Auteur :
Philippa Gregory
Prix :
17.5E
Edition :
Gallimard jeunesse
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Résumé
1453.
Luca Vero, le jeune
inquisiteur, poursuit sa mission secrète à travers l’Italie. Désormais en route
vers Zagreb au bras de la belle Isolde, en compagnie de la mystérieuse Ishraq
et du facétieux Freize, il fait halte à Piccolo, un village de pêcheurs où règnent
superstitions et peurs. Soudain, les rues sont submergées par des centaines
d’enfants. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Johann le Bon, leur guide,
prétend que la mer s’ouvrira devant eux jusqu’en Terre sainte. Est-il prophète,
démon ou imposteur ?
Mon avis
Me
voilà agréablement surprise par ce second tome qui m’a semblé moins fictif que
le 1er (ma chronique ici : http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2015/01/heretiques-t1-le-mystere-isolde.html
). Les personnages ont clairement évolués et se sont affirmés : le
possible couple Freize/Ishraq est au premier plan, à mon plus grand bonheur, et
la prise de Constantinople de plus en plus évoquée ainsi que la menace de fin
du monde ce qui fait de ce second tome, une œuvre plus noire et mystérieuse.
Nous
retrouvons donc Luca et ses amis en route vers leur nouvelle destination mais
qui sont retardés par l’apparition d’une croisade d’enfants. Quand je dis « croisade »,
il ne s’agit pas de 3 pauvres enfants mais de milliers de jeunes gens suivant
Johan le Bon tel le joueur de flûte de Hamelin en dépit de leurs conditions de
vie harassantes. Ce dernier se prétend être inspiré par Dieu qui guide son
chemin et qui le mènera en Terre Sainte afin que lui et les enfants puissent
reprendre Constantinople. Luca est donc chargé de savoir si c’est adolescent
est le suppôt de Satan menant des jeunes âmes droit vers l’enfer ou s’il est
réellement inspiré par la grâce divine comme il le prétend. Pourtant, malgré le
fait que ses prophéties soient fondées, elles s’avèrent incomplètes et vont
mener nos héros à regarder la mort de près.
Je
vais être honnête avec vous : j’ai nettement préféré la seconde partie du
livre car il y a un peu plus de nouveauté. Le premier tome me semblait ne pas
être en accord avec l’intrigue principale car j’avais l’impression que les
enquêtes n’étaient pas assez terrifiantes et me semblaient bien dérisoires pour
faire l’objet d’un ordre secret. Ainsi, si le début du T2 semble ressembler au
T1, la seconde partie prend la tangente de se différencie radicalement du début
de cette série en s’interrogeant, non plus sur ces fameuses enquêtes que l’Ordre
des Ténèbres charge à Luca, mais sur l’ordre lui-même. Je ne veux pas vous en
dire trop, mais sachez que Luca va être confronté à la figure du Diable et à la
tentation qui rappelle fortement le sujet d’Adam et Eve. Les personnages sont
donc plus complexes et on se demande qui joue double-jeu, ce qui pimente l’intrigue.
Parallèlement et à ma plus grande joie, Isolde a tendance à disparaitre au profit
d’Ishraq qui illustre la tension entre l’idéal chrétien et païen posant des
questions encore d’actualité sur la femme et sa représentation. C’est définitif :
j’ai été séduite par l’écriture de Philippa Gregory qui réussit à poser des
questions contemporaines à son lecteur dans un roman traitant de l‘univers
médiéval et je continuerai à la lire.