Auteur :
Joséphine Angelini
Prix :
19E
Editeur :
Pocket Jeunesse
|
Résumé
UN AMOUR écrit dans les
étoiles
UNE TRAGÉDIE qui se
répète depuis l'Antiquité
UNE MALÉDICTION que
même les dieux ne peuvent briser.
« C'était la nuit
dans le pays aride. Hélène se mit en route. Elle aperçut quelqu'un, au loin, et
pressa le pas. C'était Lucas. Tombé à genoux, il avançait tâtonnant comme un
aveugle, se coupant les mains sur les pierres tranchantes. Il avait si peur
qu'il n'osait pas se redresser. Hélène comprit qu'il la suppliait de le laisser
là . Mais elle savait qu'elle ne devait pas, sinon il ne quitterait jamais le
pays aride. Malgré ses pleurs, elle l'obligea à se lever et à marcher."
Mon avis
Starcrossed
a été un gros coup de cÅ“ur à ma première lecture d’il y a deux ou trois ans, je
ne sais plus, et depuis ce temps là , j’attends toujours le tome 2 qui, malheureusement,
ne sera jamais édité en France, j’en ai peur. Rien d’officiel, hein, mais quand
un livre ne sort pas et que les infos sont assez vagues sur la raison du retard,
on peut être à peu près sur que la suite ne sera pas éditée. Bref, j’ai pris
mon courage à deux mains et j’ai acheté la suite en anglais, le travail n’est
jamais mieux fait que par soi-même. Mais vu que mon niveau en anglais n’est pas
des plus impressionnants et que les souvenirs de ma lecture étaient assez
vagues, j’ai décidé de relire ce tome 1 qui m’a autant enchanté que la première
lecture et me voilà encore plus déçue de ne pas avoir de suite VF sous la main.
Un cercle vicieux à l’image des Erinyes. « Les Erinyes ?! » vous
entends-je demander de vive voix. Allez,
petit résumé…
Hélène
habite la petite île de Nantucket où tout le monde connait tout le monde depuis
toujours. Mais Hélène ne se sent pas à sa place dans cet univers étriqué du
fait de son physique : extrêmement grande, elle a une force herculéenne et
se distingue de tout le monde par sa chevelure blonde et son visage d’une
grande beauté. Elle est donc facilement le centre de l’attention même si elle
fait tout pour ne pas l’être mais dans un petit monde où tous les visages se
tournent rapidement vers la personne qui se distingue, il est difficile pour
elle de ne pas se faire remarquer. Voilà le quotidien de la douce et timide Hélène
jusqu’au jour où arrive la famille Délos qui semblent eux aussi intéresser la
population de Nantucket. Pourtant, même si elle est soulagée du fardeau que
représentait l’attention de l’ile, elle hait de façon incompréhensible les
Délos tant et si bien que lorsqu’elle croise l’un deux, elle tente de le tuer.
Et cette haine semble réciproque même s’ils ne se sont jamais croisés. De
nombreuses questions se posent donc et les réponses qu’elles apporteront bouleverseront
l’existence d’Hélène à jamais. Et pour ces questions, une seule réponse
convient : les Erinyes...
Ma
deuxième lecture fut aussi rapide que la première car l’écriture d’Angelini est
toujours aussi envoutante à l’image de l’univers qu’elle a créé et auquel il
est difficile de résister. Cet univers est d’ailleurs très innovant car il met
en scène la mythologie grecque et notamment la guerre de Troie mais fait aussi
revivre le mythe de l’Atlantide. Les personnages principaux sont tout aussi
attachants et travaillés que les secondaires et la fin donne toujours autant
envie de connaitre la suite. Quant à l’intrigue, il est pratiquement impossible
de deviner de quoi il est question et quelle en sera l’issue. C’est donc une
lecture que je recommande vivement et qui change radicalement de tout ce que l’on
peut lire, qu’il y soit question de mythologie ou non. La romance mêlée à la
tragédie et au fatum contribue à créer un roman qu’il est difficile de lâcher
et même d’oublier.
Extrait
« Elle posa les pieds au sol et prit appui sur ses jambes. Son
pas était hésitant et peu assuré. Ses muscles ne réagissaient pas comme
d'habitude, ses articulations étaient enflées. Le temps d'atteindre la chambre
de Lucas, elle était en sueur. Allongé
sur le dos, il regardait la lune par la fenêtre. Il tourna la tête et la vit
sur le seuil de la portUn silence suivit.
- Salut, chuchota-t-il.
- Salut. Je peux entrer ?
- Oui, mais chut ! Lui conseilla-t-il, désignant Cassandre
endormie sur le canapé, dans un coin. Ça fait deux jours qu'elle ne s'est pas
reposée...
Hélène s’avança, voûtée comme une vieille femme. Elle ressentait
sur ses pieds une tension incontrôlable. Elle se dirigea d’un pas chancelant
vers une chaise à coté de son lit.
- Tu ne tiendras pas assise longtemps. Viens là , plutôt,
l'invita-t-il en soulevant ses couvertures. Tu seras mieux allongée.
Hélène hésita. Elle avait passé la nuit précédente blottie
contre lui. Mais là c'était différent, elle avait le choix. A son sourire, elle
comprit qu'il trouvait sa réticence absurde. Elle essaya de s’asseoir le plus
doucement possible, mais ses jambes cédèrent d'un coup et elle s'affala à côté
de lui.
- Désolée, murmura-t-elle en rabattant les couvertures sur eux.
- C'est bon. Fait juste attention avec tes pieds, j'ai des
attelles.
Hélène glissa un regard sous les draps et vit que ses jambes
étaient plâtrées.
- Tu vois ? Tu ne risques absolument rein...
Le visage d'Hélène redevint grave.
- Où en es-tu? Tu crois que ça va aller?
Elle s'appuya sur son coude pour lire son expression et
démasquer un éventuel mensonge. Même à la faible lueur des rayons de lunes qui
filtraient à travers la fenêtre, elle fut frappée par l'intensité de ses yeux
bleus.
- Je vais m'en remettre, chuchota-t-il remuant a peine les
lèvres.
- Complètement? Est-ce que tu... pourras marcher, courir... et
voler, et tout ça?
- Oui, coupa-t-il. Je serais comme neuf d’ici vingt-quatre
heures.
Hélène pensa soudain qu'il lui suffisait de se pencher pour
l'embrasser. Cela lui parut si naturel -comme si elle devait l'embrasser -
qu'elle se pencha légèrement... puis, au dernier moment, elle se ressaisit et
se redressa, stupéfaite par son manque de contrôle.
- Couche-toi, Hélène, intima-t-il.
Elle ne se fit pas prier, soulagée de pouvoir cacher sa
confusion.
Ils restèrent allongés l'un près de l'autre sans bouger, le cœur
battant. Puis Lucas finit par se détendre et prit doucement sa main sous les
couvertures. Tout en regardant sa poitrine se soulever et s'abaisser d'une
façon familière, elle s'endormit un sourire aux lèvres. […]Hélène se sentait si
fatiguée qu'elle avait l’impression d’être collée au matelas, mais ce dernier
cri lui fit ouvrir les yeux. Elle vit le visage d'Ariane, de Cassandre et de Noëlle
penchés au dessus de son lit -non, pour être exact, au-dessus du lit de Lucas,
dans lequel elle se trouvait. Elle tourna la tête vers celui-ci à moitié
réveillé. Il affichait une mine renfrognée.
- Allez-vous disputer ailleurs, marmonna-t-il.Il se blottit maladroitement contre Hélène malgré ses plâtres et enfouit son visage dans son cou. Elle lui donna un coup de coude et sourit aux autres autour d'elle. Cassandre paraissait furieuse.
- Je suis venue voir comment il allait et je n'ai pas réussi à retourner dans mon lit, expliqua Hélène, mortifiée.Elle laissa échapper un petit cri quand la main de Lucas remonta le long de sa cuisse pour s'accrocher à sa taille. Elle le sentit se crisper.
- Ah oui... soupira-t-il, retrouvant sa mémoire. »
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