Auteur :
Syrie James
Edition :
Hachette (edition : Black Moon)
Prix : 16E
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Résumé
Samantha McDonough mène
la vie sans surprise d’une bibliothécaire sans histoire. Un jour, elle fait une
surprenante découverte. Un livre, déniché dans une petite librairie, qui va
changer sa vie. Car entre ses pages se cache une lettre vieille de deux cents
ans. Une lettre signée par l’une des plus grandes romancières anglaises : Jane
Austen.
Voilà Samantha lancée
sur la piste d’un manuscrit perdu, dans une course contre le temps, qui va la
guider tout droit entre les murs d’un manoir magnifique, et entre les bras de
son séduisant propriétaire…
Mon avis
Voilà
une lecture qui promettait d’être intéressante et qui, même si elle était
légèrement en dessous de mes attentes, ne fut pas pour autant un repoussoir,
bien au contraire ! Car si j’espérais une quête pour trouver le manuscrit perdu,
je dois avouer que l’intrigue n’a pas été aussi ennuyante et décevante qu’elle
le paraissait au premier abord. Certes, l’héroïne effectue bien des recherches
pour trouver le manuscrit mais elles sont vite éclipsées au profit de la
véritable intrigue.
Samantha
est passionnée par la littérature et particulièrement par Jane Austen ;
sur qui elle a commencé à écrire une thèse. Malheureusement, la maladie de sa
mère l’a empêchée de la terminer et elle est donc retournée aux Etats-Unis, son
pays natal, afin de l’accompagner dans ses derniers jours. Deux ans ont passés,
Samantha est employée dans une bibliothèque, a décidé d’accompagner son
compagnon au Royaume-Uni pour s’offrir des vacances. Là-bas, elle renoue avec
son passé d’étudiante et flâne dans des petites librairies aux livres anciens ;
c’est là qu’elle trouve un recueil de poésie appartenant à Jane Austen ainsi qu’une
ébauche de lettre dans laquelle la célèbre écrivaine évoque un manuscrit perdu.
Imaginez un peu le ravissement de Samantha, pour qui cette découverte s’apparente
à un Graal littéraire, et qui, telle une Indiana Jones de la littérature se
plonge dans la recherche de ce manuscrit inconnu. Ses recherches vont la mener
jusqu’à un manoir détenu par un charmant anglais qui se prend lui aussi de
passion pour la recherche du manuscrit. Leurs recherches vont aboutir et ils
vont nous faire la lecture du manuscrit simplement intitulé Les Stanhope.
Rebecca Stanhope
appartient à la petite bourgeoisie provinciale et va bientôt devenir une
vieille fille ce qu’elle ne regrette absolument pas, heureuse de vivre avec son
père, la révérend William Stanhope, dans
la cure d’Elm Grove où il officie. Rebecca est une héroïne très romantique et
classique : aimant les promenades dans la campagne et la musique, elle est
douce et place l’amour au centre de tout ; c’est d’ailleurs la raison pour
laquelle elle n’est pas mariée. En effet, son père qui regrette affreusement sa
défunte femme, lui a appris que le mariage ne doit être fait que si l’amour est
le vecteur ressemblant les deux promis. Rebecca, n’ayant pas trouvé quiconque
lui inspirant un pareil sentiment, préfère demeurer chez son père en attendant
de trouver cet amour et n’est pas pressée car son logis qui lui convient à
merveille. De plus, elle déteste tout changement et se marier en représente un
de trop grande importance. Pourtant, il va en survenir un qui va l’amener à
modifier sa vie entière : le pasteur, souhaitant rendre hommage à sa
femme, économise depuis plusieurs années les dons faits à la paroisse afin d’acheter
des cloches. Ayant réuni l’argent, il décide de faire le voyage pour les
commander et de s’arrêter en chemin dans une auberge où, dit il, on lui dérobe
son argent. Cependant, le révérend est connu pour sa passion des cartes, aussi lorsqu’il
raconte cela à son employeur, celui-ci décide de le congédier en l’accusant d’avoir
joué la somme nécessaire aux cloches. Le voilà lui et sa fille, à la rue sans
le moindre argent réduits à compter sur la charité d’autrui. Il se fait donc héberger
par sa seconde fille et Rebecca n’a d’autre choix que suivre même elle ne
souhaite pas renoncer à la demeure où elle a toujours vécu. Ils voyagent donc
et font nombre de connaissances qui lui permettent de confronter ses
aspirations et illusions à la réalité, que ce soit la mesquinerie de la société
ou le caractère de ceux qu’elle croyait connaitre. Sans compter qu’à travers
toutes ces rencontres, il se pourrait qu’elle trouve enfin quelqu’un qui lui
corresponde…
Si
l’on a du mal à rentrer dans l’histoire des Stanhope, ce n’est que le début et
il faut persévérer pour accéder au véritable nœud du roman. Roman, que j’ai
apprécié tant parce qu’il mêle deux univers distincts : un du début du XIXe
siècle et un du XXIe siècle mais aussi parce que deux intrigues se développent parallèlement
et sont toutes deux aussi passionnantes l’une que l’autre. En plus, on peut
voir les deux héroïnes se construire au fil du roman et devenir de plus en plus
indépendantes et fortes ce qui force l’admiration du lecteur. En outre, j’adore
Austen et j’admire le travail fait par Syrie James qui a reprit un brouillon d’Austen
pour en faire naitre un roman qui présente des similitudes avec ses œuvres. Ce
qui donne lieu à une idée aussi géniale que remarquable. Et même si, je ne vous
le cache pas, il ne peut pas égaler une œuvre véritable d’Austen, il n’en
demeure pas moins un joli roman historique où les thèmes chers à Austen tels
que l’honneur, la gentry et la romance sont présents.
Extrait
« - J’avoue que l’histoire me plait. J’aime les
personnages. Rebecca est grave et pleine de cran, M. Stanhope est un bon vieux
type, le Dr Jack Watkins incarne le héros tout craché… j’espère qu’on va en
apprendre davantage à son sujet. Que va-t-il lui arriver ? Qu’est devenue
la somme volée ou perdue au jeu ?
- J’ai hâte de l’apprendre.Nos regards se croisèrent.
- On continue alors ? »