Auteur : Carole
TREBOR
Prix : 15e
Edition :
Ricochet
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Résumé
Envoyée à l’orphelinat de Karakievo parce que ses parents
sont considérés comme des « ennemis du peuple », Nina Volkovitch a fait le
serment de s’enfuir et de retrouver sa mère, emprisonnée dans un goulag de
Sibérie. Mais comment s’enfuir d’un tel lieu quand on a quinze ans, et qu’on en
paraît douze ? Ce qu’elle ne sait pas, c’est que sa mère a pris soin de
dissimuler de précieux indices pour l’aider à s’échapper, mais aussi pour lui
révéler les dons particuliers qu’elle possède sans le savoir. Car Nina est la
descendante des Volkovitch, une illustre famille qui détient des pouvoirs aussi
prodigieux que terrifiants. Et c’est elle, Nina, qui représente le dernier
espoir face à un ennemi plus menaçant que la dictature soviétique…
Mon avis
L’une
de mes amies ne faisait que me vanter cette série et j’ai donc décidée de la
lire. Je dois dire que même si rien n’est exceptionnellement original, on adhère de manière irrémédiable à
cette série. Carole TREBOR sait nous amener aux côtés de Nina et nous faire
vivre ses tourments. Et quels tourments !
1948.
Nina a 15 ans mais elle en parait 8 à cause des carences subies pendant la
guerre. Si seulement ce n’était que des formes qu’il lui manquait, elle s’en
remettrait. Malheureusement, il y a eu pire que la IIe Guerre Mondiale en
URSS : le régime de Staline a été aussi répressif et meurtrier que celui
d’Hitler. La pauvre Nina voit sa mère enfermée au goulag car celle-ci a refusé
de procéder à la table rase culturelle ordonnée par « Le Petit Père des
Peuples ». Nina se retrouve donc enfermée dans un orphelinat mais sa mère
ne l’a pas oubliée et lui laisse des indices pour la retrouver mais aussi pour
éclairer le passé de sa lignée.
A
la croisée des genres, ce tome 1 introduit avec brio une quête à la fois tragique et fantastique tout en restant
réaliste. Histoire tragique d’abord parce que TREBOR sait très bien
nous dépeindre les drames de la guerre :
les deuils successifs, les privations, la souffrance d’un peuple… Nina incarne ce peuple russe qui
a subi la guerre et ses ravages que ce soit physiquement ou mentalement. Je ne
vous cache pas que l’on voit dans le début un parallèle avec Jane Eyre dans le stéréotype de
l’orpheline mais la ressemblance s’arrête là. TREBOR sait prendre exemple des classiques mais
aussi s’en affranchir et c’est à ça que l’on reconnait la plume d’un bon
romancier. Quête fantastique ensuite parce qu’au travers de sa volonté de
retrouver sa mère, Nina va découvrir l’histoire
de sa famille qu’elle était loin de pouvoir imaginer. Ses errances vont la
mener au centre du système soviétique
qui est loin d’être aussi exemplaire qu’il le dit. Le récit des aventures de Nina reste malgré tout réaliste
et profondément touchant. Il faut dire aussi que l’auteure est historienne, donc le récit sait sonner
vrai et redonner vie à cette URSS
post-guerre. Et, cerise sur le gâteau dans Nina Volkovitch, il n’y
a pas que des drames : des histoires d’amour et d’amitié se
développent tout au long du récit et nous redonnent confiance dans le devenir
de ce peuple russe. Les personnages secondaires se succèdent tout au long de
l’œuvre mais nous gardons les yeux rivés sur la protagoniste qui grandit à vue
d’œil. Franchement, Nina est un personnage que l’on ne peut qu’aimer :
elle est lucide sur
le système dont elle est victime, maligne,
courageuse mais aussi terriblement humaine. Oui, elle a peur et
n’a pas honte de la dire. Mais
rien d’étonnant à ce que l’héroïne soit aussi réussie dans un livre où l’ambiance
est si savamment étudiée. On
ne peut s’empêcher de penser au Sel de
nos Larmes qui est tout aussi bouleversant.
En bref
Apprécié
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Non-apprécié
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-
L’héroïne qui évolue tout
au long du texte en étant humaine et exemplaire
-
Une intrigue
qui se complexifie au fil des pages
-
La narration
historique à la fois réaliste et fantastique
-
Inspiration de
la tradition des orphelins à la DICKENS ou BRONTE
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Extrait
« Ma mère était laïque, elle détestait les orthodoxes, le
mysticisme, l'intolérance du clergé. Pour elle, les hommes d'Eglise abêtissent
les êtres humains de leur superstition pour mieux les asservir. Ils oublient de
réfléchir par eux-mêmes et laissent aux religieux le pouvoir de décider ce qui
est bien ou mal pour eux: "La religion est l'opium du peuple, m'avait-elle
dit un jour. Ce n'est pas de moi, c'est de Karl Marx, un philosophe [...] »
A savoir
Si vous aimez le côté
historique mêlé au drame mais sans overdose de larmes, je vous conseille Le Sel de nos larmes qui est dans la
même veine que Nina Volkovitch : http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2016/08/le-sel-de-nos-larmes.html
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