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Auteur :
- Jean-Christophe Buisson
- Jean Sevillia
Prix : 20E
Edition : Figaro Histoire
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Résumé
Comment sont mortes les souveraines les plus célèbres de
l'Histoire ? Du suicide de Cléopâtre au dramatique accident d'Astrid de
Belgique en passant par la décapitation de Marie Stuart et de Marie-Antoinette,
l'assassinat d'Agrippine, de Sissi et d'Alexandra de Russie, ou l'agonie
édifiante de Catherine de Médicis, Anne d'Autriche, Catherine II, la reine
Victoria ou l'impératrice Eugénie, les meilleurs historiens et écrivains
d'histoire racontent leurs derniers jours dans des textes incisifs où la
limpidité du récit s'appuie sur des enquêtes puisées aux meilleures sources.
Toujours tragiques, souvent brutales, parfois
spectaculaires, inattendues ou interminables, leurs fins se ressemblent par une
même dignité, une civilité monarchique de l'adieu, exaltée par la conscience
que ces reines avaient de leur rang, et leur volonté commune d'édifier la
postérité après avoir marqué leur temps. Comme si toutes se retrouvaient dans
la fière devise de Marie Stuart : "En ma fin est mon commencement".
Mon avis
Je
sais, ce n’est pas une lecture que je présente habituellement sur ce blog mais
là je ne pouvais pas résister de vous parler de cet ouvrage. Franchement, il
serait dommage de passer à côté. Non seulement c’est hyper ludique mais en plus
c’est un bon moyen d’acquérir des connaissances rapides sur une reine connue.
Il
va m’être difficile de vous faire un résumé car il s’agit d’une série de
nouvelles qui retracent la vie des grandes reines en quelques lignes. En 10 pages vous saurez tout sur
Brunehaut, Sissi, Anne d’Autriche, Cléopâtre… Voilà ce que je
définissais par ludique : des historiettes
très courtes au style simple qui vont retracer très succinctement la vie des
grandes reines avant de nous raconter de manière plus approfondie leur mort.
Je
sais, je sais, c’est ce que les plus intellos appellent de « l’histoire de
salon » mais honnêtement, cela m’indiffère. Les derniers jours des grands sont un sujet qui passionne n’importe qui
et qui change des vues politiques. Là, au moins, soit on adhère au personnage,
soit on n’adhère pas. Mais, au moins, on peut se forger un avis ! C’est le moyen
rêvé de connaitre une reine sans faire des recherches approfondies sur la
période et ses enjeux. Et, cela permet de clarifier les choses car l’arbre
généalogique est simplifié, tout comme ses actions (je pense notamment à
l’article sur Agrippine qui m’a d’ailleurs donné envie de lire une réelle bio
sur elle). Ce livre nous permet donc d’aborder une reine et il faut ensuite
approfondir ces recherches pour acquérir de véritables connaissances dessus.
En bref
Apprécié
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Non-apprécié
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Brièveté et simplicité : pédagogie
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Des détails
sordides (cf : Marie Stuart)
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Eclairage sur une
reine, son époque, son entourage
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Des historiens au parti pris un peu trop marqué
(cf : Cléopâtre)
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Quelques ellipses
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Extrait
« Qu’il
ait ou non souhaité la mort de Cléopâtre, Octave l’aura brillamment exploitée
en poursuivant cette comédie de la mansuétude commencée avec les obsèques
officielles accordées à Antoine. Ce fut d’abord cette tentative, mi-tragique
mi-burlesque, de réanimation sur le cadavre de Cléopâtre. Ensuite,
l’organisation de ses funérailles officielles. Enfin, son ensevelissement au
côté de son mari, comme tous deux l’avaient souhaité. Tout cela était le point
d’orgue et le point final de l’histoire officielle qui allait s’écrire. Le
général et chef d’État romain Antoine ne serait plus que l’époux soumis de
Cléopâtre, l’ennemie mortelle de Rome auprès de laquelle il repose pour
l’éternité.
Restait
à régler le sort des enfants. […] Les jumeaux Alexandre Hélios et Cléopâtre
Séléné, tout juste âgés de dix ans, prendront la place de leur mère lors du
triomphe d’Octave. La fille sera confiée à Octavia et, plus tard, mariée au roi
Juba II de Maurétanie. Ces deux-là étaient faits pour se rencontrer. Lui aussi
avait figuré à un triomphe, celui de César, seize ans plus tôt, en remplacement
de son père suicidé ; et lui aussi avait été élevé par Octavia. On perd en
revanche toute trace du garçon, ainsi que du puîné, le petit Ptolémée
Philadelphe. Ont-ils été liquidés discrètement ? Sont-ils morts jeunes de
maladie ? Plutarque et Dion Cassius affirment qu’ils furent épargnés et bien
traités, ce qui laisse supposer leur passage dans la pouponnière d’Octavia.
Sans certitude…
Octave
s’attardera quelques jours à Alexandrie pour signifier aux Égyptiens l’acte de
décès de la dynastie lagide. Cela se fera très simplement. Il visitera le
tombeau d’Alexandre le Grand et touchera la momie, mais il refusera de se
rendre dans la sépulture des Ptolémée. À sa suite égyptienne qui insistait, il
répondra, selon Dion Cassius, par cette phrase définitive : « J’ai désiré voir
un roi et non des morts ! » Alexandre avait bâti un empire éphémère sur lequel
ses diadoques, parmi lesquels Ptolémée, s’étaient taillé des royaumes. Cet
empire revivait maintenant au travers de Rome. La dynastie lagide n’avait plus
de raison d’être.
Ce
jour d’août – 30 disparaissait le dernier grand royaume hellénistique. L’Égypte
devenait une province romaine. Et Cléopâtre entrait dans la légende. »
A savoir
Il existe un autre
livre sur le même thème : Les
Derniers jours des Rois (inutile de dire qu’il fera partie de ma PAL ^^)
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Des
souverains de France, on connaît la vie et l'empreinte laissée sur le pays.
Beaucoup moins les circonstances tragiques et éminemment politiques de leur
mort. Leur histoire révèle sa part de mystère, de crimes, de souffrance ou
d'exil, et explique celle de la nation.
Réunis par Patrice Gueniffey, des historiens retracent les derniers jours des rois et empereurs, de Charlemagne à Napoléon III. Un éclairage inédit et original sur le pouvoir en France |