure en forme d’étoile était là pour le prouver. C’était le point d’impact dont avait parlé Doug. Mon problème, c’est que je n’arrivais pas à trouver le point de sortie. J’avais forcé Ruth à m’accompagner chez moi pour m’aider à m’examiner sur toutes les coutures. Hélas, elle se révélait totalement inutile. Allongée sur mon lit, elle feuilletait un exemplaire de La Critique de la raison pure (rien qu’une petite lecture qu’elle avait emportée au cas où).

— J’ignorais que ta poitrine avait autant poussé, a-t-elle remarqué. Fini, les bonnets A. C’est arrivé quand ?

 — Et mon dos ? Il y a quelque chose, dans mon dos ?

 — Non. C’est quoi, ta taille, maintenant ? Un 85 B ?

— Aucune idée, je ne mets jamais de soutien-gorge. Et mes fesses ? Rien sur mes fesses ?

 — Non. Est-ce qu’il existe quelque chose entre le 85 A et le 85 B ? Parce que je crois que tu te situes au milieu. Et tu devrais commencer à mettre des soutifs, si tu veux mon avis. Sinon, tu vas t’avachir. Comme ces Africaines en photo dans le National Géographic.

— Tu ne me sers vraiment à rien, tu sais !

— Mais qu’est-ce que tu attends de moi, Jess ? a-t-elle bougonné en retournant à son livre. Que ta meilleure amie te demande d’inspecter son corps est un peu étrange, non ? Limite homo.

— Il ne s’agit pas de me tripoter, idiote ! ai-je répliqué en enfilant un pantalon de survêtement. Je veux juste que tu me dises si tu vois un point de sortie. Pas la peine d’en faire un plat. »

 

A savoir

J’ai fait une critique globale de la série, de mémoire cet été, vous pouvez la retrouver ici avec un extrait pour chaque tome : http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2015/08/la-serie-missing-de-meg-cabot.html

Vous pouvez également retrouver mes avis sur d’autres tomes de cette auteure ici :



 

mardi 5 avril 2016

Le monde de Sombreterre T1 – Le clan perdu


 Couverture : Le Monde de Sombreterre, Tome 1 : le Clan Perdu
Auteur : Cassandra O’Donnell
 
Prix : 10E
 
Edition : Flammarion jeunesse
Résumé
Victor est un petit garçon assez solitaire. Il a été adopté et ne s'entend pas très bien avec sa famille. Il aimerait connaître ses origines. Un jour, une petite fille, Aliana, vient le chercher et lui annonce qu'il est celui qui pourra sauver son monde : le monde de Sombreterre, monde des esprits et des fantômes, dont il est originaire. Avec elle, Victor part affronter son destin.
Mon avis
Tout d’abord, je tiens à adresser un grand merci aux éditions Flammarion pour leur service de presse.
Voilà un type de livre que je chronique peu, bien que j’aime beaucoup ce type de publications qui ont le don de me replonger dans mon enfance. A la différence que si on trouvait vraiment de la qualité du temps où j’étais une petite, c’est bien plus difficile aujourd’hui. Heureusement, ces considérations n’ont pas lieu avec le récit de O’Donnell.
Victor est un garçon étrange qui ne parle qu’à Lucas, son meilleur ami, et à des fantômes. Incompris jusqu’au jour où Alina débarque dans sa salle de cours avec son animal de compagnie invisible : lui qui se pensait fou découvre alors qu’il n’est pas victime de son imagination et se prépare à découvrir un monde merveilleux.
Comme je vous le disais, on est confronté à un problème de taille dans les romans jeunesse : soit la narration est excellente et réussit à être pour un public jeune sans nous faire décrocher, soit la narration est assez minable et sonne trop vite manuscrit rédigé vite et non travaillé ; en tout, pour l’enchantement de la lecture, on peut tjs se gratter. Heureusement, dans ce tome, nous sommes dans le 1er cas : j’ai réellement accroché au livre comme j’aurai pu l’être 15 ans plus tôt. La narration est fluide et très peu descriptive, comme on l’attend de la jeunesse, mais c’est également travaillé et ça ne donne pas l’impression de lire un script mal travaillé. Sans compter que l’auteure insère plusieurs personnages progressivement, chacun marqués d’un trait de personnalité dominant. Aussi, bien que l’intrigue ne soit pas particulièrement innovante, l’attachement aux personnages est tel qu’on se laisse embarquer. Sans compter que les illustrations occupent une place importante dans la lecture. Elles sont tout à fait bienvenues et aident à l’imagination de l’enfant. C’est bien plus ludique qu’avant ^^ Par tous ces éléments, on sent bien que O’Donnell est une auteure expérimentée, capable de captiver son public quel que soit son âge. Une belle lecture qui parle à notre âme d’enfant !
 
En bref
Apprécié
Non-apprécié
-          Les illustrations en réelle osmose avec le texte
-          Les personnages, à l’image de la narration : simples mais attachants
-          Une histoire un peu trop courante qui risque de lasser l’enfant
 
Extrait
« - Allez, debout fainéant ! Il est presque huit heures ! claironna Hélène en pénétrant dans la chambre de Victor.
Ce dernier émit un grognement puis leva la tête de son oreiller, repoussa la longue mèche rousse qui lui barrait le visage et regarda la jolie femme blonde au regard doux qui lui souriait.
-          Tu ne voudrais pas appeler l’école et dire que je suis malade ? gémit-il
Hélène fronça les sourcils et posa –d’un ait inquiet – la main sur le front pâle du jeune garçon pour vérifier qu’il n’avait pas de fièvre. […]
-          Pas question. Tu n’as rien du tout ! Lève toi et dépêche-toi de t’habiller !
-          Mais je suis fatigué ! protesta-t-il
-          Tu serais bien plus en forme si tu ne t’étais pas sauvé et que tu n’avais pas traîné dehors toute la nuit ! »
 
A savoir
Cassandra O’Donnell a déjà écrit une série pour plus âgés :
-          Rebecca Kean
-          Les sœurs Charbey
-          Les aventures improbables de Julie Dumont
 
Mais aussi une série pour les plus jeunes : Malefender