|
Auteur :
Philippa Gregory
Prix :
9E
Edition :
Archipel (collection : archipoche)
|
Résumé
1464. L'Angleterre est en
guerre. La maison d'York, avec à sa tête le roi Édouard IV, s'oppose à la
maison de Lancastre, qui souhaite lui reprendre le trône.
Le jeune roi fait alors
la connaissance d'Élisabeth Woodville, veuve de Sir John Grey et mère de deux
garçons, Richard et Thomas. Séduit, il l'épouse secrètement. Mais Richard
Neville, comte de Warwick, cousin et principal conseiller du roi, voit d'un
très mauvais œil cette union qui contrecarre ses desseins politiques. Il voit
de plus en plus son influence décroître au profit des proches d'Élisabeth. Neville
passe alors à l'ennemi et rejoint la maison de Lancastre...
Luttes
fratricides, complots et trahisons, secrets de palais... Philippa Gregory nous
entraîne dans les méandres d'une histoire royale, vue par les yeux d'une femme
prête à tout pour l'honneur des siens…
Mon avis
Souvenez-vous,
il n’y a pas si longtemps, je vous faisais la chronique d’un livre qui avait
été un tel coup de cœur que j’avais décidé de reprendre la série du début.
C’est chose faite avec ce T1 qui met en scène le début de la dynastie Tudor. Peut-être
connaissez-vous la série de la BBC, The White Queen, adaptée (très fidèlement) des
romans de Philippa Gregory ? Si c’est le cas, voilà la chronique du 1 bien
que j’ai commencé par le 4. Si dans celui-ci, on suivait l’évolution
d’Elisabeth d’York et la mise en place durable de la paix dans l’Angleterre du
XVe siècle, ce n’est pas le cas avec ce premier tome qui place les intrigues et
les guerres entre cousins au centre de l’intrigue.
Nous
suivons donc une nouvelle Elisabeth, la mère d’Elisabeth d’York, grand-mère
maternelle de mon cher Henry VIII. Elisabeth,
ou une Circé en devenir. Jeune veuve, elle trahit sa famille Lancastre et réussit à gagner les
faveurs d’un prétendant d’York.
Edouard IV, que rien ne prédestinait à être roi, force le destin et mène de
nombreuses batailles jusqu’à
s’assoir de force sur le trône. Son mariage
avec Elisabeth est un mariage d’amour car il n’en tire aucun avantage. Ses
compagnons s’en indignent et souhaitent destituer la reine. Elisabeth rencontre
donc autant d’obstacles que son ambitieux époux pour conserver sa place. Se pose alors une question constante :
va-t-elle réussir à s’imposer sur un trône taché du sang de ses prédécesseurs ou
subira-t-elle le sort de sa maison originelle ?
Je
me rends compte à quel point il est difficile de faire une chronique d’un livre
que l’on a adoré. Je ne veux pas
trop vous en dire mais j’ai du mal à ne pas trop parler. Gregory a une interprétation toute personnelle de
l’énigme de la Tour bien que sur le fond historique je sois totalement
d’accord. Sa touche personnelle, du fantastique,
reste assez légère (et très originale) pour que l’on adhère à son
idée sans aucun problème. Elle sait
flirter avec les limites et j’apprécie que le récit soit aussi fidèle à
l’Histoire. De plus, Gregory ne développe pas l’histoire d’amour entre ses
personnages et se concentre sur le côté militaire et géopolitique avec les
alliances. Elle démontre clairement l’utilité
des femmes à cette époque et l’intérêt des mariages. Le lecteur comprend qu’après
la guerre, assurer un bon mariage et une descendance importante est toute aussi
importante que la bataille. Mais elle ne réduit pas leur rôle à une dimension
reproductrice. Elle montre également que derrière
chaque grand homme, se cache une grande femme : Elisabeth devient une
manipulatrice et on a l’impression de
voir Circé se définir sous nos yeux. Je me suis régalée dans ses guerres
intestines où les enjeux et les
protagonistes sont clairement exposés. Rien
n’est flou et tout concorde parfaitement, elle pousse même le vice à annoncer
le grand problème d’Henri et semble faire des clins d’œil à son lecteur. Pour
autant, ce n’est pas un livre à visée réellement historique car de nombreux
détails autour des relations sentimentales ne sont pas vraiment historiques. Une
part est romancée et l’interprétation du personnage par l’auteure est
totalement personnelle. Un seul trait m’a perturbée : les personnages sont
tous beaux et ne présentent aucun défauts physiques (allez regarder le
squelette de Richard III, vous allez comprendre ^^). De même, j’ai regretté que
la présence d’Edouard soit si mineure… Bon, ça et le fait que la série TV est entièrement
narrée dans ce T1 ce qui fait que les évènements s’emblent s’enchainer trop
rapidement. Pour autant, cela ne m’a perturbé et n’a absolument pas gâché le
plaisir de la lecture. Elisabeth et ses
contemporains prennent vie sous nos yeux et on s’attache à certains
personnages tout en se méfiant d’autres. Comme quoi, il n’y a pas qu’à la cour des
Tudors et des Borgias que les intrigues font rages, que les complots se
multiplient et que les têtes tombent. Quand les exécutions sont publiques,
évidemment…
En bref
Apprécié
|
Non-apprécié
|
-
Peinture du
Moyen-Age tardif de
façon fantasmée : guerres familiales, complots, alliances, exécutions, sorcellerie…
-
Interprétation personnelle audacieuse et originale
-
Ambiance sombre des dernières pages et le suspens
créé
|
Parfois,
trop de fantasme sur l’époque
|
Extraits
« Notre présence à la cour est maintenant requise. Les
ordres du roi partiront demain. Ma sœur, écoutez mon conseil : venez vêtue
modestement et accompagnée d’une faible escorte. Cela n’étouffera point la
jalousie mais évitera d’empirer une situation déjà délicate. Nous comptons
désormais des ennemis au sein de chaque famille du royaume, même celles que
nous ne connaissons pas. Toutes maudiront notre bonne fortune et nous voueront
aux gémonies. Les pères ambitieux de jolies demoiselles ne vous pardonneront
jamais ce succès. Nous passerons le reste de nos vies sur nos gardes. Les
immenses opportunités que nous fournit votre position n’auront d’égales que les
innombrables risques qui nous menacent. Quoique le beau-frère du souverain
d’Angleterre, je ne nourris ce soir que l’ambition de m’éteindre dans mon lit,
paisiblement, comme un vieil homme. »
***
« - Pourquoi les frères du roi se montreraient-ils
hostiles ?
-
Votre influence restreint celle dont ils jouissent auprès du
souverain. Orphelins de père, ces trois garçons ont combattu côte à côte.
Édouard les a nommés les trois fils d’York, il a même aperçu un signe qui les
identifiait dans les cieux. Toutefois, c’est à vous qu’il réservera le plus
clair de son temps, à présent. En outre, il vous accordera des titres et des
terres qu’il eût sans vous attribués à ses frères. Souvenez-vous que Georges
héritait de la couronne après Édouard, et Richard après Georges ; ils
reculeront d’une case aussitôt que vous enfanterez un garçon.
Effrayée par ses paroles, je proteste :
-
Je m’apprête à devenir reine d’Angleterre, vous semblez insinuer
que je m’engage dans une lutte sans merci.
-
C’est de cela qu’il s’agit, confirme-t-elle. Vous n’êtes point
Mélusine jaillissant des eaux pour embrasser le bonheur, ni seulement la plus
jolie femme de la cour. La route que vous avez choisie sera pavée de combats,
de brouilles, d’intrigues. Notre tâche consistera à vous en faire triompher. »
***
« Les fils d’York se détruiront les uns les autres – frères
contre frères, oncles contre neveux, pères contre fils. Cette famille ne se
repaît que de sang ; elle versera le sien propre si celui de l’ennemi lui fait
défaut.
Je pose sur mon ventre une main protectrice, comme pour prémunir
mon enfant à naître contre une si terrible prédiction.
-
Ne prononcez point de telles paroles, Anthony.
-
Elles sont le reflet de la vérité, rétorque-t-il, assombri. La
maison d’York connaîtra la ruine ; rien de ce que nous tenterons ne l’en
sauvera, car ses propres enfants l’auront causée »
A savoir
La série TV
Voici
la bande annonce : http://youtu.be/ydneyl2S30o
Ses livres
Philippa Gregory a écrit
une série très importante et complète allant des débuts du XVe siècle jusqu’au
début du XXe siècle.
Elle fait donc un tour
des principaux rois d’Angleterre en se concentrant principalement sur les York
et les Tudors. Il n’y a donc pas besoin de commencer par le T1 pour tout
comprendre.
Il doit y avoir une
vingtaine de livres et tous ne sont pas parus en France, je ne vais donc pas
traduire les résumés et me contenter de vous donner ceux qui l’ont été x)
La fille du faiseur de rois
Angleterre,
1465, les grandes familles de Lancastre et York se disputent depuis plus de
10 ans le trône. À cette époque un homme œuvre dans l'ombre pour faire et
défaire les dynasties, au gré de ses intérêts personnels : Richard Neville,
comte de Warwick, surnommé le " faiseur de rois". Celui- ci, sans
héritier homme, s'est servi de ses deux filles, Isabelle et Anne, comme des
pions sur l'échiquier politique. L'histoire est racontée ici par Anne
Neville. Mariée très jeune, Anne perd très vite son époux, ainsi que son père
en 1471. Sa mère est enfermée au sanctuaire et sa sœur mariée à l'ennemi.
Elle s'en sort en épousant Richard, le frère du roi, mais doit affronter la
puissante famille royale, notamment la reine. Après la mort de sa sœur et de
son seul fils, Anne finira par réaliser le rêve de son père en montant sur le
trône aux côtés de Richard. Malheureusement, celui-ci s'éprend de sa nièce
Élisabeth (future reine et femme d'Henri VII, la Princesse Blanche)...
La Guerre des
Deux-Roses, souvent considérée en Angleterre comme le passage entre le Moyen
Âge et l'époque moderne, moment fondateur pour l'État anglais, est ici
racontée avec brio par l'une des plus talentueuse romancière du genre, qui
choisit de faire parler les femmes que l'Histoire a trop souvent tendance à
oublier.
|
|
La princesse blanche
La
Princesse Blanche clôture la saga historique de Philippa Gregory sur la
Guerre des Deux- Roses. Ce conflit historique de premier ordre pour la
succession du trône d'Angleterre se déroule entre 1455 et 1485, entre deux
maisons : les Lancastre et les York. L'emblème de la maison de Lancastre
était la rose rouge, tandis que celui des York était la rose blanche, ce qui
donna son nom à cette guerre, mais aussi au roman de Philippa Gregory.
L'auteur raconte la fin de cette guerre et ses conséquences, à travers le
regard de la princesse Elisabeth York (rose blanche) dont le mariage forcé
avec Henri VII (victorieux contre Richard III, qu'elle aimait et aurait dû
épouser), met fin à la guerre des Deux-Roses et la couronne reine. Son avenir
ne sera pourtant pas radieux : ses deux frères Richard et Édouard, sont
présumés morts. Elle doit faire face aux intrigues de cour. D'un côté, sa
mère fomente des rébellions pour reconquérir le trône. De l'autre, la mère
d'Henri prend toutes les décisions à la place de son fils. De plus, plusieurs
révoltes menées par des imposteurs se prétendant prince d'York viennent
troubler l'équilibre si précaire de la couronne.
Vous pouvez retrouver
mon avis sur ce tome ici : http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2015/02/la-princesse-blanche.html
|
|
La malédiction du roi
Angleterre,
1499. Margaret Pole, fille de Georges, duc de Clarence, et d'Isabelle
Neville, devient après l'assassinat de son frère Edouard Plantagenêt, sur
ordre du roi Henri VII, la seule survivante de la dynastie des Plantagenêt.
Marié à Sir Pole, cousin du roi, elle sera veuve en 1505, avec cinq enfants.
Destituée de ses terres et de ses titres, elle tombe dans la pauvreté. Sa vie
change avec l'arrivée de la princesse espagnole Catherine d'Aragon et son
mariage avec Henri VIII. Margaret est alors restaurée : elle obtient de titre
de comtesse de Salisbury, devient première dame de compagnie de la reine et
gouvernante de la princesse Marie. Mais il s'avère que le roi n'a pas de fils
et donc pas d'héritier. On parlera alors de la "malédiction du
roi", qui aurait été jetée par Elisabeth Woodville et sa fille La
Princesse Blanche contre les Tudors. Malédiction ou pas, cette question
provoquera la rupture d'Henri VIII avec l'Église de Rome, celui-ci souhaitant
divorcer de Catherine et épouser Anne Boleyn. Notre héroïne Margaret devra
choisir entre son allégeance au roi et sa loyauté envers la reine et la
princesse. Du fait de ses liens avec la famille royale, elle se retrouvera
avec ses fils au centre des intrigues, au point que sa liberté et sa vie
seront menacées...
|
|
Deux sœurs pour un roi
« Je
serai sombre, française, à la mode et difficile ; vous serez douce, ouverte,
anglaise et belle. Quelle paire nous formerons ! Quel homme pourra nous
résister ? »
Tels sont les premiers mots prononcés par Anne Boleyn à l'endroit de sa sœur
Marie quand elle la rejoint, en 1522, à la cour d'Angleterre. Introduite au
palais de Westminster, à l'âge de 14 ans, Marie Boleyn séduit le roi Henri VIII
auquel elle donnera deux enfants. D'abord éblouie par le souverain, elle
comprend qu'elle sert d'appât au milieu des complots dynastiques. Quand
l'intérêt du roi pour elle s'émousse, Anne est chargée de le séduire à son
tour.
Désir, haine,
ambitions, trahisons. Se déroulant sur quinze ans, cette fresque historique,
racontée à la première personne par Marie Boleyn, dépeint les rivalités au
sein de la dynastie des Tudor. Une histoire qui se terminera dans le sang.
|
|
L'héritage Boleyn
En
1536, Henry VIII, roi d'Angleterre, a fait décapiter pour adultère, inceste
et haute trahison sa deuxième épouse, Anne Boleyn, qui n'a pas enfanté
l'héritier mâle qu'il espérait.
Quelques jours plus tard, il épouse Jane Seymour, qui lui donnera un fils - le futur Edouard VI - mais décèdera en couches en 1537. Moins de trois ans plus tard, il se marie avec Anne de Clèves dans le cadre d'une alliance avec les Protestants. Mais, incapable de consommer son mariage, il décide d'en obtenir l'annulation pour convoler avec la très jeune Katherine Howard, nièce de l'ambitieux Thomas, duc de Norfolk. Malgré la vigilance de Jane Boleyn, sa dame d'atour alliée du duc, la nouvelle reine noue une liaison avec Thomas Culpepper. En 1542, cette infidélité causera sa perte. Elle aussi subira le sort réservé à sa cousine Anne 6ans plus tôt.
Trois épouses,
trois destins tragiques...Avec brio, Philippa Gregory nous plonge dans les
arcanes de la cour, où machinations, intrigues et complots pour accéder ou
conserver le pouvoir se succèdent, et dont les femmes sont souvent les
premières victimes...
|
Vous pouvez retrouver mon
avis sur sa série jeunesse ici :