Auteur : Carole
MARTINEZ
Illustrateur :
Violaine LEROY
Prix : 14E
Edition :
Gallimard Jeunesse
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RESUME
«Il y avait jadis une forêt de l'on disait enchantée et où
personne n'osait aller. On raconte qu'un soir d'hiver, un cavalier épuisé,
surpris par une tempête, s'égara entre nuit et neige. Soudain, les arbres
s'écartèrent sur le parc d'un sinistre château.»
Mon avis
Tout
d’abord, je tiens à adresser tous mes remerciements aux éditions Gallimard
Jeunesse pour ce service de presse.
La
réinvention des contes est devenue un phénomène annuel que j’attends chaque
année avec impatience. Grands ou petits, on aime toujours autant ces récits à la fois merveilleux mais aussi tragiques et
sombres. Et cet album, de par ses dessins et son texte poétique fait
totalement honneur à notre vieux La Belle
et la Bête tout en lui donnant un souffle nouveau. Je ne veux pas faire de
résumé pour ne pas gâcher le plaisir et je vais me contenter de vous parler de l’album.
Si
je dois avouer que le conte de Mme de BEAUMONT est loin d’être mon préféré,
j’avais quand même la curiosité de voir comment on faire un album sur un récit
aussi connu et aussi vieux. Mes aïeux, je n’ai pas été déçue ! Nos
auteures ont su renouveler ce
titre qui nous capture dès la première page. D’ailleurs, la
couverture est sans équivoque : le côté glamour du conte est éliminé et
pour laisser place à l’inquiétude avec
cette ombre difforme qui surveille par derrière Belle. Aussi, la Bête est
vraiment monstrueuse pour faire de cet album un univers original et puissant ; fini
la bête masculine et bien dessinée de Disney. Ici, nous avons un monstre
mi-gorille, mi-cerf, qui ne se dévoile jamais totalement. Et les couleurs des
illustrations ne contribuent pas à nous rassurer : il y a peu de couleurs
chaudes tandis que les formes esquissées des décors sont floues pour être
d’autant plus menaçantes héritées du cinéma expressionniste allemand. En
parallèle de ces illustrations
sombres et captivantes, nous avons une voix douce qui s’élève du
texte. La poésie est
au rendez-vous mais elle est tout aussi inquiétante et à créer un suspens qui
s’étire jusqu’à la dernière page. De même, certains éléments sont ajoutés et
nous font frissonner même
adulte, notamment le carrosse de mouches. Violaine
LEROY a su distiller dans ses illustrations la peur et l’angoisse de son
héroïne que Carole MARTINEZ a installée dans sa narration. D’autres éléments
nous font sourire et gardent le côté cucul du conte : la bête ignore
réellement son Humanité et elle ne la découvre qu’au contact de Belle. Aussi,
la malédiction traditionnelle est enlevée et nous nous plongeons dans l’esprit
de la Bête qui s’étonne de découvrir l’amour. Je ne me souviens plus du conte
originel, mais il ne me semble pas que Belle doivent se battre pour rejoindre
la Bête. Les auteures suppriment la dualité Homme/animal en montrant une
héroïne capable de s’ensauvager et de vivre comme celui dont elle est
amoureuse. De plus, Belle ne se distingue pas par sa beauté mais plutôt par son
courage. Je crois que c’est la raison pour laquelle cet album est si
génial : il arrive à donner une fin
féministe au conte le plus misogyne.
En bref
Apprécié
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Non-apprécié
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Un
album poétique : tendresse et violence
se côtoient.
-
Des
dessins à la fois enfantins hantés
par une ombre inquiétante
-
Retournement
de morale : transformer la
Belle et la Bête en conte féministe
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