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Auteur :
Jean Philippe Blondel
Prix :
12, 5E
Edition :
Actes Sud Junior
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Résumé
L’Auberge espagnole
version lycéens !
Que ressent-on à seize
ans lorsqu’on s’arrache du cocon familial pour (presque) voler de ses propres
ailes ?
Les parents de Romain
ont hérité d’un grand appartement situé dans la ville de son lycée. Ils hésitent
à le vendre ou le louer. L’adolescent y
voit un coup de pouce du destin : et si c’était lui qui l’habitait, afin d’en
finir avec les longs trajets en car entre le domicile familial isolé et son
bahut ?! Ses parents se laissent
convaincre et il s’agit alors de trouver deux autres colocataires. Leur choix
se portera sur Rémi, le geek type (physique, bizarrerie et fringues assortis),
et Maxime, son contraire, garçon populaire qui fait tomber toutes les filles.
Une année pleine de changements s’ouvre pour Romain, entre émancipation, joies et contraintes de la vie en communauté.
Une année pleine de changements s’ouvre pour Romain, entre émancipation, joies et contraintes de la vie en communauté.
Mon avis
Encore
un livre qui ne faisait absolument pas partie de ma PAL mais comme je lui ai
trouvé une ressemblance avec la série Ma
vie selon moi et Celui qui sera mon
homard, je me suis laissée tentée. Je dois dire que si je ne regrette pas
ma lecture, je n’ai pas totalement adhéré comme cela a été le cas avec les
autres car le livre est vraiment court et les épisodes ne m’ont pas parus assez
développés.
Romain
vit à la campagne, déteste sa vie et ses parents et l’internat. Bref, un gamin
de 16 ans… Jusqu’au jour où sa famille hérite d’un appartement proche de son
lycée… Tout le monde étant à bout, trouve l’idée merveilleuse d’une collocation
entre lycéens. Est d’abord recruté Rémi, le scientifique geek de base qui ne
fera pas de vagues et Maxime, l’opposé de Rémi et Romain : beau,
populaire, borderline. Entre deux éclats
de voix et une ambiance d’internat, les garçons vont tirer des leçons de vie,
grandir et nous donner envie de revenir au lycée.
Je
l’admets, j’ai été attirée par cette ambiance
de camaraderie idéalisée d’internat qui me fascine toujours autant. Le
résumé est totalement fidèle à l’ambiance de la 1ere partie du roman : 3
ados commencent à faire connaissance et se lient d’amitié ; amitié qui
n’aurait jamais vu le jour sans les affres de la colocation. Et puis, grâce à
Maxime, ils grandissent : ils font la fête et tombent amoureux, tout
aurait été pour le mieux dans le meilleur des mondes si Maxime n’avait pas dépassé les limites. On
entre dans la 2eme partie du livre, que j’ai moins appréciée. La coloc devient
alors plus morne, plus ordinaire et pourtant tout aussi puissante émotionnellement. Mon seul reproche est l’épaisseur du livre de seulement 150
pages. Je suis d’accord qu’il ne faut
pas les passages trainent en longueur mais là c’était trop expéditif ; l’auteur abordait à peine un épisode qu’il
changeait de sujet 20 lignes plus tard. C’est le seul bémol de ce livre car les
personnages sont travaillés, l’ambiance
est créée et on adhère immédiatement avec le caractère de Romain, ironique
et caustique même si ma préférence est allée immédiatement à Maxime. Je ne
comprends pas pourquoi ça n’a pas marché autant que pour les autres livres car
il comportait tous les éléments pour que j’adhère. Mais il lui manquait une
petite chose, que je ne saurai pas nommer, pour que j’accroche totalement.
En bref
Apprécié
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Non-apprécié
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Petits moments de complicité entre les protagonistes
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Ambiance
auberge espagnole
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-
La seconde
partie du livre tournant autour de la romance et autres sentiments
tournant autour
-
Trop court
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Extrait
« Le compromis, le voilà le mot-clé de ce début
d’année scolaire. Il a fallu trouver des compromis pour pratiquement toutes les
pièces. Pour l’organisation de la salle de bains – la répartition des brosses à
dents (non, Maxime, tu n’as pas le droit de prendre n’importe laquelle, c’est
dégoutant), des gels douche (oui, ce serait mieux s’il y avait une étiquette,
même si ça ressemble aux colonies de vacances), des serviettes (même si les
parents nous prennent souvent le linge sale, om faut qu’on se débrouille un peu,
nous avons une machine à laver en parfait état de marche). Pour les règles de
vie dans le salon-salle à manger (non, pas de télé en fond sonore ; chacun
dans sa chambre à 22h30 les jours de semaine, sinon, on ne s’en sortira
pas ; oui, Maxime, si tu râles mais si tu préfères, tu repars à l’internat
tout de suite). »
« - J’en sais
rien où il est le x et le y. Et je vais même te dire, j’en ai rien à foutre du
x et du y. Ils peuvent bien aller s’enculer où ils veulent, je m’en bats les
couilles !
Je suis sorti de ma
chambre, prêt à intervenir. Je n’en ai pas eu besoin. Rémi est resté d’un calme
olympien. Maxime s’est levé brusquement et a envoyé valser le programme télé de
l’autre côté de la pièce. Rémi m’a jeté un coup d’œil puis a haussé les épaules.
Il a réagi calmement :
-
Maxime, viens te
rasseoir.
Ledit Maxime est allé
s’installer sur le canapé, a pris la télécommande et a zappé d’une chaine à une
autre, un coussin calé sur le ventre, le visage buté. Rémi a alors quitté la
table du salon, non sans avoir auparavant fermé avec précaution le livre de maths
de 1ere ES et le trieur de notre colocataire. Il est allé se réchauffer un café
dans la cuisine. C’est là que je l’ai rejoint. On ressemblait à un père et une
mère discutant ensemble de leur enfant à problèmes. Sauf que c’est moi qui
jouais le rôle de la mère inquiète, tandis que Rémi temporisait et se voulait
pragmatique.
-
Clairement, les maths,
c’est pas son truc.
-
Oui, mais il ne peut
pas se payer une nouvelle mauvaise note sinon c’est la cata.
-
Ecoute, il ne veut pas
travailler. Moi, je ne peux pas faire boire un âne qui n’a pas soif.
Maxime a braillé
depuis le salon.
-
Je vous entends. Et je
ne suis pas un âne, connard. »
A savoir
Si vous aimez ce genre
d’ambiance, je vous conseille en priorité :
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Celui qui sera mon homard : http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2015/04/celui-qui-sera-mon-homard.html
-
Les 1ers tomes de la série Ma vie selon moi (non chroniqués)