dimanche 25 septembre 2016

L’été où je suis devenue jolie T1

 
 Couverture de L'Été où je suis devenue jolie
Auteur : Jenny HAN
 
Prix : 8E
 
Edition : Albin Michel (coll : WIZ)
Résumé
Comme chaque été, Belly, sa mère et son frère passent les vacances chez Susannah et ses deux fils, Conrad et Jeremiah. Belly est très attirée par le sombre Conrad, même s'il reste indifférent à elle. Sous le soleil éclatant, les nuages pointent à l'horizon : Belly accumule les conquêtes sous ses yeux tandis que Jeremiah se déclare à elle alors qu'elle le considère seulement comme un ami.
Entre les pichets de thé glacé, les baignades nocturnes, le sel de l'océan sur la peau, un drame couve. Belly dont le coeur bat la chamade, sent que quelque chose va changer, pour toujours...
 
Mon avis
Je ne suis pas encore prête à renoncer à l’été malgré le temps pluvieux et la reprise des cours. Or, que lire quand on ne veut pas abandonner l’insouciance des vacances ? Jenny Han, bien sûr ! Elle seule sait mêler romance, plage et drame avec brio pour nous captiver avec un triangle amoureux des plus basiques.
Belly a toujours passé son été avec la famille de la meilleure amie de sa mère à savoir Susannah et ses deux fils, Conrad et Jeremiah. Chaque été, Belly est impatiente de revoir Conrad qu’elle aime depuis ses 12 ans. Et ce n’est pas sa morosité, son détachement et son agressivité passive qui la dissuaderont de renoncer à lui. Mais l’été de ses 15 ans, Belly change aussi bien physiquement et mentalement et remarque qu’il n’est pas le seul garçon sur terre. Quand à Conrad, il semble enfin remarquer Belly. Jenny Han nous entraîne dans un joyeux chassé-croisé dans lequel chacun apprend à se connaitre.
Le résumé peut sembler bateau avec les deux frères opposés, le passage à l’adolescence, le summer novel. Et pourtant ! Au milieu de toute cette romance et de cette tendresse des souvenirs d’enfants s’immisce une note âpre : le début des regrets de l’enfance, le lent passage à l’âge adulte, la maladie, les séparations… Jenny Han mêle deux genres dans quelques 250 pages et nous captive dans ce roman plus profond qu’il n’y paraît. Nous devenons Belly et nos souvenirs se substituent aux siens : on se souvient de notre premier béguin, de nos premiers déboires amoureux et amicaux, de nos changements physiques mal acceptés. L’auteure nous replonge dans les affres de l’adolescence et nous en montre sa beauté et sa difficulté. Loin de nous peindre une adolescente amoureuse qui nous tape sur le système, elle nous laisse replonger dans cette époque où on est trop grand pour être un enfant et trop petit pour être un adulte. Le lecteur est en empathie totale avec l’héroine qui doit faire face à la froideur de Conrad et la bonne humeur de Jeremiah. Là aussi, nous sommes replongés dans nos souvenirs amoureux pour comprendre Belly. Et on en deviendrait presque jaloux, on veut vivre ses aventures et réagir d’une autre manière. Mais, l’intérêt du roman ne repose pas que sur le triangle amoureux mais plutôt l’univers est merveilleusement dépeint. En moins de 300 pages et grâce aux flash-back, on imagine la maison et je jurerai entendre le doux bruit de la mer en lisant ce livre et les mères (bien que peu présentes) ont une réelle. C’est d’autant plus impressionnant que les descriptions sont peu nombreuses. On se ressource autant que Belly pendant notre lecture et on en sort prêts pour la rentrée !
En bref
Apprécié
Non-apprécié
-          L’écriture sait parler d’imaginaire à imaginaire en un style percutant
-          Les personnages qui prennent vie sous nos yeux
-          Un récit juste sur l’adolescence sans stéréotypes et exagérations
-          Conrad m’exaspère toujours autant, même à la 2eme lecture
 
Extrait
«  Je les ai fusillés du regard. Ils ne voulaient pas que traîne avec des drogués, mais les types réglo ne leur convenaient pas non plus ?
-          Il ne touche pas à ça, d’accord ? C’est pourquoi je doute fort qu’il puisse traîner avec un dealer.
En se grattant la joue, Jeremiah a lâché :
-          Vous savez quoi ? Il me semble que c’est Greg Rosenberg qui vend des amphètes. Greg Kinsey est réglo. Et il a un billard. Je crois bien que je vais aller à sa soirée, moi aussi.
-          Attends, quoi ?
Je sentais la panique monter.
-          C’est une bonne idée, a ajouté Conrad, j’adore le billard.
Je me suis levée.
-          Vous ne pouvez pas venir, vous n’avez pas été invités.
Conrad s’est appuyé contre le dossier de sa chaise en plaçant ses mains derrière sa nuque.
-          Ne t’inquiète pas, Belly, on ne te gâchera pas rencard.
-          Sauf s’il pose un doigt sur toi, a ajouté Jeremiah en frappant du poing la paume de son autre main. Dans ce cas, il mordra la poussière.
-          C’est un cauchemar, ai-je gémi. Je vous en supplie, les gars, ne venez pas. S’il-vous-plaît, s’il-vous-plaît, ne venez pas.
Jeremiah m’a ignorée.
-          Qu’est ce que tu comptes mettre, Rad ? »
 
A savoir
Parue il y a plusieurs années, il s’agit de la 1ere trilogie de Jenny HAN. Voici mon avis sur une autre trilogie, Le Pacte :
Et sur Les Amours de Lara Jean : A tous les garçons que j'ai aimé :

mercredi 21 septembre 2016

Baby Daddy

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Mon avis
Deuxième visionnage très agréable et coup de cœur : la sitcom Baby Daddy. Je ne comprends pas pourquoi elle n’est pas plus plébiscitée parce qu’elle est géniale ! 20 minutes ne passent jamais aussi vite qu’en compagnie de ces acteurs. Ils sont franchement drôles (et vraiment canons, ça aide !). Sans compter que le scénario, sans être élaboré est savamment construit pour que l’on rigole et que l’on s’attache aux personnages.
La série commence par Ben, Danny et Tucker qui commencent une collocation en plein New-York. Mais leur rêve est aussitôt anéanti par l’arrivée d’Emma sur le pas de leur porte. Le problème est que Emma n’est ni une fille rencontrée quelque part, ni une des copines des garçons. C’est le bébé, jusque là inconnue de Ben. Et son job de barman et leur insouciance ne font pas d’eux des modèles d’éducation, en dépit de l’aide de Bonnie et Riley…
Très proche de Bébé, mode d’emploi on ne peut qu’aimer Emma et son entourage de fous. Ben est fêtard et adore les blagues, tandis que son meilleur ami Tucker tente désespérément de choper. Or, face au grand et fort Danny, il n’a aucunes chances même si ce dernier est fou amoureux de Riley, sa meilleure amie. Laquelle saisit l’occasion de s’occuper d’Emma pour se rapprocher de Ben, dont elle est amoureuse depuis le lycée. Vous voyez l’ambiance ? Rajoutez à cela Bonnie, la quinquagénaire qui n’était pas prête à être mère et encore moins grand-mère, mais qui donne tout son possible et vous obtenez le mélange de Baby Daddy. Honnêtement, tous les personnages passent par des phases énormes. On adore Bonnie et son franc parler qui se moque sans cesse de l’incapacité de Tucker, Danny et son romantisme qui nous fait fondre, Tucker et son côté efféminé, Ben et ses frasques et bourdes habituelles, Riley et ses tentatives désespérées... Sans compter que Baby Daddy renouvelle le genre de la sitcom tout en conservant nos habitudes grâce au mélange de Friends et de Bébé, mode d’emploi. Ok, c’est théâtral et ça n’arrive jamais dans la vie, mais quand ça détend et que c’est bien joué, on s’est fiche non ? ;)
 

dimanche 18 septembre 2016

Tobie Lolness T1 – La vie suspendue

 
Couverture de Tobie Lolness, Tome 1 : La vie suspendue
Auteur : Timothée de FOMBELLE
 
Prix : 16E
 
Edition : Gallimard jeunesse
Résumé
Tobie n'est pas un garçon comme les autres. Agé de 13 ans, portant une cicatrice horizontale sur la joue, il est le fils d'un grand homme, d'un merveilleux savant. Il vit dans un arbre et ne mesure pas plus d'un millimètre et demi.
Il est exilé avec sa famille pendant cinq ans dans les basses branches parce que son père n'a pas voulu révéler le secret d'une invention révolutionnaire. Jusqu'au jour où ses parents sont emprisonnés. Tobie est alors pourchassé par son propre peuple, obligé de se cacher et de vivre la nuit "comme ces animaux nocturnes, anonymes, invisibles".
 
Mon avis
Cette série étant revenue à la mode, j’ai décidé de voir les raisons de ce succès. La ressemblance avec les Minimoys a été décisive, je le reconnais. On retrouve le charme des débuts des récits jeunesse : une narration riche et une intrigue bien menée bien que rien ne soit franchement extraordinaire.
Tobie Lolness est une créature minuscule vivant dans un arbre et à qui la vie sourit. Jusqu’au jour où son père, génial inventeur, est banni avec sa famille dans les Basses Branches pour avoir refusé de livrer le secret de sa dernière découverte. Les années passent et Tobie arrive à 12 ans lorsque sa grand-mère meurt et remonte dans les Hautes-Branches pour son enterrement. Mais la rancœur de Jo Mitch vis-à-vis des Lolness ne s’est pas apaisée, tout comme sa curiosité vis-à-vis de la mystérieuse invention. Il veut savoir son secret pour détenir le pouvoir de détruire l’arbre, kidnappant les parents Lolness pour les questionner. Tobie se retrouve alors en fuite mais doit aussi trouver un moyen de sauver ses parents.
On retrouve dans ce livre les étapes du roman initiatique et d’aventure : un jeune héros qui doit découvrir le monde par ses propres moyens, une course poursuite pour sauver son peuple, l’aide d’une jeune-fille… Ce T1 plante le décor et répond à toutes les promesses du résumé. Le lecteur ne s’ennuie pas grâce à l’alternance des flash-back et de la fuite du héros que les illustrations mettent en valeur. Ces dernières sont l’un des plus gros points fort du livre : elles l’enrichissent considérablement et lui donne une véritable singularité. L’autre point fort de Tobie Lolness est la didactique. De Fombelle livre de vraies leçons de vie dont les thèmes sont revenus à la mode : l’écologie est au centre de l’œuvre et la lutte entre Sim Lolness et le personnage de Jo Mitch, caricature de la mafia, nous renvoie l’image de notre société divisée entre le progrès et l’anéantissement de la nature. L’auteur se concentre donc sur les conséquences de cette lutte plutôt que sur les personnages : on ne s’attache pas réellement à Tobie, la potentielle histoire d’amour est très secondaire, et chaque chapitre est une petite histoire que l’on peut lire avant de se coucher. Le public ciblé est donc assez jeune, dans les 8-10 ans, et tout est fait pour les sensibiliser à nos problèmes écologiques en douceur.
 
En bref
Apprécié
Non-apprécié
-          La didactique autour de l’écologie
-          Les illustrations qui démontrent un travail entre auteur et illustrateur et aèrent la lecture
-          La lecture facilitée pour le public ciblé
-          Peu d’originalité : roman initiatique et d’aventure sans surprise
-          Personnages peu attachants
 
 
Extrait
« A la fin, Limeur dit en regardant Tobie avec dégoût :
-          Le pire, c'est que les ordures, ça fait aussi des petits.
Tobie repliqua sans réflechir :
-          Des petits ? Vous n'êtes plus si petit, vous savez... »
***
« Tobie mesurait un millimètre et demi, ce qui n'était pas grand pour son âge. Seul le bout de ses pieds dépassait du trou d'écorce. Il ne bougeait pas. La nuit l'avait recouvert comme un seau d'eau.
Tobie regardait le ciel percé d'étoiles. Pas de nuit plus noire ou plus éclatante que celle qui s'étalait par flaques entre les énormes feuilles rousses.
Quand la lune n'est pas là, les étoiles dansent. Voilà ce qu'il se disait. Il se répétait aussi : «S'il y a un ciel au paradis, il est moins profond, moins émouvant, oui, moins émouvant...»
Tobie se laissait apaiser par tout cela. Allongé, il avait la tête posée sur la mousse. Il sentait le froid des larmes sur ses cheveux, près des oreilles.
Tobie était dans un trou d'écorce noire, une jambe abîmée, des coupures à chaque épaule et les cheveux trempés de sang. Il avait les mains bouillies par le feu des épines, et ne sentait plus le reste de son petit corps endormi de douleur et de fatigue. Sa vie s'était arrêtée quelques heures plus tôt, et il se demandait ce qu'il faisait encore là. Il se rappelait qu'on lui disait toujours cela quand il fourrait son nez partout : «Encore là, Tobie !» Et aujourd'hui, il se le répétait à lui-même, tout bas : «Encore là ?»
Mais il était bien vivant, conscient de son malheur plus grand que le ciel. Il fixait ce ciel comme on tient la main de ses parents dans la roule, à la fête des fleurs. Il se disait : «Si je ferme les yeux, je meurs.»
 

mercredi 14 septembre 2016

Downtow Abbey

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Mon avis
Avec les vacances d’été je n’ai pas été très productive mais j’ai au moins eu le temps de rattraper mon retard sur les séries. Je vais donc vous faire des minis-chroniques de ces visionnages. Je commence par Downton Abbey parce que ça été mon plus gros coup de cœur et ma plus belle surprise et pourtant la série partait avec beaucoup de handicaps, de mon point de vue : domestiques, début du XXe siècle, pas de scènes de sexe ni de sang... Mais l’aspect historique est légèrement délaissé pour se concentrer sur les problèmes des aristocrates.
Avec le naufrage du Titanic, lord Grantham perd son unique héritier ; or, si ses 3 filles peuvent hériter de la richesse de leur mère, le duché et le château de Downton Abbey doit demeurer à un homme. C’est Matthew Crowley, un lointain cousin qui devient l’heureux héritier. Mais ce dernier se fiche de la fortune et du domaine, habitué à travailler et n’a jamais espéré hériter d’une telle fortune et n’a pas les mœurs d’un grand aristocrate. L’idéal  serait de le marier avec Mary, la première née du comte mais elle est décidée à faire un mariage d’amour et Matthew est d’une caste trop inférieure pour elle. Lady Violet et sa belle-fille Cora, décident de s’unir pour la première fois de leur vie, pour ne pas laisser cet étranger obtenir leur titre et leur fortune tandis que lord Grantham se prend d’affection pour Matthew et que ses filles apprennent à voler de leurs propres ailes.
Les complots sont donc au rendez-vous dans cette course aux titres et à l’argent pour les aristocrates : il est question d’héritiers et des mariages dans un monde qui refuse le progrès. Parallèlement, on suit l’ombre de cette noblesse avec pour thème principal l’ascension sociale des valets, femmes de chambre, majordome… Leur rivalité fait écho à la vie des nobles, et leurs allées et venues permettent de faire avancer l’intrigue des deux côtes pour que chaque couche sociale interfère avec l’autre. Autre fait appréciable : la romance n’est franchement pas au rendez-vous. Ok, il y a le traditionnel couple de domestique, l’amour impossible entre une lady et son serviteur ou les problèmes posés à cause de l’arrogance de Mary mais ce qui domine surtout est le calcul des intérêts du mariage. Evidemment, c’est anglais donc l’humour pince sans rire et assez noir si spécial est à l’honneur. L’actrice Maggie Smith est vraiment magistrale ; encore plus que dans Harry Potter ! Elle donne toute la touche british à la série et chacune de ses répliques prête à la moquerie. Les autres personnages sont également très bien interprétés ce qui fait qu’un épisode qui frôle les 1h nous semble durer seulement 20 minutes. Les décors sont magnifiques et les dialogues véritablement travaillés. Sans compter que l’on retrouve tous les caractères : le majordome engoncé dans les traditions, les deux vieilles cousines qui se disputent sans cesse car l’une est une nouvelle riche et l’autre est conservatrice, le duc qui souhaite vivre avec son temps tout en conservant son cachet, la plus jeune fille au physique ingrat éclipsée par sa grande sœur magnifique mais froide… Du côté des domestiques, c’est aussi varié : les machiavéliques, ceux qui acceptent l’ordre établi, les directeurs froids mais justes… Il y en a pour tous les goûts et même ceux qui aiment la violence se laisseront charmer par la vie à Downton Abbey et ses manigances dans une ambiance british enchanteresse qui nous fait regretter cette époque.
 
En bref
Apprécié
Non-apprécié
-          Les personnages : bien interprétés et variés, au caractère varié
-          Les thèmes : indépendance des femmes, les mariages d’intérêts, la vie des aristocrates
-          Qualités cinématographiques : décors, dialogues, jeu des acteurs. Rien n’est laissé au hasard
 
 

dimanche 11 septembre 2016

Lady Helen T1



 Couverture de Lady Helen, tome 1 : Le Club des Mauvais Jours
Auteur : Alison GOODMAN
 
Prix : 19.50E
 
Edition : Gallimard jeunesse  

Résumé

Londres, Avril 1812

Lady Helen Wrexhall s’apprête à faire son entrée dans le monde. Bientôt, elle sera prise dans le tourbillon des bals avec l'espoir de faire un beau mariage. Mais une bonne de la maison disparait, des meurtres sanglants sont commis, la plongeant soudain dans les ombres de la Régence. Helen fait la connaissance de lord Carlston, un homme à la réputation sulfureuse. Il appartient au Club des mauvais jours, une police secrète chargée de combattre des démons qui ont infiltré toutes les couches de la société. Lady Helen est dotée d’étranges pouvoirs, mais acceptera-t-elle de renoncer à une vie faite de privilèges et d'insouciance pour rejoindre lord Carlston et basculer dans un monde terrifiant ?

 

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à adresser tous mes remerciements aux éditions Gallimard jeunesse pour ce service de presse.

« Il est question dans ces pages de découvrir sa force et son pouvoir, de faire des choix perilleux. Et tout cela dans les merveilleuses robes de soie et les somptueux décors de la Régence ! », Alison GOODMAN

C’est la grande sortie Gallimard de septembre que j’attendais et qui a répondu à toutes mes attentes. Alison Goodman est une auteure de talent qui sait mêler fantastique et historique aussi bien Cassie Clare. Les débuts du XIXe siècle sont parfaitement retranscrits et la chasse aux démons est rendue originale par les personnages. Le suspens est donc maintenu jusqu’au bout de la lecture, tout comme le décor qui prend vie au fur et à mesure que l’on avance.

Helen fait sa 1ere saison à la Cour du roi George III, sous la Régence de Prinny. Sa mère, Catherine, a été accusée de trahison et s’est noyée plusieurs années auparavant. La jeune fille est donc priée par son oncle de faire oublier son héritage douteux pour se marier au plus vite. Mais c’est sans compter sur le caractère opiniâtre de sa nièce et Lord Carlston, qui parle de sa mère en des termes élogieux et qui l’éloigne du monde de la Cour pour un autre univers tout aussi obscur que sa mère connaissait bien…

Franchement, je crois que c’est la 1ere fois depuis le début de l’année que toutes mes attentes ont été comblées. Je m’attendais à un récit qui ressemble à celui des Origines de La Cité des Ténèbres et j’ai trouvé une héroïne plus agréable que Tessa tout en conservant son univers. Helen est courageuse, curieuse et a un humour grinçant qui nous ravit. Ses aventures ne sont pas l’occasion de se plaindre car elle sait tirer parti des situations et n’a pas peur de foncer dans le tas. Quand à Lord Carlston, il est rendu mystérieux et attachant tout en étant aussi fougueux que Helen. Leurs rencontres sont alors attendues et font avancer l’intrigue tout comme notre attachement à ce duo. De plus, les personnages secondaires ont chacun des caractères bien définis qui pimentent, eux-aussi, la narration pour la rendre vraisemblable. Le travail de l’auteure est vraiment réel : on sent qu’elle s’est immergée dans cette époque et parvient à nous ramener en 1812. De ce fait, on rentre immédiatement dans le récit et on n’en sort que lorsque l’auteure le décide, les 500 pages sont avalées et ne comportent pas de longueurs.  D’ailleurs, son travail est tel que même si d’ordinaire je n’aime pas cette époque, je vais m’y intéresser de plus près car elle a réussit à me rendre curieuse ! De plus, le mélange de fantasy et d’histoire est savamment dosé et les créatures sont innovantes tout en répondant à la mythologie des enfers biblique et à la gothic literature. Mais ce n’est pas que de la fantasy ! On a également des thèmes à la Jane Austen : la place des femmes dans la société et son hypocrisie, une héroïne qui souhaite s’affranchir des codes pour choisir son destin… Le récit est donc loin d’une chasse aux sorcières prévisible qu’un début de romance pimente. Voilà un tome qui ouvre une belle rentrée littéraire et qui ne manquera pas de vous charmer !

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Le cadre historique savamment peint sans descriptions lourdes et ennuyeuses
-          Les personnages : tous réels et attachants. Mention particulière pour Helen qui souhaite briser les carcans et pour Lord Carlston aussi mystérieux qu’attirant
-          La fantasy noire qui innove tout en s’inspirant des grands classiques de la gothic literature
 

 

Extraits

« Londres, aux derniers jours d’avril 1812. L’agitation sociale était à son comble, on se battait avec férocité sur le continent et toute la jeune nation américaine semblait prête à passer à l’attaque. Ce fut également ce mois d’avril que la reine Charlotte choisit, après deux ans d’interruption, pour reprendre les cérémonies de présentation à la cour des jeunes filles de l’aristocratie. Encore un champ de bataille, mais d’un autre genre. »

***

« Helen ploya son genou gauche et fit sa révérence, la tête baissée. Ses gestes étaient aisés, sans rien de vacillant. Elle respira – tante Leonore serait contente. Sous ses yeux, la main gantée de la souveraine était crispée sur l’accoudoir sculpté. Dans un bruissement de soie bleue, elle vit s’approcher le corsage cousu d’étoiles d’or et parsemé de diamants de Sa Majesté qui se penchait pour lui donner le baiser royal. Helen leva son visage vers un suave parfum de girofle et l’éclat de diamants brillant sur une peau tachée par la vieillesse. Puis elle sentit des lèvres desséchées se poser doucement sur son front.

-          Vous êtes la fille de la comtesse de Hayden ? demanda Sa Majesté d’une voix si basse que Helen ne sentit guère qu’une haleine tiède sur sa peau.

Elle avait donc posé la question fatale. Helen sentit sa gorge se serrer et n’eut que la force de hocher la tête.

-          Mon enfant, ne croyez pas tout ce qu’on dit de votre mère »

 

A savoir

Ce tome est le 1er d’une trilogie – The Days Dark Pact dont le T2 est annoncé en France pour août 2017 et le T3 en 2018.

 Couverture de Lady Helen, tome 2 : The Dark Days Pact

The Days Dark Pact

Eté 1812
Après les évènements scandaleux du bal marquant son entrée dans le monde, lady Helen s’est réfugiée à Brighton, station balnéaire à la mode où elle suit l’entrainement indispensable pour devenir une Vigilante du Club des Mauvais Jours.
Tnadis qu’elle se débat pour oublier son éducation de jeune fille du monde et se consacrer à sa nouvelle vocation de guerrière, Helen se rend compte que son mentor, Lord Carlston, mène son propre combat intérieur. L’énergie pernicieuse des Abuseurs a-t-elle empoisonnée son âme ou une autre force le conduit-elle à ces violents accès de folie ? Quelle que ce soit la réponse, Helen est déterminée à aider cet homme auquel elle se sent atachée par un lien profond mais interdit…
Mais Lady Helen doit aussi obéir aux ordres de l’oraganisation secrète. La mission qui lui est confiée l’amènera-t-elle à le trahir ?

 

Alison GOODMAN a déjà été publiée en France en 2019 avec un dyptique, Eon et Eona. Une chose est sûre, il est entré dans ma PAL ! ;)

 Couverture de Eon et le douzieme dragon

Eon

Au cœur d'une Chine impériale mythique, Eon s'entraîne avec d'autres jeunes garçons pour être choisi comme apprenti par l'un des douze dragons qui protègent le pays. Mais il porte un dangereux secret. Dans ce monde plein de fausses identités, d'alliances incertaines mais aussi d'amitiés loyales, Eon est en grand péril. Un récit fascinant, une aventure flamboyante, dans la tradition du Clan des Otori de Lian Hearn