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Auteur : Kate
Scelsa
Prix : 15E
Edition : Gallimard (coll : Scripto)
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Résumé
Pour Jeremy, passionné d'art, ancré dans sa solitude, c'est
comme s'il avait toujours attendu Sebby à la minute où ils se rencontrent. Et
Mira, qui a tant de mal à quitter son lit, ne se sent véritablement vivante que
lorsqu'elle est avec Sebby, l'ami solaire et écorché.
Ensemble, ils n'ont plus peur. Ensemble, ils ne sont plus
seuls. Mais la vie ne les épargne pas. Et les tentations destructrices sont
là... S'aimer suffira-t-il à les sauver?
Trois adolescents déterminés malgré tout à vivre pour le
meilleur, pour l'impossible. Un roman affranchi et émouvant qui ose évoquer
sans détour l'homosexualité, le désir et le mal-être adolescent, avec une
justesse poignante et beaucoup de tendresse.
Mon avis
Je
tiens tout d’abord à remercier les éditions Gallimard pour leur généreux service
de presse.
Je
vous ai parlé deux fois de Nous les
Menteurs, je ne vous vante donc plus les mérites de ce livre. Or, la 4e
de couverture de Fans de la vie
impossible soutenait la comparaison vis-à-vis de la narration. J’ai
tendance à être un peu sceptique car bien que ce soit tout aussi noir et
pesant, il manque l’ironie amère de Cadence. Cependant, on ne
peut pas vraiment les comparer car tous deux vont vite prendre des directions
différentes.
Mira est dépressive. On ne sait pas
pourquoi, elle non plus, ses parents l’ignorent tout autant. C’est comme ça.
Mais, après avoir changé de lycée, elle doit montrer à tout le monde qu’elle a
surmonté le cap de la dépression en se faisant de nouveaux amis.
Jeremy revient au lycée après plusieurs
mois d’absentéisme. Son entourage est inquiet de le voir en éternel solitaire,
surtout après le scandale dont il a été victime. Pour l’aider à se
sociabiliser, son prof de littérature lui donne alors la mission de créer un
club d’art.
Mira et Jeremy n’auraient pas autant été
en contact s’il n’y avait pas eu Sebby, le meilleur ami de Mira. Extérieur au
lycée mais toujours fourré avec eux, il va leur donner assez d’espoir et d’énergie
pour les mener dans des quêtes impossibles, vers l’âge adulte.
Ce livre est classé pour les plus de 13
ans et je comprends pourquoi, j’aurai même tendance à dire que c’est même trop
jeune. Il aborde des thématiques très dures comme les foyers, l’homophobie, la
scarification, la drogue, l’exclusion et autres thèmes tout aussi
boute-en-train. C’est un roman réaliste où rien n’est dramatisé. Cela a pour conséquence que l’on ne
décolle de l’intrigue créant ainsi son caractère réaliste mais aussi terrible. Bien plus noir que Nous les Menteurs, la réalité ne nous est pas épargnée et est même
plus poignant que ce dernier : le tragique est omniprésent.
Mais, aussi bouleversant soit-il, je le trouve également très transgressif. La proximité, assez perturbante,
qu’entretiennent les protagonistes n’est pas adaptée à un public de cet âge
selon moi. La narration alterne entre les différents personnages et est
réellement travaillée pour être propre à chaque personnage. Cette
alternance est nécessaire pour ne pas nous engluer dans ce désespoir, car, si
on ne changeait pas régulièrement d’atmosphère, on serait aussi dépressifs que
les trois amis. Vous l’aurez compris, c’est un roman sans lumière, avec des
personnages à la dérive et qui ne nous donne pas un grand espoir. A ne pas lire
un dimanche pluvieux !
En bref
Apprécié
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Non-apprécié
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Le réalisme :
manque d’espoir
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Narration variée
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Les thèmes
abordés : foyer, drogue, fugue, homophobie…
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Quelques longueurs
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Non adapté à un public de 13 ans
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La fin
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Extrait
« Il
y a encore une certain nombre de choses que nous ne nous avouons pas, des
secrets que nous devons protéger. Il faudra encore un certain temps avant que
tout sorte au grand jour; y compris nos vérités les plus complexes,
étouffantes, intolérables. Mais nous apprenons peu à peu. »
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