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Auteur :
Amy Harmon
Prix :
18E
Edition :
Robert Laffont (collection : R)
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Résumé
Ambrose Young est beau
comme un dieu. Grand, musclé, les cheveux jusqu'aux épaules et des yeux de
braise qui vous transpercent le cœur. Le genre de beauté que l'on retrouve en
couverture des romances, et c'est peu de dire que Fern Taylor en connaît un rayon.
Elle en lit depuis ses treize ans. Mais peut-être parce qu'il est si beau,
Ambrose demeure inatteignable pour une fille comme Fern. Jusqu'à ce qu'il ne le
soit plus...Nos faces cachées nous conte l'histoire de cinq jeunes hommes qui
ont grandi ensemble et qui partent à la guerre. C'est une histoire de deuil. De
deuil collectif et individuel, de deuil de la beauté, de vies brisées,
d'identités perdues. L'histoire de l'amour que porte une fille à un garçon en
mille morceaux, l'histoire de l'amour que porte ce guerrier meurtri dans sa
chair à une fille ordinaire. Mais aussi l'histoire d'une amitié qui vient à
bout des pires chagrins, d'un héroïsme qui dépasse sa propre définition. Une
version moderne de La Belle et la Bête qui nous fera découvrir avec émotion
qu'il y a un peu de Belle et un peu de Bête en chacun de nous...
Mon avis
On
disait que c’était LE phénomène de romance autoéditée Young Adult, que le
bouleversement était semblable à Nos
Etoiles Contraires, qu’il ne fallait surtout pas louper cette « merveilleuse
lecture »… Bon, pour moi, il a été un peu survendu. Je suis d’accord pour
la 1ere proposition : il y a une amélioration considérable par rapport à
des livres autoédités comme Un garçon de
Trop (rien que d’écrire ce titre me rappelle de mauvais souvenirs : http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2014/06/un-garcon-de-trop.html
). On part de tellement loin j’ai envie de dire x) … Mais bon, de là à dire
qu’on pleure comme dans Nos Etoiles
Contraires, c’est un peu poussé.
Ambrose
Young est beau et il le sait. Tout le monde le lui répète en longueur de temps et
en plus de ça, c’est le lutteur phare de la petite ville d’Hannah Lake. L’adulation
de la petite ville est complète : il est leur Hercule. Fern est invisible
aux yeux de tous, sauf ceux de ses deux amis. Elle admire Ambrose depuis
qu’elle est jeune mais il ne ressent que de la tendresse pour elle, voire même
un peu de pitié tant elle est insignifiante. Une gentille fille, quoi. Il a ses
amis, ses études, sa passion pour le sport, bref une vie et un avenir brillant
à la clé. Rien ne devait les réunir et pourtant la roue tourne. Après son
engagement en Irak, Ambrose se surprend à envier la situation de Fern : le
vilain petit canard est devenu un cygne, elle a maintenant sa vie et lui n’a
plus que ses souvenirs en guise de compagnie et aucune possibilité d’avenir.
Mais Fern ne parvient pas à oublier Ambrose, surtout maintenant qu’il est
accessible…
Si
je voulais faire simple, je vous aurai dit qu’il s’agit d’une réactualisation
de La Belle et la Bête. Je vais être
franche : je déteste ce conte. C’est assez rare que je dise ça vu que
j’adore les contes mais celui-là est particulièrement niais. L’amour qui
dépasse l’apparence physique, je n’y crois pas. Je pense qu’on raconte cela aux
enfants pour les rassurer, ne pas les confronter à la vie tout en leur
apprenant la tolérance et la compassion. Mais dans le cas d’un roman destiné
aux ados, je trouve complètement ridicule de leur donner encore de faux
espoirs. Passons, ce ne sont que mes opinions. Non, là où je suis réellement
déçue c’est le personnage masculin. Sérieusement ?? Un grand romantique
celui-là (prenez au sens 19e siècle : mal du siècle, mépris de
la société, jamais heureux…). Un vrai dépressif. Je n’avais qu’une envie :
être Fern pour le secouer et le mettre face à ses erreurs. Il a poussé ses amis
à s’engager, ils sont morts, qu’il vive un peu pour leur rendre hommage. Ou au
moins qu’il arrête d’être obsédé par sa figure. Ok, il est défiguré, les autres
sont morts, dans la vie il faut savoir faire la part des choses. Surtout quand
il côtoie un tétraplégique qui a du faire face à la mort à 10 ans. Franchement,
s’il y a un héros dans ce livre c’est bien Bailey : arriver à plaisanter
sur sa maladie, ça demande du courage. Bon, à part cet égocentrique narcissique,
Fern n’est pas particulièrement intéressante. C’est la bonne copine de tout le
monde, la fille du pasteur qui rêve au prince charmant et qui ne fait aucune
vague. Le seul qui relève le niveau est Bailey : il est drôle, courageux,
franc. Tout ce que j’aime. Autre point faible : l’intrigue n’est pas
particulièrement originale, ni même romantique vu qu’on se concentre surtout
sur la souffrance d’Ambrose. Elle ne m’a pas bouleversée outre-mesure surtout
qu’il était loin d’incarner le guerrier que j’imaginais. Si ce n’est mon
énervement face à la régression de mœurs qui est peinte (enceinte à 18
ans, mariée dans la foulée avec la bénédiction des parents, ça semble
complètement surréaliste pour la féministe que je suis), je n’ai pas ressenti
grand-chose. Vous l’avez compris : je suis assez déçue de ce livre :
il était trop plat, pas assez original et c’est surement dû à un manque de
travail sur les personnages mais également des dialogues. Trop de descriptions
de sentiments, pas assez de piquant. Bref, pas d’étincelles de mon côté.
Extrait
« La nuit suivante, Bailey Sheen pénètre dans la boulangerie
à minuit comme s’il était propriétaire des lieux. Fern l’a manifestement laissé
entrer mais elle ne l’accompagne pas. Ambrose essaie de se persuader qu’il
n’est pas déçu. Bailey n’est pas tout seul, cependant : il a un chat avec
lui. Il trottine à ses côtés comme s’il était lui aussi chez lui.
— Les animaux
sont interdits, Sheen.
— Je suis en
fauteuil roulant, mec. Tu ne vas pas chasser mon chat d’aveugle ?
D’ailleurs, ça pourrait être le tien, vu que tu es à moitié aveugle. L’un des
avantages d’être pathétique, c’est qu’en général j’obtiens ce que je veux. T’as
entendu ça, Dan Gable ? Il t’a traité d’animal. Saute-lui à la gorge, mon
gars. Attaque-le !
Le chat renifle l’une des grandes étagères métalliques sans se
préoccuper de Bailey.
— Tu as appelé
ton chat Dan Gable ?
— Ouais. Dan
Gable Sheen. Je l’ai depuis l’âge de treize ans. Ma mère nous a amenés dans une
ferme pour mon anniversaire et Fern et moi avons eu le droit de choisir un
chaton chacun. J’ai appelé le mien Dan Gable et Fern a baptisé la sienne Nora
Roberts.
— Nora
Roberts ?
— Ouais. C’est
un écrivain. Fern l’adore. Malheureusement pour elle, Nora Roberts est tombée
enceinte et elle est morte en couches.
— L’écrivain ?
— Non !
Le chat. Fern n’a jamais eu de chance avec les animaux. Elle les couvre
d’affection et de soins et ils la remercient en clamsant. Fern ne sait toujours
pas se faire désirer.
Ambrose aime ce trait de caractère chez elle. Elle ne fait
jamais semblant. Pas question d’avouer ça à Bailey.
— J’ai essayé
d’apprendre quelques mouvements de lutte à Dan Gable en hommage à celui dont il
porte le nom mais il ne sait rien faire d’autre que s’étaler. Bon, c’est un des
gestes de base et c’est certes plus que je n’en peux faire moi-même, commente
Bailey en gloussant.
Dan Gable est un lutteur qui a remporté une médaille d’or aux
jeux Olympiques. Il n’a même jamais perdu un seul point lors de ces Jeux. Il a
fait partie de l’équipe universitaire de l’Iowa où il n’a perdu qu’un seul
combat, entraîné les Iowa Hawkeyes, et c’est une véritable légende. Mais
Ambrose n’est pas sûr qu’il se sente vraiment honoré s’il savait qu’on a donné
son nom à un chat.
Dan Gable, le chat, se frotte contre la jambe d’Ambrose et se
détourne immédiatement de lui lorsque Bailey tapote son genou du bout des
doigts. L’animal bondit sur les genoux du jeune homme qui le récompense par des
caresses et des louanges.
— Les animaux
sont censés avoir un pouvoir thérapeutique. J’aurais dû avoir un chiot. Tu
sais, le meilleur ami de l’homme, un chien qui n’aime que moi, le gamin qui ne
peut plus marcher. Bonjour les violons. »
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