Auteur :
Emmanuelle de Jesus
Edition :
Hachette Black Moon
Prix :
16E
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Résumé
« J'ai levé les yeux : à trois mètres au-dessus de moi,
Andrea me fixait, m'encourageant à le rejoindre. Nos regards se sont noués. Il
avait des yeux incroyables, à l'iris violet, frangés de longs cils très noirs,
que l'on aurait dits maquillés, une bouche en arc, sensuelle. Il a esquissé un
sourire... Ma dernière vision avant de perdre l'équilibre. »
Toute sa vie, Faustine
Sullivan, seize ans, s'est contentée d'une place à l'ombre de son frère jumeau.
Mais c'est à la mort de ses parents, dans un pensionnat perdu dans la montagne,
qu'elle trouve l'envie d'exister.
Quelle est cette force
irrésistible qui l'attire vers le mystérieux Andrea ? Et comment imaginer qu'en
cédant à ses sentiments, Faustine risque de se brûler les ailes ?
Mon avis
Voilà ,
un livre que j’attendais avec impatience et qui n’a absolument pas déçu mon attente. J’ai été
soufflée et je félicite De Jésus d’avoir gagné ce tremplin Black Moon. Elle le
méritait amplement ! Pourquoi ? Déjà grâce à l’univers créé qui est si bien réussi et travaillé ; à tel point que je pouvais me croire, moi aussi, élève dans ce
pensionnat sélect. Les personnages sont incroyables réalistes eux aussi et au
fil du récit s’affirment pour devenir vraiment indépendants. C’est surtout le cas de l’héroïne, Faustine,
17 ans, qui vient de perdre sa mère car celle-ci ne supportait plus de vivre
sans son mari mort lors du 11 septembre 2001. Les tuteurs légaux sont donc sa
tante et son compagnon ; mais ceux-ci sont inquiets de s’occuper de
Faustine et de son jumeau, aussi, les inscrivent-ils dans un pensionnat près de
chez eux. Et, dans ce pensionnat, comme dans tout établissement, un sport domine. Faustine a toujours été
l’ombre de son frère mais grâce au sport, elle va enfin pouvoir s’en détacher
car elle va s’illustrer dans la discipline qui est la mieux côtée :
l’escalade. C’est durant ce cours d’escalade qu’elle fait la connaissance du
charmant mais énigmatique Andréa, assistant de leur professeur tyrannique (qui, j’en suis sure,
vous fera rire par son cynisme). Tout aurait été parfait si Andréa ne cachait un lourd
secret qui remet tout en cause…
Je
ne veux pas vous en dire plus pour ne pas vous spoiler car le suspens est
maintenu tout le long du roman et il est vraiment difficile de trouver de quoi
il est question ; il serait donc dommage de vous en dire plus et de gâcher le
roman et le travail de recherche et la culture de De Jesus qui m'a vraiment épatée. J’ai beaucoup apprécié Faustine qui, si au début est exaspérante,
devient une héroïne comme on les aime : leader drôle, et par moments même
cynique, mais par-dessus tout, une protagoniste indépendante. Elle se construit au fil du roman
et c’est un vrai régal de la voir évoluer et s’imposer sous nos yeux. Andréa
n’est pas tellement présent, ce qui est dommage car il a l’air d’être un
personnage tout à fait intéressant. D’un autre côté, je comprends
l’auteure : en ne lui donnant que de brèves apparitions, elle le rend
mystérieux à Faustine ainsi qu’à nous même, ce qui crée une identification Ã
l’héroïne : quand il apparait on est attentif et on guette avec impatience
ses brèves mais intenses apparitions qui laissent toujours plus de questions
qu’elles n’en apportent. En gros, on est aussi paumé qu’elle, ce qui est loin
d’être désagréable. Mais ce que j’ai le plus apprécié (à part le prof de sport
qui est vraiment, je le répète, très drôle) c’est l’écriture qui arrive Ã
concilier romance et suspens et qui nous met dans le même état que l’héroïne :
on spécule, on soupçonne mais on ne
trouve pas, c’est impossible. Et pour cause ! C’est du jamais vu ! Ce qui apporte un
vrai coup de frais dans la littérature jeunesse. J’ai été totalement séduite
par le concept et je ne doute pas que d’autres le seront. Pour citer le blog Notre petite bulle, « nos auteurs ont du talent ! » ^^
En
revanche, je ne sais que penser de la fin qui nous laisse bien trop sur notre faim
et même si je me doute que c’est une volonté de l’auteure, ça ressemble
beaucoup trop à une fin commerciale assez classique qui semble
dire : « vous voulez savoir hein ? Eh bien lisez le tome 2
car vous ne pourrez pas deviner ». C’est bien trop semblable à la fin d’un
épisode de soap-opéra qui tente de fidéliser ses auditeurs. Cependant, je dois
dire, que c’est réussi : vivement le tome 2 !! Mais cela gâche un peu
l’originalité du roman même si ce détail est vite oublié face à l'intrigue créé et développée d'une main de maitre. Et l’avantage de lire
une auteure française ? C’est que le tome suivant sort le 1er octobre
prochain ce qui est assez tôt quand l’on pense aux traductions et au temps
qu’il faut pour les éditer...
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