Auteur :
Katherine Howe
Prix :
18E
Edition :
Albin Michel
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Résumé
Qu'arrive-t-il aux
élèves du prestigieux lycée St Joan? Une adolescente est prise de convulsions
puis d'autres présentent à sa suite d'étranges symptômes : perte de cheveux,
paralysie, quintes de toux… La presse s'empire de l'affaire, la rumeur enfle
jusqu'à la panique. Seule Colleen remarque un détail qui a échappé à tous : St
Joan se trouve à l'emplacement du village de Salem où, trois siècles plus tôt,
des jeunes filles ont été touchées par des troubles similaires… Les époques se
croisent, les drames se nouent : stress, simulation ou sorcellerie ?
Mon avis
Voilà
un livre que je souhaitais lire depuis un bon paquet de temps et que j’ai enfin
acheté. Même s’il n’est pas révolutionnaire, il est agréable à lire car il
change des tendances actuelles et nous dépayse. Sans compter que le genre
fantastique n’est pas ce qui prédomine dans mes lectures donc j’ai encore une
capacité de surprise relativement préservée x)
2012. Un fait divers met l’Amérique en
émoi : des jeunes filles d’une école privée de Denver tombent toutes
malades et se disent sous l’emprise d’une force maléfique.
1706.
Village de Salem : Ann Putman vient confesser ses crimes au révérend.
Aucun
lien apparent entre ces deux villes et époques. Et pourtant. Denver, après le
procès des sorcières de Salem a été rebaptisé ainsi. Et les jeunes filles du
XXIe siècle souffrent des mêmes maux. Alors, simulation ou magie ?
C’est la question que l’on pose sans
cesse, tout comme notre héroïne. Elle fait partie de cette école, fréquente les
filles touchées par la Maladie Mystère et pourtant elle a du mal à démêler le
vrai du faux. Pour autant, l’intrigue n’est pas concentrée sur la résolution de
cette énigme ; nous suivons Colleen et ses démêlées avec sa vie d’adolescente. J’ai beaucoup
apprécié le point de vue réaliste
que nous offre Katherine Howe : si sa protagoniste s’intéresse au sort de
son lycée, elle n’est pas pour autant omnibulée par les évènements extérieurs.
Certes, elle les subit mais ils ne sont pas omniprésents dans sa pensée. La vie
continue et Colleen se concentre donc sur ses dossiers de fac, ses amies et sur
la relation naissante qu’elle développe avec Spencer. Mais, plus le récit
avance et plus l’étau se resserre : Colleen veut savoir ce qui arrive à
ses amies et émet des hypothèses. Le côté
pensionnat est alors délaissé au profit des la Maladie Mystère. L’alternance des points de vue et des
différentes époques permet d’ajouter une touche de doute
supplémentaire ; malheureusement, la fin est trop prévisible et je trouve
que l’auteure aurait dû se distinguer
des autres récits fantastiques. Je ne suis pas du genre à dire ça mais
manquait une touche d’horreur au récit pour qu’il soit véritablement prenant et
angoissant. Pour autant, je ne vais pas lui tirer dessus car c’est un livre
jeunesse et elle a eu la bonne idée de se démarquer des tendances actuelles en
touchant deux genres bien distincts : la chick-litt et le fantastique. Je ne vous promets donc pas de grands
frissons avec ce livre, mais au moins de passer un agréable moment.
En bref
Apprécié
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Non-apprécié
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Mélange des
genres :
chick-litt et fantastique
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Recherches
historiques
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-
Passages qui
trainent en longueur
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Fin prévisible et
trop classique
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Un récit qui manque
d’angoisse être véritablement crédible
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Extrait
« Je ne sais plus quand l’histoire a commencé. Et je crois
que personne ne le sait vraiment.
Il y a eu un moment où déterminer la date et le lieu du premier
incident semblait extrêmement important. Ils nous ont toutes interviewées parce
qu’ils souhaitaient connaitre le site exact, ou l’heure, j’ai oublié. Ils nous
ont exhortées une par une dans le bureau de la direction où avait été affichée
une immense carte du lycée. Le plan était couvert d’épingles surmontées de
petits drapeaux dont chacune portaient une date – un dispositif ultra élaboré.
Ils pensaient que ces drapeaux, ces épingles et les fils qui les reliaient leur
permettraient de se repérer, en tt cas, que ça en mettrait plein la vue aux
infos. Il faut dire que c’était assez impressionnant, les flèches, tout ce
petit montage, trop compliqué. Finalement, ça ne leur a servi à rien, mais
j’imagine que ça les rassurait.
Bon, j’arrête, je vais trop vite.
Si quelqu’un m’obligeait à donner une date, avec un revolver sur
la tempe, par exemple, je dirais que c’était le 11 janvier. Parce que c’était
un mercredi tout ce qu’il y a de plus banal, un mercredi, genre, rien à
signaler.
Le style de journée que j’aurais oubliée le soir même. »
A savoir
Ce livre est un one-shot : il n’y aura pas de suite