Suite à un commentaire que l’on m’a laissé, j’ai décidé de
vous donner un extrait du T5 de La Cité
des Ténèbres (chronique : http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2014/06/the-mortals-instruments-tome-5-la-cite.html). En plus de donner une réponse à Robin Vaillant et ça ravivera la
flamme en attendant le T6 :)
« Clary poussa un
cri de frustration et planta le morceau de verre dans le plancher, à quelques
centimètres de la gorge de Sébastien. Il rit de nouveau.
— Tu vois, tu ne
peux pas me tuer.
— Va au diable,
rugit-elle. C’est Jace que je ne peux pas tuer.
— C’est la même
chose.
Il se redressa si vite
qu’elle le vit à peine bouger, puis il la frappa au visage avec tant de force
qu’elle glissa sur le sol jonché d’éclats de verre ; le mur stoppa sa
chute et elle se mit à cracher du sang. Sébastien la rejoignit en quelques
enjambées, la saisit par les pans de sa veste et la remit debout. Cette fois,
elle ne se débattit pas. À quoi bon ? Il finirait toujours par avoir le
dessus. Il l’examina, immobile.
— Ça pourrait être
pire.
On dirait que ta veste
a limité les dégâts. Elle lui jeta un regard noir tandis qu’il la soulevait
dans ses bras comme à Paris, quand il l’avait emmenée loin des démons Dahak.
Mais à ce moment-là, elle s’était sentie troublée, sinon reconnaissante, alors
qu’en cet instant même, elle lui vouait une haine brûlante. Elle resta sur le
qui-vive pendant qu’il la portait dans l’escalier. Elle s’efforça d’oublier son
bras sous ses cuisses et ses mains dans son dos.
« Je vais le tuer,
pensa-t-elle. Je trouverai un moyen. »
Il entra dans la
chambre de Jace et la déposa par terre. Comme elle titubait, il la rattrapa de
justesse et lui arracha sa veste. En dessous, elle ne portait qu’un tee-shirt.
Il était en lambeaux et taché de sang. Sébastien émit un sifflement.
— Tu t’es mise
dans un bel état, petite sœur. Tu ferais mieux d’aller te nettoyer.
— Non,
répondit-elle. Qu’ils voient ce qu’il t’a fallu faire pour me convaincre de
venir avec toi.
Il lui prit le menton
pour la forcer à le regarder, le visage à quelques centimètres du sien. Elle se
contraignit à ne pas fermer les yeux ; elle ne voulait pas lui donner
cette satisfaction.
— Tu m’appartiens,
dit-il. Et tu seras à mes côtés, même s’il faut que j’emploie la force pour que
tu viennes.
— Pourquoi ?
demanda-t-elle, la rage au cœur. Qu’est-ce que ça change ? D’accord, tu ne
peux pas tuer Jace, mais moi si. Pourquoi tu ne le fais pas ?
L’espace d’un instant,
le regard de Sébastien se voila comme s’il fixait un objet invisible.
— Ce monde
disparaîtra dans les flammes de l’enfer, dit-il enfin. Mais je vous mettrai à
l’abri, Jace et toi, si vous m’obéissez. C’est une faveur que je n’accorderai à
personne d’autre. Tu ne vois donc pas que tu es folle de la refuser ?
— Tu ne vois donc
pas qu’il m’est impossible de me battre à tes côtés alors que tu projettes de
réduire le monde en cendres ?
— Mais
pourquoi ? fit-il d’un ton presque plaintif. Pourquoi ce monde t’est-il si
précieux ? Tu sais qu’il y en a d’autres. Dis-moi que tu m’aimes et que tu
te battras avec moi.
— Jamais je ne
t’aimerai, cracha-t-elle. Tu te trompes, on n’a pas le même sang. Le tien est
empoisonné.
Il se contenta de
sourire, les yeux étincelants, et se mit à tracer une iratze sur sa peau. Elle
ne l’en détesta pas moins. Son bracelet tintait à son poignet tandis qu’il s’appliquait
à dessiner la rune.
— Je savais que tu
mentais, dit-elle soudain.
— Je dis tellement
de mensonges, ma belle. Lequel en particulier ?
— Ton bracelet.
Les mots « Acheronta movebo » ne veulent pas dire : « Ainsi
en est-il toujours des tyrans. » Ça, c’est : « Sic semper
tyrannis ». La phrase est de Virgile : « Flectere si nequeo superos, Acheronta movebo (Si je ne peux
fléchir les dieux, j’invoquerai l’enfer) ».
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