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Auteur : Irena
BRIGNULL
Prix : 17.50E
Edition :
Gallimard Jeunesse
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Résumé
DEUX MONDES QUE TOUT OPPOSE, UNE
GRANDE AMITIE, UNE HISTOIRE ENSORCELANTE.
Poppy, adolescente rebelle, se fait renvoyer de tous les
lycées qu'elle fréquente. L'innocente Clarée a du mal à se faire accepter par
sa communauté secrète de sorcières. Leurs chemins n'auraient jamais dû se
croiser. Pourtant, elles deviennent inséparables. Et la rencontre avec le
mystérieux Leo achèvera de bouleverser leurs destinées. Mais y a-t-il une
frontière entre magie et réalité?
Mon avis
Tout
d’abord, je tiens à adresser tous mes remerciements aux éditions Gallimard
Jeunesse pour ce service de presse.
Je
dois reconnaitre que ce n’est pas le résumé du livre qui m’a poussé à le lire
mais une phrase de Publishers Weekly : « un
roman fantasy qui a déjà des airs de classiques tout en étant complètement
contemporain ». Et c’est vrai ! L’écriture est si bien menée
qu’on a l’impression de lire
du JK ROWLING : il y a du vocabulaire, il y a de l’action, il y a du suspens… Un
vrai régal !
Poppy
et Clarée n’ont rien en commun si ce n’est que toutes deux peinent à s’intégrer
dans l’univers dans lequel elles évoluent. Poppy est sans cesse renvoyée des
collèges qu’elle fréquente et ne se fait aucun ami tant et si bien que son père
décide de déménager. Quant à Clarée, elle est la risée de sa famille dans le
clan des sorcières : destinée à être reine, sa cousine mène la vie dure à
la jeune-fille qui lui fait honte par son absence de pouvoir magique. Toutes
deux vont se croiser un jour, par hasard, se lier d’amitié et découvrir les
secrets de naissance, l’amour et jusqu’où la conquête du pouvoir peut mener.
Avec cette rencontre un nouveau monde s’offre à nos héroïnes.
Je
reconnais que le résumé n’est pas très original mais Irena BREGNULL arrive à faire du neuf avec du vieux. Car oui,
c’est bien son écriture qui change tout. Nous nous laissons happer par l’intrigue
dès les 1eres pages du livre. Son écriture
est fine et ciselée, concise tout en restant très évocatrice. Le
monde créé par l’auteure prend vie sous nos yeux et nous sommes immédiatement séduits par les caractères des personnages :
la fougue de Poppy, l’ingéniosité de Clarée et le charme de Léo. De plus, ce
roman ne se contente pas d’être un livre
sur la quête de vérité. On y découvre aussi un personnage à la Oliver Twist doté de beaucoup de charme
qui nous embarque dans ses mésaventures et qui ouvre un triangle amoureux des
plus touchants. C’est donc un roman
peu niais qui ose traiter de sujets difficiles comme la maltraitance
des enfants, le problème des reconstitutions familiales, etc. Et la fin est également très digne d’un bon livre car
mélancolique à souhait mais aussi emprunte d’une touche d’espoir qui nous
séduit irrémédiablement. Sans compter que le point de vue omniscient nous
permet d’avoir accès à la pensée de plusieurs personnages et nous varient
l’intrigue : la talentueuse Surelle, la machiavélique Crécerelle, la
mystérieuse Charlock… Je regrette juste que le roman ait autant de personnages
féminins ; il manque un peu de masculin pour équilibrer le tout. Mais
c’est aussi le but du roman d’être
féministe : ici, le garçon est protégé par la fille
et c’est une guerre des femmes qui est livrée pour conquérir le trône. Bref,
plusieurs personnages et une écriture très travaillée qui dont de ce roman un
classique de fantasy jeunesse et qui nous emmènent au pays des sorcières avec
talent et brio.
En bref
Apprécié
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Non-apprécié
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La narration avec un vocabulaire dense et qui
stimule l’imagination
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Les changements de points de vue avec la
focalisation omnisciente
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Une histoire assez sombre et difficile qui innove
tout en reprenant les gdes lignes de la fantasy
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Roman féministe
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Quelques longueurs
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Extrait
« Car
tous les efforts studieux de Crécerelle étaient animés par un seul et même
but : s’assurer que sa fille deviendrait reine. Pour cela, elle s’employa
à devenir la plus puissante sorcière de la confrérie, afin de garantir la
primauté de sa descendance. Crécerelle savait qu’elle devait éliminer les
concurrentes et ce, sans éveiller les soupçons. Tuer sa sœur aurait été la solution
la plus efficace, mais, malgré tout elle éprouvait un amour profond et tenace
pour Charlock. Et puis, l’assassinat c’était un expédient bon pour les ivraies
– les gens du commun, à l’esprit rudimentaire et sans magie. Les sorcières
n’agissaient pas ainsi, et Crécerelle avait décidé d’être la meilleure d’entre
elles, ainsi qu’il convenait à la mère d’une reine. Elle préparerait un sort
qui impressionnerait n’importe quelle sorcière par sa puissance et sa
complexité. Les sorcières, en effet, ne jugent pas les actes mais la méthode
utilisée. »