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Auteurs :
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Tom Ellen
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Lucy Ivison
Prix :
15.5E
Edition :
Gallimard Jeunesse (collection : Scripto)
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Résumé
Sam et Hannah n'ont
plus que l'été pour trouver leur homard, leur(e) partenaire idéal(e), avant
d'entrer à la fac. Mais le destin joue contre eux. Quiproquos, maladresses et
complexes alimentent leur crainte de rester vierges toute leur vie! Pourtant,
ils pourraient bien être faits l'un pour l'autre...
Une formidable comédie
romantique à deux voix qui nous fait vivre les grands moments d'une bande de
copains, les fous rires, les excès et les malentendus, la confiance en soi
jamais perdue malgré les apparences...et les surprises de LA première fois.
Tous les fans de la
série "Friends" adoreront.
Mon avis
J’ai
été attirée par ce livre parce qu’il a été publié par Gallimard et que je
savais que c’était une valeur sure. Je vous avoue que j’ai eu un peu peur au vu
du résumé : je m’attendais à un récit niais avec des personnages quiches
mais, si j’avais espéré faire une chronique sanglante j’aurais été déçue. Parce
que, malgré le résumé qui sentait l’été, ça n’a pas été une comédie romantique
fade comme on peut en trouver à l’approche des beaux jours.
Même
si l’intrigue n’avait rien d’original : Hannah et Sam fêtent la fin des exams,
ils se croisent, s’apprécient puis la vie les sépare tout en occasionnant d’autres
rencontres, les auteurs ont réussi à donner à ce livre un petit je ne sais quoi
qui le distinguait du genre. Je me suis reconnue dans la bande de filles :
leurs disputes, leurs questions, leurs vacances… Bref, la vie d’une jeune
adulte qui a terminé l’adolescence mais pas totalement. Mais j’ai aussi apprécié
Sam et ses potes, ils me faisaient rire et ils détendaient considérablement l’intrigue
avec leurs conneries.
L’humour.
Voilà le point fort de ce livre. Vous allez rire, impossible de ne pas le faire :
c’est de l’humour anglais : noir et désabusé sur des choses futiles. La
narration est pareille : ironique et légère mais également objective. Tous
les personnages sont drôles, surtout les mecs. On le sent bien, j’ai préféré le
point de vue de Sam à celui d’Hannah car le sien était beaucoup plus banal mais
comme les points de vue alternent ; les chapitres et les péripéties
défilent donc sans que j’ai eu le temps de lâcher le livre et de se lasser d’Hannah.
Rassurez-vous, dès le début, on est accro et notre enthousiasme ne retombe pas
une seule seconde. Autre point fort : c’est assez réaliste et donc pas
stéréotypé comme dans un livre de ce genre ; les auteurs décrivent notre
vie sans la rendre plus éclatante. Ils la rendent simplement plus drôle avec
cette narration distanciée. J’ai donc passé un excellent moment, la référence à
Friends de la part des éditeurs n’est
absolument pas mensongère et, en plus, ne massacre pas la série. Mon seul
regret était de ne pas avoir eu ce livre pendant les vacances d’été, j’aurais
moins fantasmé sur ces dernières ^^.
Extrait
Les 20 premières
pages ici : http://flipbook.cantook.net/?d=%2F%2Fwww.edenlivres.fr%2Fflipbook%2Fpublications%2F49712.js&oid=41&c=&m=&l=&r=&f=pdf
« SAM
Je le sentais mal. Totalement, profondément, terriblement mal.
Mais qu’est-ce qu’on était en train de faire, bon sang ? J’ai décidé de poser
la question à Robin.
– Je ne le sens pas, mon pote. Qu’est-ce qu’on est en train de
faire ?
Agenouillé dans l’herbe humide à côté du grand seau en acier, il
enfonçait un dernier manuel dans la masse de livres déchirés déjà entassés à
l’intérieur
– Qu’est-ce que tu racontes ? a-t-il marmonné, tenant les livres
en place d’une main tout en cherchant un briquet dans sa poche. Cela me semble plutôt
évident, ce qu’on est en train de faire. Il a allumé deux fois le briquet pour
vérifier s’il fonctionnait bien. C’était le cas.
– Ce que je veux dire, c’est que je ne me sens pas de faire ça
après ce qui s’est passé ce matin.
– C’est précisément pour fêter ça, espèce d’idiot.
– Justement ! ai-je hurlé alors qu’il se levait, époussetant le
devant de son pantalon, maculé de terre mouillée. Il n’y a rien à fêter. Je
t’ai dit que j’avais complètement foiré mon épreuve de français. Donc si on
fête quelque chose, c’est une défaite. Tu connais des gens qui célèbrent leur
défaite ? C’est illogique.
Il a ricané d’un air méprisant.
– On ne célèbre ni la victoire ni la défaite. On célèbre le fait
que c’est terminé. Peu importe nos résultats ; ce qui compte, c’est qu’on
n’aura plus jamais à repenser à ces examens.
Il était complètement à côté de la plaque, sur ce coup. J’avais
plus pensé à cette épreuve de français depuis que je l’avais terminée, ce
matin, qu’au cours de ces six derniers mois. Ce qui, pour être honnête, expliquait
peut-être pourquoi je m’étais planté à ce point. Putain de plus-que-parfait !
Non, mais franchement, qui a besoin de remonter aussi loin dans le passé ?
Robin a de nouveau allumé le briquet.
– Bon. On le fait, alors ?
Ça avait toujours été notre plan. Dès le début de l’année de
sixième, nous avions convenu que le jour où nous passerions la dernière épreuve
du bac, nous fêterions ça en incinérant tous nos livres de classe. Ce geste
était censé représenter une sorte de purification ; un feu de joie splendide et
cathartique qui symboliserait la fin de notre enfance et le début de... eh
bien, pas vraiment de l’âge adulte, mais d’un pas dans cette direction, en tout
cas. Mais dans la réalité, nous nous retrouvions plantés devant un seau dans le
jardin de Robin. Si c’était ça, la route menant à l’âge adulte, j’envisageais
de faire demi-tour.
Robin s’est agenouillé et a plongé la main au fond du seau pour
en sortir mon manuel de français. Il l’a soigneusement posé au sommet du tas et
m’a tendu le briquet.
– Allez, tiens, mec. Montre à ces crétins de Français de quel
bois tu te chauffes.
J’ai secoué la tête.
– Non, je n’ai pas envie.
Il a haussé les épaules.
– Comme tu veux.
Il a approché la flamme du briquet d’un coin de la couverture du
livre.
– Pourquoi est-ce que ça ne brûle pas ? a-t-il demandé. Il ne se
passe rien.
– Il est plastifié, tête de nœud.
La flamme ne parvenait qu’à grand-peine à brunir légèrement le
coin recouvert de plastique. Si l’on employait cette méthode pour chaque livre,
on allait y passer la journée.
– Mais pourquoi est-ce qu’ils les plastifient, putain ? s’est-il
emporté en éteignant le briquet.
– Sans doute pour empêcher des types comme nous de les brûler
dans des seaux. »