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Auteur : Lian
HEARN
Prix : 15E
Edition :
Gallimard Jeunesse
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Résumé
Laissé pour mort dans la montagne, le jeune Shikanoko
trouve refuge chez un sorcier qui lui fabrique un masque aux immenses pouvoirs
magiques. Il devient « l'Enfant du Cerf ». Il parlera aux fantômes et aux
esprits protecteurs, il apprendra des hommes et des femmes les plus puissants,
il connaîtra le raffinement, l'amour et les sentiments les plus purs, mais
aussi la bestialité, la cruauté et les machinations politiques...
Mon avis
Tout
d’abord, je tiens à adresser tous mes remerciements aux éditions Gallimard
Jeunesse pour ce service de presse.
J’étais
trop jeune (et peu intéressée par la suite) pour avoir lu Le Clan des Otori. Aussi, quand j’ai eu un extrait de ce prequel entre les mains, je me suis dit
que c’était l’occasion ou jamais de sauter sur ce livre. Je ne pourrai pas
avoir un avis tranché, je m’en excuse : bien que ma lecture ait été
agréable, j’avoue en garder un vague souvenir.
Shikanoko
est le fils du roi d’une province japonaise, mort quand il était jeune. Son
oncle, souhaitant prendre le royaume, l’a laissé pour mort à ses 16 ans lors
d’une partie de chasse mais Shikanoko a été recueilli par un vieux sorcier qui
l’a soigné et lui a offert un masque aux dons spéciaux. Un an plus tard, il est
fait prisonnier par le clan de Sire Kiyoyori et va découvrir les guerres de clans. Entre errance et quête, c’est un véritable jeu des trônes qui se joue dans ce Japon médiéval et
fantasy.
Le
plus gros reproche de ce livre que je pourrai lui faire est le problème des noms. Je sais que ça ne
serait pas réaliste si nos personnages japonais s’appelaient Pierre et Marie
mais retenir des noms qui ne font pas partie de notre culture est un vrai
challenge. Heureusement, le livre s’ouvre par une présentation
géographique et généalogique de l’intrigue ! Deuxième reproche
mais qui pour ce point est purement subjectif, c’est que c’est beaucoup trop poétique à mon goût. Oui, l’écriture est belle mais les actions sont vraiment perchées ce qui
fait qu’une fois sur deux on me perdait. Et pourtant, tous les éléments étaient
réunis pour me séduire mais cette histoire de masque, d’esprits japonais et de
vieux sage me laissait perplexe. On apprécie grandement les références
littéraires et historiques, Hamlet a
laissé sa trace sur ce livre et c’est pour le mieux. Après, je reconnais le travail d’invention de fantasy de
l’auteure et aussi sa peinture des
problèmes dynastiques. Seulement, j’aurais aimé que ce dernier point
soit majoritaire plutôt que les errances en forêt. Heureusement, on retrouve de
manière récurrente le changement de
point de vue, qui bien qu’ils nous perdent souvent, nous permet de changer d’univers et de thèmes. Je pense
qu’il y a aussi une raison à mon manque
d’adhésion, c’est le manque de caractérisation des personnages :
si la nature nous est décrite avec précision, c’est plus dur de se faire un
avis sur nos personnages. Aussi, je considère ce livre comme assez difficile à lire avec des thèmes intéressants
mais peu mis en avant au profit d’une poétique trop lointaine
pour moi. Mais que ceux qui sont adeptes de la fantasy
et du Japon médiéval se lancent ! Ce sont des thèmes rarement
abordés en littérature jeunesse et le changement est toujours bénéfique ;)
En bref
Apprécié
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Non-apprécié
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Références littéraires
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Changement des points de vue
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Japon médiéval
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Guerre pour le trône
-
Fantasy originale
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-
Poétique un peu trop perchée qui nous laisse un
souvenir un peu trop vague
-
Manque d’adhésion car peu de caractérisation des personnages
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Extrait
« Kazumaru
ne dit adieu qu’à lui, le jour où son oncle, durant l’automne de sa 16e
année, déclara qu’il allait l’emmener chasser dans les montagnes.
-
Si
je ne reviens pas, tu sauras qu’il m’a tué, dit Kazumaru. L’année prochaine, je
serai officiellement adulte, mais il ne s’effacera jamais devant moi. Il a trop
de plaisir à être le seigneur de Kumayama. Il veut se débarrasser de moi dans
la forêt.
-
J’aurais
aimé venir avec toi, assura Nagatomo. Mais mon oncle me l’a expressément
défendu.
-
C’est
la preuve que j’ai raison. Cela dit, même s’il ne me tue pas, je ne reviendrai
pas. Rien ne me retient ici. Je n’ai qu’un souvenir très vague de ce que
le domaine était avant. Je me souviens
que je n’avais pas sans cesse peur, qu’on m’aimait qu’on m’adorait. Parfois, je
songe à ce qui se serait passé si mon père n’était pas mort, si ma mère n’était
pas partie, si les hommes m’étaient restés loyaux… mais le sort l’a voulu
autrement. Ne me pleure pas. Je ne peux pas continuer de vivre ainsi, je prie
chaque jour pour trouver un moyen quelconque de m’échapper. Si la mort est la
seule façon d’y parvenir, autant mourir. »
A savoir
La saga se compose de 4
tomes d’ici fin 2017. Le T2 est prévu pour avril 2017.
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