vendredi 20 mars 2015

Fangirl



  Couverture : Fangirl 
Auteur : Rainbow Rowell
 
Prix : 17E
 
Edition : Castelmore

Résumé

Cath ne vit que par et pour l’écriture. Elle est une inconditionnelle de la série à succès Simon Snow… au point de rédiger elle-même les aventures de son héros préféré, en attendant a parution du dernier tome ! Elle vit dans une bulle qu’elle ne partage q’avec Wren, sa jumelle, loin de toute vie sociale.

Pourtant, c’est désormais en solo qu’elle devra affonter le moonde extérieur. Wren vient de lui annoncer l’impensable : cette année, à la fac, elles feront chambre à part.

Cath saura-t-elle s’ouvrir aux autres et profiter de sa vie d’étudiante ?

 

Mon avis

Voilà une lecture que j’attendais depuis longtemps et qui a été dure à apprécier : je n’ai pas de suite accroché avec l’héroïne mais ça a fini par coller… Au bout d’un moment x) Il est vrai que son caractère et le mien, bien que semblables sur de nombreux points, étaient en même temps totalement incompatibles et il m’a fallu un  temps d’adaptation.

Cath est une geek. Vraiment : elle vit sur internet en écrivant une fanfiction sur Simon Snow. Quand l’heure est arrivée de devenir une adulte et d’entrer à l’université, c’est la panique. D’autant plus que sa jumelle Wren la laisse totalement tomber. Je pense que c’est dur d’être abandonné par sa sœur mais particulièrement encore quand il s’agit de sa jumelle avec qui elle avait une relation fusionnelle. Bref, la grande vie de la fac n’est pas aussi géniale qu’elle le pensait. Heureusement, le copain de sa coloc lui facilite vraiment la tâche même si elle va faire des rencontres qui vont la confronter au monde réel et faire éclater sa bulle.

Ce que je ne peux vraiment pas reprocher à l’auteure, c’est de ne pas peindre à merveille le monde de la fac : les profiteurs, les fêtards, le manque d’amitié… On est vraiment loin de l’ambiance des universités des films américains et je remercie Rainbow Rowell. Non, vraiment : ceux qui croit qu’on se fait ses amis pour la vie sont bien loin du compte ; on se fait des compagnons de révision. Je vous avoue que ce contexte n’était pas le meilleur pour que j’adhère : j’y vais tous les jours, je connais x). Passé cela, j’ai eu beaucoup de mal avec le côté geek de Cath : il a fallu que je tienne le blog pour être sur Facebook. Je ne suis pas accro aux technologies et j’avais vraiment du mal avec son délire Simon Snow. Je ne savais même si c’était réel ou non et il a fallu que je fasse une recherche pour découvrir qu’effectivement, il y avait une série de ce nom. Bref, au début, je lisais les extraits de cette série pour découvrir que cet univers fantastique me passait complètement au dessus. Une fois ce constat fait, j’ai réellement pu apprécier le livre vu je loupais les passages de fantasy bizarres avec des lapins, des Mages et la Mélancolie mais qu’en plus, la phase solitaire touchait à sa fin. Autant vous dire que je me suis enfin sentie plus proche de Cath quand elle a enfin grandi. L’univers de la fac est devenu un arrière plan agréable et j’ai enfin su apprécier cette héroïne à sa juste valeur. Je l’ai même admirée : comment faisait-elle pour tenir ? Une vraie battante pour le coup. Dés que j’ai eu passé cette étape, j’ai vraiment bien adhéré à l’histoire et j’ai enfin pu l’avancer. J’ai beaucoup apprécié la fin qui me semble la plus réaliste des romans que j’ai lus jusqu’ici. Je trouve que c’était vraiment une bonne idée, réellement innovante pour le coup. Bon, je sens qu’il est temps de conclure sinon je vais vous endormir : si vous aimez les romans qui reflètent vraiment l’univers de la fac mais qui en même temps mettent une romance au centre, alors, jetez-vous sur ce livre, j’ai rarement lu plus fidèle.
A SAVOIR : je ne pense pas qu'il y ait un tome 2, du moins, il n'a pas été publié encore dans les pays anglo-saxons et le projet n'est pas abordé sur internet.
En revanche, vous pouvez trouver un genre de spin-off de la série grâce à la publication de Carry On
 

Extrait

« Lévi refusait de poser le panier de linge sale de Cath.

     — Je peux le porter, insista Cath.

Elle pensait encore trop à Mme Piper pour être en mesure d’affronter… eh bien, Lévi. Lévi et sa gentillesse crasse. Si ce dernier avait été un chien, il aurait été un golden retriever. S’il avait été un jeu ? Le tennis de table : survolté, bondissant, léger. Le fait est que Cath avait envie de tout sauf de jouer au ping-pong avec un chien.

     — Je m’en charge, dit-il. Toi, tu t’occupes de la porte.

     — Je suis sérieuse : je peux m’en charger.

Lévi la regardait, charmé et tout sourires.

     — Ouvre-moi la porte, ma puce. Je me charge du linge.

Cath lança ses doigts sur ses tempes.

     — C’est moi ou tu viens de m’appeler « ma puce » ?

Il sourit jusqu’aux oreilles.

     — C’est sorti tout seul…, et je trouve que ça sonne bien.

     — « Ma puce » ?

     — Tu préfères « mon cœur » ? Ça me rappelle ma mère… Et pourquoi pas « bébé » ? Non… « Ma petite babou » ? « Mon chaton » ? « Mon petit canard en sucre » ? proposa Lévi, avant de réfléchir quelques secondes. Tu sais quoi ? Je reste sur « ma puce ».

     — Je ne sais même pas par où entamer ma diatribe.

     — Commence par la porte.

     — Lévi, je peux porter moi-même mon linge puant et crasseux.

     — Cath, je ne te laisserai pas le faire.

     — Tu n’as pas ton mot à dire : c’est mon linge sale.

     — La possession, c’est un concept un brin surfait, si tu veux mon avis.

     — Je n’ai pas besoin que tu m’aides à porter des trucs : j’ai deux bras tout à fait fonctionnels.

     — Ce n’est pas la question, rétorqua Lévi. Quel genre d’enfoiré laisse sa copine porter un truc lourd pendant qu’il marche peinard à côté d’elle, les bras ballants ?

Ta copine ?

     — Le genre qui respecte ses envies, dit-elle. Et sa force physique, et… ses bras.

Lévi sourit davantage, ne comprenant manifestement pas que Cath était sérieuse.

     — J’ai énormément de respect pour tes bras : j’adore cette façon qu’ils ont de s’accrocher au reste de ton corps.

     — Tu me donnes le sentiment d’être en sucre, voire carrément handicapée. Rends-moi mes fringues.

Cath tendit la main vers le panier. Lévi recula d’un pas.

     — Cather, je sais pertinemment que tu es capable de porter ce truc : c’est moi qui suis incapable de te laisser faire. Il me serait rigoureusement impossible de marcher à côté de toi, les mains vides. Ne le prends pas personnellement, je ferais ça pour n’importe quel être humain avec deux chromosomes X.

     — Tu t’enfonces. »

 

lundi 16 mars 2015

Les Cœurs Brisés T1



Auteur : Amelia Kahaney
 
Prix : 17E
 
Edition : Robert Laffont (collection : R)
 

Résumé

Fille de la haute société de Bedlam, ballerine talentueuse, Anthem ne sait pas encore qu'elle sera bientôt arrachée à son cocon doré.

Tic... tac... tic.... tac... tic... tac... tic...

 Elle va payer de sa vie sa passion aussi brève qu'intense pour un jeune homme des bas-fonds...

Tac...

 Et lorsqu'elle se réveille avec un coeur hybride, la rendant capable de prouesses surhumaines, le désespoir laisse vite place à la fureur vengeresse.

Tic-tac-tic-tac-tic-tac !

 L'apprentissage d'Anthem ne fait que commencer. L'espoir s'apprête à renaître. Le Syndicat du crime de Bedlam n'a qu'à bien se tenir.

 

Mon avis

Décidément, soit je suis d’une humeur exécrable, soit je n’ai pas de chance dans mes lectures parce que je ne suis pas encore satisfaite. Ou alors, ce n’est plus de mon âge (je sais, je répète ça à chaque fois mais je ne veux pas m’y résoudre). Bref, cette fois-ci c’était parce que la vengeance était trop light et le mystère trop évident. Ou alors c’est moi qui suis parano. Pr le coup, je ne serai pas contre que l’un d’entre vous tranche cette épineuse affaire ^^

Anthem vit dans une capitale aux accents assez distopiques mais malheureusement fondés : divisée en deux, la ville maintient les nantis d’un côté et délaisse ceux qui sont moins bien lotis dans une autre partie de la ville. Anthem a la chance de vivre dans les quartiers riches et incarne la fille modèle : major de sa promo, ballerine étoile, sage et calme, elle s’assure un bel avenir en sortant avec le fils du maire. Bref, ses parents sont ravis de son comportement mais le petit rat de l’opéra ne va pas tarder à changer après sa rencontre avec la zone sud de la ville. Sa rencontre avec Gavin la mène sur des sentiers inconnus mais c’est le drame de son enlèvement qui déclenche tout. Désormais, la fille fétiche du nord de la capitale n’est plus ; elle incarne autre chose : la vengeance et la justice. L’espoir.

Je vous avoue que c’est la phrase « l’heure d’une vraie justice au féminin a sonné » qui m’a, de prime, attirée vers ce livre. Je n’avais pas du tout l’intention de le lire mais au dernier moment, j’ai cédé. Même s’il n’a pas été à la hauteur de mes espérances, je ne peux pas dire que cette lecture soit totalement une déception. Certes, l’héroïne aurait pu être un peu moins naïve et lente, mais bon, c’est ce qui la rendait humaine après tout… Les personnages secondaires ne sont très pas présents et je le regrette : un super-héros est rarement seule, or, même si elle reçoit de l’aide dans ce livre, ce n’est pas non plus le top. Pourtant, ce serait à creuser car les personnages secondaires contribuent à étoffer l’intrigue, la diversifier et lui donner une épaisseur réaliste beaucoup plus impressionnante que toute narration. De même, la mafia n’était pas assez effrayante à mon goût, elle se montrait très conciliante… La fin a miraculeusement remonté tout le livre dans mon estime car elle est bien plus noire que le reste du T1 et, outre l’agréable rupture crée, l’annonce d’un tome 2 avec une véritable évolution psychologique de l’héroïne se fait sentir. Si je devais résumer ce 1er tome, ce serait : « jamais mieux servi que par soi-même et jamais mieux trahi que par les siens ». Si vous aimez les thrillers pas trop angoissants mais prenants malgré tout et les héros Marvel, vous pouvez vous lancer, vous passerez un moment distrayant.

 

Extrait

« Je regarde mes yeux verts luisants faiblement dans le miroir et souris tristement, faisant le deuil de celle que j’étais auparavant. L’ancienne Anthem Fleet n’existe plus. Je ne suis la petite fille timide qui virevoltait en cercles parfaits dans une salle tout en miroirs. C’est maintenant à moi de trouver un moyen de battre les ravisseurs, de tournoyer assez vite pr libérer Gavin. […]

Mon cœur vrombit d’un espoir stupide et impétueux.

Après une douzaine de coups de pied, je porte une main à ma cicatrice. L’avertissement de Serge le revient en mémoire. Je suis prête à tout risquer si cela signifie que Gavin reste en vie »

 

A savoir

-         Ce 1er tome inaugure un dyptique, bientôt adapté au cinéma par Charlize Theron

-         Le T2 est paru dans les pays anglophone en oct 2014, il ne devrait donc pas tarder à être publié en France

Résumé du T2 (traduction perso : on copie, on crédite svp)

 Couverture : Brokenhearted, Tome 2 : The Invisible
Dans la suite de l'histoire de la super-héroïne au cœur brisé, Anthem fait quelques découvertes surprenantes de sa famille et son passé.
 
Reprenant là où le T1 s’est terminé, Anthem tente de revenir à une vie normale après une chirurgie expérimentale qui l'a laissée avec un cœur de colibri bionique et une nouvelle force terrifiante. Mais elle ne peut ébranler ses soupçons sur la connexion entre son père et le Syndicat, ni ignorer les appels à l'aide dans la ville, en proie à la criminalité de Bedlam. Elle trouve une nouvelle promesse dans sa relation avec Ford, mais après son opération de sauvetage, Ford se dérobe.
 
Quand un nouveau groupe mystérieux appelé "The Invisible" commence à attaquer les privilégiés, Anthem doit être le nouvel espoir de Bedlam ou Bedlam va tomber... une fois pour toutes.

 

jeudi 12 mars 2015

Lola et le garçon d’à côté



 Couverture de Lola et Le garçon d'a côté
Auteur : Stephanie Perkins
 
Prix : 15E
 
Edition : La Martinière Jeunesse

Résumé

À 17 ans, Lola Nolan rêve de devenir styliste. Avec Max, son copain musicien, elle vit  à 100 à l’heure, et plus se tenues sont excentriques, mieux elle se sent.

Mais quand Cricket Bell, son ancien voisin, s’installe à nouveau dans la maison d’à côté après plusieurs années d’absence, Lola est troublée. Pourtant, elle en gardait un bien mauvais souvenir. Et Cricket est si éloigné de l’univers qu’elle fréquente… Se pourrait-il qu’elle se soit trompée ? Que les concerts, les perruques et les paillettes masquent en réalité ses véritables désirs ? 

 

Mon avis

J’avais été agréablement surprise par le T1 de cette série (http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2014/06/anna-et-le-french-kiss.html) et j’ai voulu continuer l’expérience. J’ai eu tort… Je me suis ennuyée et j’ai détesté les personnages. Bon, je reconnais que ce dernier point n’est pas vraiment un argument vu d’habitude ça ne me dérange pas parce que j’arrive à accrocher avec des personnages secondaires mais là, j’ai détesté TOUS les personnages. Autant vous dire, qu’il est difficile de lire un livre quand vous ne faites que lever les yeux au ciel.

Je ne vais pas vous faire de résumé, celui de l’éditeur est complètement en accord avec le livre mais plutôt me contenter de vous expliquer mes griefs :

-          Lola était trop excentrique et l’identification est difficile quand vous êtes du genre jean alors qu’elle est avec ses faux-cils orange et perruques bleues pour aller en cours. Surtout quand la fille n’a aucune réelle personnalité mais qu’elle se revendique tout de même comme étant une rebelle…  

-          Cricket semble attendre que quelque chose arrive mais n’agit pas. Et comme Lola fait de même, ça tourne vite en rond.

-          Les parents de Lola ont des réactions disproportionnées pour une gamine de 17 ans. Je pense que les punitions du genre « privée de sorties pendant un mois » sont totalement ridicules.

-          Ah et le copain de Lola est complètement taré (pour ne pas dire autre chose) : 22 ans et 17 ans ? Sérieusement ? Il ne voit pas le problème ?

Bon, déjà que les personnages ne sont pas passionnants, ajoutez-y une absence totale de vie sociale et vous obtenez un mélange bien mou et bien gluant de romance qui n’avance pas. C’est étrange mais des fois je me demandais si les personnages avaient 10 ans ou 17… Si je devais résumer le livre, ce serait : « un pas en avant, deux pas en arrière ». Il faut attendre les dernières pages pour s’écrier : « Dieu merci » (personnellement, la fin ne m’a pas particulièrement touchée mais ce cri du cœur était parce que je savais la fin de mon calvaire – et donc du livre- proches). Un seul point positif de ce micmac : on revoit Anna et St-Clair, toujours aussi craquants. En parlant d’eux, j’ai relu en vitesse Anna et le French Kiss et je ne comprends pas ce qui s’est passé. Le T1 était vraiment bien, les personnages quoiqu’un peu lassants au milieu du livre étaient tout de même attachants. Ce n’est vraiment pas ce T2 que je vous conseille, il ne s’y passe rien, les questions que l’héroïne se pose sont connues d’avance et aucun rebondissement digne de ce nom n’arrive.

lundi 9 mars 2015

Sans prévenir



 Couverture : Sans prévenir
Auteur : Matthew Crow
 
Prix : 12E
 
Edition : Gallimard jeunesse (coll : Scripto)

Résumé

A quinze ans, Francis Wootton est passionné de vieux films, de musique rock et de lectures romantiques. Mais avant tout, il ne se prend pas au sérieux. Pas plus que les excentricités de sa mère et la désinvolture de son adulte de frère.

 Lorsqu'on lui diagnostique une leucémie, ses priorités changent. Il y a l'horreur d'être retardé d'une année au lycée, la menace d'une calvitie imminente, la nécessite de retrouver sa plus belle chemise au cas ou une pop star lui rendrait visite pour une photo...

 Mais il n'imaginait pas rencontrer Ambre, son caractère de chien son humour féroce, sa vulnérabilité désarmante et irrésistible.

 

Mon avis

Je n’avais lu que du bien sur ce livre et même si le début m’a réellement enthousiasmé, je ne peux pas en dire autant du reste de l’histoire… Pourquoi ? Déjà parce qu’il s’agit d’un livre sur le cancer et que ce dernier est beaucoup trop euphémisé. Je ne demande pas un rapport d’autopsie mais c’est embêtant quand vous vous demandez si c’est bien d’un cancer qu’on parle… J’ai bien conscience que c’est le but de l’auteur mais je ne trouve pas ce principe réaliste. Il faut un minimum de cohérence et je trouve que ce bouquin peignait le cancer en mauvaise grippe. Je suis d’accord sur le principe de ne pas tomber dans le mélodrame mais pas sur celui de minimiser totalement. Il faut savoir trouver un juste milieu (ce qui explique d’ailleurs le succès de John Green, si vous voulez mon avis).

Francis est un ado de 15 ans qui vit avec sa mère complètement déjantée. En fait, toute la famille est folle. Bref, il a eu une phrase tout à fait juste : « je suis la fleur qui a poussée au milieu d’un bloc de ciment ». Ni sa mère, ni son frère, ni sa grand-mère ne sont sentimentaux envers les autres tandis que Francis adore la poésie, rêve du grand amour et est très sensible. La phrase de Francis démontre son côté profondément romantique : les membres de cette famille s’aiment, simplement, ils ne le montrent pas.  Mais leur petit microcosme est changé le jour où on apprend que Francis est atteint d’une leucémie. Il doit aller à l’hôpital pour se faire soigner mais, si le cancer aurait pu le bouleverser, c’est sa rencontre avec Ambre qui va le faire irrémédiablement. Ambre, aussi caustique et tranchante qu’un couteau, va pourtant tomber amoureuse de lui jusqu’à ce que le cancer les rattrape.

Je vous le disais plus tôt : le cancer est vraiment minoré à tel point que je crois que le mot n’est pas dit plus de deux fois dans tout le livre… Un autre reproche aussi : je n’ai pas accroché avec les personnages principaux : Ambre me rappelait trop Alaska et Francis était trop romantique à mon goût. Cependant, j’ai adoré l’humour : typiquement anglais, décalé, il rehausse considérablement le livre. Les personnages secondaires sont particulièrement réussis : drôles, décalés, attachants… Sans Julie (la mère de Francis) le roman aurait été fade : elle est en constante opposition avec tout le monde et elle ne représente absolument pas la mère minée par la maladie de son enfant ; non, elle se bat et ne montre pas ses faiblesses à ses enfants. Honnêtement, je ne connais personne frappé du cancer donc je ne saurais dire si ce livre est insultant pour les malades : en minorant le cancer, l’auteur est-il plus offensant envers ceux qui souffrent en leur dénuant leur calvaire ou montre-t-il, au contraire, que le malade ne se réduit pas à sa maladie ? C’est la même question pour l’entourage… Spontanément, j’aurai tendance à dire que la famille est brisée et que Julie aurait bien eu du mal à cacher autant ses émotions mais je ne veux pas généraliser, ni parler de ce que je ne connais pas. Je me demande si le but de l’auteur n’était pas de montrer à quel point les personnages sont minés par le cancer et quelle est l’importance de l’entourage. Contrairement à Nos Etoiles Contraires, je n’étais pas aussi navrée par le sort des personnages mais pour les conséquences pour l’entourage. Etait-ce le but de l’auteur ? Dans l’ensemble, il s’agit d’un roman très hétéroclite et qui peut déstabiliser : on adhère, mais jamais totalement. Honnêtement, on est loin du bouleversement de Nos Etoiles Contraires et de la morgue d’Hazel. Heureusement que les personnages secondaires étaient présents sinon ce n’aurait été qu’une réécriture ratée de John Green. A ne pas lire un dimanche pluvieux ; et si vous connaissez Nos Etoiles Contraires, pourquoi ne pas aller faire connaissance avec Julie et sa famille ?

 

Chroniques sur John Green ici :

-          Nos Etoiles Contraires : http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2014/01/nos-etoiles-contraires.html

-          Qui es-tu Alaska ? : http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2014/06/qui-es-tu-alaska.html

 

Extraits

« Mon premier souvenir, c’est la mort de Kurt Cobain. J’avais 4 ans. Chris en avait 13. Pendant 3 jours, on n’a rien entendu d’autre à la maison que Smells Like Teen Spirit et mon frère qui sanglotait dans sa chambre.

-          Mon chéri, je sais que c’est dur, mais la vie continue, lui a dit maman.

-          Pas si on est mort.

-          Par pitié, Christopher, lève-toi, au moins.

-          Non.

-          Je te payerai.

-          CAPITALISTE ! »

 

 

«  -… Bien sur, quant Olivia est née, je connaissais beaucoup mieux mon corps et je voulais vraiment être là,  à chaque minute de l’accouchement, alors nous avons choisi une naissance dans l’eau.

Grand-mère s’est éclairci la gorge. Elle gardait les yeux baissés sur ses chaussures. Ma mère avait la bouche ouverte.

-          Qu’est ce qui se passe ? a demandé Chris.

-          Oh, dit Colette, nous faisions connaissance. Un petit résumé de l’histoire familiale… Nous parlions des origines… de la joie qu’offre une nouvelle vie.

-          Oh, j’ai dit.

-          Et toi, alors, maman ?  a demandé Chris

Grand-mère lui a donné un coup de coude discret mais il l’a ignorée. Maman avait l’air prête à lui envoyer son poing dans la figure.

-          Est-ce que la joie d’une nouvelle vie t’a permis de supporter la douleur ?

Maman l’a fusillé du regard en soupirant.

-          Je ne sais pas, tu as été adopté.

Elle lui a fait un sourire qui n’en était pas vraiment un. Grand-mère a éclaté d’un rire nerveux en faisant de grands signes de dénégation.

-          Il n’a pas été adopté du tout, a-t-elle dit à Colette.

Puis elle a encore éclaté d’un rire faux et elle s’est adressée à Chris comme si elle voulait le rassurer :

-          Tu n’as pas été adopté mon lapin.

-          En tout cas, je n’ai rien senti…, a conclu maman. Rien à partir de la taille du moins. J’ai demandé une péridurale, c’était le bonheur. Evidemment, c’était pour les vingt et quelques années qui ont suivi que j’aurais eu besoin d’une anesthésie générale. »

vendredi 6 mars 2015

Black Ice



Auteur : Becca Fitzpatrick
 
Prix : 17E
 
Edition : MsK

Résumé

L’appel du danger est irrésistible…

En décidant de passer un week-end à la montagne avec sa meilleure amie, Britt était loin d’imaginer que son ex, Calvin, serait aussi de la partie. Tandis qu’elle profite du trajet pour réfléchir à leur histoire, Britt et Korbie se retrouvent bloquées au milieu de nulle part dans une terrible tempête de neige. Bravant le froid glacial, elles finissent par trouver refuge dans un chalet occupé par deux beaux inconnus. Deux malfaiteurs en fuite qui les prennent en otage.

Tandis qu’elle échafaude des plans pour trouver une issue, l’angoisse de Britt grimpe d’un cran : elle découvre que plusieurs meurtres ont été commis dans la région. Sans compter que le comportement bienveillant de Mason, un des deux ravisseurs, est déconcertant : est-il un ennemi ou un allié ? Peut-elle lui faire confiance ? Les apparences sont trompeuses au milieu du blizzard, et les secrets bien gardés…

 

Mon avis

Becca Fitzpatrick est l’une de mes auteures préférées grâce sa saga Hush Hush (que j’ai lue il y a trop longtemps pour pouvoir faire une chronique valable). Aussi, est-ce avec enthousiasme que je me suis jetée avidement sur son nouveau livre, surtout que le concept me semble être vraiment innovant. Bref, en attendais-je trop ? Suis-je trop vieille pour ces lectures ? Je me pose toutes ces questions car j’ai eu une lecture vraiment divisée et j’ai peur de relire Hush Hush

Britt semble être le stéréotype de la fille populaire, sans plus, du lycée qui a son groupe de copines, assiste aux fêtes et se soucie à la fois de ses études et de son springbreak. Le concept ? Partir pendant les vacances de printemps à Cuba, Hawai ou autre pour faire la fête. C’est ce que font en tout cas tous les américains de 17 ans. Cependant, Britt choisit de faire un trekking dans les montagnes où sa meilleure amie, Korbie, possède un chalet. Cependant, les parents inquiets de les laisser seules, engagent le grand frère de Korbie, Calvin, pour surveiller les filles et les accompagner dans leur randonnée. Le problème ? Calvin est l’ex de Britt et celle-ci entreprend cette randonnée pour le reconquérir. Jusque là, tout était parfaitement planifié par Britt mais elle ne peut pas dompter la tempête de neige qui va s’abattre sur la montagne et la forcer à se réfugier dans un chalet habité par deux garçons étranges voire assez névrosés et qui vont tourner sa petite randonnée en véritable cauchemar.

J’ai vraiment adoré l’ambiance : suspens, meurtres, guerre psychologique, errance… Vraiment, j’étais captivée et je me demandais qui allait sortir vivant de cet enfer tout en me disant que, décidemment, j’aimais profondément ma bouillote, ma couette et mon pyjama en pilou ^^. Bref, j’étais passionnée et prise dans l’intrigue et il n’y aurait pas eu la romance, la mayonnaise aurait complètement prise. Pourquoi ? Je ne sais pas si c’est le personnage masculin qui ne semblait être qu’une pâle copie de Patch ou si c’est parce que les scènes me semblaient trop enfantines. Bref, j’ai eu l’impression que les personnages étaient trop jeunes pour moi. Après c’est normal vous me direz, c’est destiné à des ados. Peut-être suis-je désormais trop vieille pour ce genre de choses (mon cœur se brise en écrivant cette phrase ^^). Je suis pratiquement sure qu’un ado de 15 ans aurait adoré et la fin correspondait vraiment à une fin pour romans d’ado typique. Cette liste de défauts n’est pourtant pas rebutante parce que je peux vous dire que j’étais prise dans mon histoire et que je ressentais chaque courant d’air qui s’engouffrait dans les doudounes des personnages tout en bénissant mon radiateur. Bref, une ambiance vraiment intéressante, une héroïne forte de caractère qui m’a inspiré du respect (personnellement, je n’aurai pas fait un tiers de ce qu’elle a fait ^^) et une romance jeune public. Ce livre a les qualités nécessaires pour séduire un large public, il ne reste plus qu’à se lancer.

 

 

Extrait

Britt et son ex

« — Pas de relation sérieuse, alors ?

— Pourquoi ? s’enquit-il en pressant son index contre mon épaule. Tu as quelqu’un, toi ?

— Bien sûr !

— C’est ça, s’esclaffa-t-il. Korbie m’en aurait parlé.

Je ne me démontai pas et haussai les sourcils.

— Crois-le ou non, mais Korbie ne te dit pas tout.

Il se renfrogna et, à sa mine désabusée, je compris qu’il était sur le point d’adhérer à mon histoire.

— Qui est-ce ? demanda-t-il.

On prétend que pour rattraper un mensonge, il faut éviter d’en raconter d’autres. Mais je continuai sur ma lancée.

— Tu ne le connais pas. Il vient d’emménager.

— Ben voyons, comme c’est pratique. Désolé, mais ça ne prend pas.

Pourtant, je décelai le doute dans sa voix. Je voulais soudain lui prouver que, bien qu’il ne m’ait jamais donné d’explication, j’avais bel et bien tourné la page. Et trouvé mieux, beaucoup mieux que lui. Pas question de le laisser croire que, pendant qu’il jouait les bourreaux des cœurs en Californie, je passais mon temps à pleurer sur de vieilles photos de lui.

— Justement le voilà ! Regarde par toi-même, dis-je sans réfléchir.

Calvin suivit mon geste des yeux tandis que je désignai une Volkswagen rouge garée devant la pompe à essence la plus proche. Le type qui remplissait le réservoir devait avoir deux ans de plus que moi. Ses cheveux bruns, coupés courts, soulignaient la parfaite symétrie de son visage. Je ne distinguais pas ses iris, mais j’espérais qu’ils seraient marron, uniquement parce que ceux de Calvin étaient d’un vert éclatant et profond. La carrure développée de l’inconnu m’évoqua aussitôt celle d’un nageur. Je ne l’avais jamais croisé dans les environs.

— Lui ? Je l’ai aperçu en arrivant. Sa voiture est immatriculée dans le Wyoming, rétorqua Calvin, sceptique.

— Je te l’ai dit : il vient de s’installer en ville.

— Il est plus vieux que toi.

— Et alors ?

La clochette du magasin tinta et mon prétendu petit ami entra. De près, il me parut plus séduisant et avait effectivement des yeux sombres, dont la couleur me rappelait celle du bois. Alors qu’il fouillait sa poche arrière à la recherche de son portefeuille, j’entraînai Calvin derrière le rayon des biscuits.

— Britt, à quoi tu joues ? s’exclama-t-il en me dévisageant comme si j’étais un extraterrestre.

— Je ne veux pas qu’il me voie, murmurai-je.

— Parce que ce n’est pas vraiment ton copain, c’est ça ?

— Non. C’est juste que…

Où était ce troisième mensonge dont j’avais tant besoin ?

Avec un sourire machiavélique, Cal s’arracha à mon étreinte pour se diriger tout droit vers la caisse. Réprimant un juron, j’observai la scène entre deux étagères. L’air affable, il aborda le nouveau venu qui portait une épaisse chemise à carreaux, un jean et des chaussures de marche.

— Salut !

L’inconnu le considéra à peine, mais répondit par un signe poli.

— Il paraît que tu sors avec mon ex ?

À son ton jubilatoire, je compris qu’il comptait me prendre à mon propre piège. Enfin, son interlocuteur réagit. Il examina Calvin avec curiosité et je sentis mes joues s’enflammer encore davantage.

— Oui, ta copine, insista Calvin. Celle qui se cache là-bas, derrière les paquets de gâteaux.

Il me désignait du doigt. Je me redressai alors pour laisser apparaître mon visage au-dessus des étagères. Je triturai mon tee-shirt et ouvris la bouche, mais aucun mot n’en sortit.

Le jeune homme leva la tête. L’espace d’un instant, nos regards se croisèrent. Honteuse, je lui soufflai un piteux : « Je peux t’expliquer. » Mais j’en étais incapable.

Puis l’impensable se produisit. Il se retourna vers Calvin et déclara avec aplomb :

— Eh bien oui, ma petite amie. Britt.

Je tressaillis. Comment connaissait-il mon nom ? Calvin parut tout aussi déconcerté.

— Ah, euh… Désolé, mon pote. Je croyais que… Calvin Versteeg, se présenta-t-il en lui tendant gauchement la main. Le… l’ex de Britt.

— Mason.

Mason fixa la main de Calvin sans la lui serrer. Il glissa quelques billets à Willie Hennessey avant de s’approcher de moi et de m’embrasser sur la joue. Un baiser bien innocent, qui troubla tout de même les battements de mon cœur.

— Toujours accro aux granités, à ce que je vois ! me lança-t-il, chaleureux et enjôleur.

Progressivement, je lui rendis son sourire. Puisqu’il semblait décidé à entrer dans mon jeu, je comptais bien en profiter.

Je fis mine de m’éventer tout en lui adressant un regard langoureux.

— J’ai aperçu ta voiture sur le parking alors j’ai ressenti le besoin de me rafraîchir les idées.

Les ridules au coin de ses paupières se plissèrent. Je devinai qu’il riait sous cape.

— Et si tu passais chez moi, plus tard, Mason ? J’ai un nouveau brillant à lèvres à tester…

— Ah, l’épreuve du baiser, renchérit-il du tac au tac.

Du coin de l’œil, je jaugeai la réaction de Calvin. À ma grande satisfaction, je le vis changer de couleur. »