dimanche 10 juillet 2016

La malédiction du roi



 Couverture de La malédiction du roi
Auteur : Philippa GREGORY
 
Prix : 20E
 
Edition : Edition ADA – coll : Hugo Romance  

Résumé

Considéré comme une menace au trône pour le volatile roi Henry VII, Margaret Pole, cousine d’Elizabeth d’York (connue sous le nom de la princesse Blanche) et la fille de George, duc de Clarence, sera mariée à un partisan du roi de la maison Lancastre, Sir Richard Pole. Pour sa loyauté, Sir Richard est chargé de la gouvernance du pays de Galles, mais la vie rangée de Margaret est changée à jamais avec l’arrivée d’Arthur, le jeune prince de Galles, et de sa belle épouse, Catherine d’Aragon. Margaret devient vite une personne de confiance et amie des nouveaux mariés, cachant ses propres liens royaux au service des Tudors. Après la mort soudaine du Prince Arthur, Katherine maintenant veuve part pour Londres, et garde sa promesse faite lors du décès de son mari en se mariant avec son frère, Henry VIII. Le monde de Margaret est chamboulé par la convocation surprenante à la cour, où elle devient la première dame de compagnie de la reine Catherine. Mais cette vie idyllique ne durera que jusqu’à la montée d’Anne Boleyn, et la déchéance des Tudors. Margaret doit choisir son allégeance au roi tyran, ou à sa reine bien-aimée; l’amour de sa religion ou la théologie des nouveaux maîtres. Prise entre l’ancien et le nouveau monde, Margaret Pole doit trouver son propre chemin, tout en portant le fardeau d’une vieille malédiction qui afflige tous les Tudors.

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à adresser tous mes remerciements aux éditions ADA- Hugo Romance pour ce service de presse.

Chaque été, je me fais plaisir en me replongeant dans la famille Tudor aux côtés de Philippa Gregory. Bien que romancière, Gregory est également historienne et sait donc nous écrire de vraies sagas historiques passionnantes où les femmes sont au centre. Trop délaissées dans l’Histoire, l’auteure nous montre qu’elles ont pourtant jouées un rôle important derrière les rois. Cette fois-ci, c’est au tour de Margaret Pole de nous livrer sa vision de la cour Tudor sous le règne d’Henri VII et VIII.

Ancienne Plantagenêt et nièce des deux rois, Margaret Pole a juré de survivre aux exécutions sommaires des Tudors. Pour une fois, être une femme est avantageux : elle noie son nom prestigieux grâce au mariage avec un petit chevalier qui lui permet de passer de grande aristocrate de la famille royale à petite noble ; voilà le prix à payer pour sa survie. Mais si s’éloigne ainsi du trône, sa nature l’empêche de totalement y renoncer. Entre trahisons, complots et mariages, Margaret Pole navigue comme personne dans une cour en constant changement.

Honnêtement, je pense que n’importe quel livre de la fresque historique de Philippa Gregory vous promet un agréable moment. Il y a toujours ce mélange de fiction et de réalité historique avec une pointe d’investigation qui emporte très vite le lecteur ; ici, le rappel constant de la malédiction faite par les femmes York se réalise : la fleur Tudor reste sans héritiers mâle et est donc vulnérable aux prétentions au trône des Plantagenêts. Autre atout de la série : chaque tome est indépendant de la série, les personnages précédents sont présents au début de l’œuvre et rappellent les faits sans alourdir le récit. Sans compter que même pour ceux qui ne connaissent absolument pas l’histoire anglaise, Gregory sait se rendre accessible. Mon principal reproche envers ce one-shot est la vision que donne Margaret d’Henri VIII ; pour elle, la folie du coupeur de tête est la cause d’Anne Boleyn. Heureusement, les remerciements suggèrent qu’il s’agit là d’un point de vue purement subjectif car l’auteure parle de théories scientifiques bien plus sérieuses et très convaincantes qui ont remonté le livre dans mon estime. De même, je me suis surprise au fil du livre à détester Margaret pour sa lâcheté mais les dernières lignes m’ont laissées une telle impression qu’elle est immédiatement revenue dans mes petits papiers. En revanche, le XVIe siècle et le caractère d’Henri sont parfaitement reproduits ; les sautes d’humeur du roi, sa violence, sa lente progression vers la folie sont identiques à l’idée que l’on se fait de celui qui a inspiré le conte de Barbe Bleue. Sans compter que la Londres historique est très convaincante, l’écriture de Gregory donnait vie aux monuments visités et je me croyais aussi bien dans les palais que dans les monastères. Enfin, le tome est très riche en complots gravitant autour de Margaret et en arbres généalogiques que l’on assimile sûrement mais lentement. Les enjeux sont bien expliqués et nous suivons avec une angoisse mêlée d’espoir les péripéties de la famille Plantagenêt qui oscille constamment entre la hache et la gloire.

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Le tragique de la vie de Margaret reproduit sans enjolivement
-          Le cadre : Londres du XVIe siècle où les complots contre le roi se multiplient et où tout est malédiction
-          La réalité historique : un roi fou, une famille royale destituée qui refuse d’être vaincue et des femmes victimes de leur condition
-          Les recherches faites pour coller tant à l’Histoire
-          La peur de Margaret décidément trop réaliste
 

 

Extrait

« - Ensemble nous formons la rose blanche, dit Montague d’une voix douce. Nous sommes les Plantagenêts, les vrais souverains d’Angleterre. Le roi est notre cousin. Nous devons le faire revenir à la raison.

En voyant leur enthousiasme, je me dis que leur père m’a gardée dans l’obscurité et la modicité, cachée du pouvoir, afin que je n’aie jamais à prendre une telle décision : remplir mon devoir de dirigeante légitime du pays, guider le royaume. »

 

A savoir sur les adaptations et les livres

Ce tome est une suite directe de La princesse Blanche : http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2015/02/la-princesse-blanche.html (vous trouverez également dans ce lien des rappels historiques)

 

La série TV

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Bande-annonce : http://youtu.be/ydneyl2S30o

 

Les livres

Philippa Gregory a écrit une série très importante et complète allant des débuts du XVe siècle jusqu’au début du XXe siècle. Elle fait ainsi un tour des principaux rois d’Angleterre en se concentrant principalement sur les York et les Tudors. Il n’y a donc pas besoin de commencer par le T1 pour tout comprendre. Il doit y avoir une vingtaine de livres et tous ne sont pas parus en France, je ne vais donc pas traduire les résumés et me contenter de vous donner ceux qui l’ont été x)

 

 Couverture de La fille du faiseur de rois

La fille du faiseur de rois

Angleterre, 1465, les grandes familles de Lancastre et York se disputent depuis plus de 10 ans le trône. À cette époque un homme œuvre dans l'ombre pour faire et défaire les dynasties, au gré de ses intérêts personnels : Richard Neville, comte de Warwick, surnommé le " faiseur de rois". Celui- ci, sans héritier homme, s'est servi de ses deux filles, Isabelle et Anne, comme des pions sur l'échiquier politique. L'histoire est racontée ici par Anne Neville. Mariée très jeune, Anne perd très vite son époux, ainsi que son père en 1471. Sa mère est enfermée au sanctuaire et sa sœur mariée à l'ennemi. Elle s'en sort en épousant Richard, le frère du roi, mais doit affronter la puissante famille royale, notamment la reine. Après la mort de sa sœur et de son seul fils, Anne finira par réaliser le rêve de son père en montant sur le trône aux côtés de Richard. Malheureusement, celui-ci s'éprend de sa nièce Élisabeth (future reine et femme d'Henri VII, la Princesse Blanche)...
 
La Guerre des Deux-Roses, souvent considérée en Angleterre comme le passage entre le Moyen Âge et l'époque moderne, moment fondateur pour l'État anglais, est ici racontée avec brio par l'une des plus talentueuse romancière du genre, qui choisit de faire parler les femmes que l'Histoire a trop souvent tendance à oublier.
 Couverture de La princesse blanche

La princesse blanche

La Princesse Blanche clôture la saga historique de Philippa Gregory sur la Guerre des Deux- Roses. Ce conflit historique de premier ordre pour la succession du trône d'Angleterre se déroule entre 1455 et 1485, entre deux maisons : les Lancastre et les York. L'emblème de la maison de Lancastre était la rose rouge, tandis que celui des York était la rose blanche, ce qui donna son nom à cette guerre, mais aussi au roman de Philippa Gregory. L'auteur raconte la fin de cette guerre et ses conséquences, à travers le regard de la princesse Elisabeth York (rose blanche) dont le mariage forcé avec Henri VII (victorieux contre Richard III, qu'elle aimait et aurait dû épouser), met fin à la guerre des Deux-Roses et la couronne reine. Son avenir ne sera pourtant pas radieux : ses deux frères Richard et Édouard, sont présumés morts. Elle doit faire face aux intrigues de cour. D'un côté, sa mère fomente des rébellions pour reconquérir le trône. De l'autre, la mère d'Henri prend toutes les décisions à la place de son fils. De plus, plusieurs révoltes menées par des imposteurs se prétendant prince d'York viennent troubler l'équilibre si précaire de la couronne.
 
Vous pouvez retrouver mon avis sur ce tome ici : http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2015/02/la-princesse-blanche.html   
 Couverture de Deux soeurs pour un roi

Deux sœurs pour un roi

« Je serai sombre, française, à la mode et difficile ; vous serez douce, ouverte, anglaise et belle. Quelle paire nous formerons ! Quel homme pourra nous résister ? » Tels sont les premiers mots prononcés par Anne Boleyn à l'endroit de sa sœur Marie quand elle la rejoint, en 1522, à la cour d'Angleterre. Introduite au palais de Westminster, à l'âge de 14 ans, Marie Boleyn séduit le roi Henri VIII auquel elle donnera deux enfants. D'abord éblouie par le souverain, elle comprend qu'elle sert d'appât au milieu des complots dynastiques. Quand l'intérêt du roi pour elle s'émousse, Anne est chargée de le séduire à son tour.
Désir, haine, ambitions, trahisons. Se déroulant sur quinze ans, cette fresque historique, racontée à la première personne par Marie Boleyn, dépeint les rivalités au sein de la dynastie des Tudor. Une histoire qui se terminera dans le sang.
Un film du même nom s’inspire de ce livre avec Nathalie PORTMAN et Scarlett JOHANSSON
 Couverture de L'héritage Boleyn

L'héritage Boleyn

En 1536, Henry VIII, roi d'Angleterre, a fait décapiter pour adultère, inceste et haute trahison sa deuxième épouse, Anne Boleyn, qui n'a pas enfanté l'héritier mâle qu'il espérait.
Quelques jours plus tard, il épouse Jane Seymour, qui lui donnera un fils - le futur Edouard VI - mais décèdera en couches en 1537. Moins de trois ans plus tard, il se marie avec Anne de Clèves dans le cadre d'une alliance avec les Protestants. Mais, incapable de consommer son mariage, il décide d'en obtenir l'annulation pour convoler avec la très jeune Katherine Howard, nièce de l'ambitieux Thomas, duc de Norfolk. Malgré la vigilance de Jane Boleyn, sa dame d'atour alliée du duc, la nouvelle reine noue une liaison avec Thomas Culpepper. En 1542, cette infidélité causera sa perte. Elle aussi subira le sort réservé à sa cousine Anne 6ans plus tôt.

Trois épouses, trois destins tragiques...Avec brio, Philippa Gregory nous plonge dans les arcanes de la cour, où machinations, intrigues et complots pour accéder ou conserver le pouvoir se succèdent, et dont les femmes sont souvent les premières victimes...

 
Vous pouvez retrouver mon avis sur la série jeunesse de Gregory ici :



 

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