dimanche 30 avril 2017

L’été de Summerlost



     
Auteur : Ally CONDIE
 
Prix : 14,5€
 
Edition : Gallimard jeunesse  

Résumé

LA MAGIE D'UN ETE SOUS LE SIGNE DE L'AMITIE ET DU THEATRE

Un an déjà que le père et le plus jeune frère de Cedar ont disparu dans un accident de voiture. Ce premier été après le drame, l'adolescente, sa mère et son frère s'installent dans leur nouvelle maison de vacances, dans la petite ville d'Iron Creek, et tentent de se reconstruire. Très vite, les mystères se succèdent : qui est ce garçon bizarrement costumé qui passe jour à vélo devant la maison ? Qui peut bien déposer des objets sur le rebord de la fenêtre sans explication ? Dans les coulisses de Summerlost, un festival de théâtre, Cedar se laisse entraîner par Leo sur les traces d'une actrice disparue dans d'étranges circonstances...

 

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à adresser tous mes remerciements aux éditions Gallimard Jeunesse pour ce service de presse.

 

Habituée à lire Allie CONDIE, je ne pouvais pas passer à côté de sa nouvelle sortie. Et j’aurais eu tort de le faire d’ailleurs, ce roman est le plus mature de tout ce qu’elle a pu publier mais aussi le plus touchant.

Cedar s’installe dans une nouvelle ville à la suite de l’accident qui a coûté la vie de son père et de son frère. Sa mère et son petit-frère sont tous les deux aussi dévastés qu’elle mais chacun va gérer le deuil différemment et pour Cédar cela va consister à travailler dans un festival et à présenter le matin la vie d’une actrice de théâtre en compagnie de Léo. L’objectif étant de gagner assez d’argent pour qu’il puisse rendre visite à son père à Londres.

C’est donc un roman très différent du style d’Allie CONDIE car beaucoup plus spirituel à ce dont elle nous a habitué. Nous sommes loin de Promise et Atlantia. Cette fois-ci, le fantastique n’est pas présent ; seuls des signes discrets et à double interprétation sont présents. Mais ils sont les manifestations du déni de Cédar et de sa douleur de savoir ses proches partis. Pour autant, on évite les stéréotypes du deuil : ni mélancolie, ni dépression, ni lamentation. Le roman est une ode à la vie. Bien que ce livre soit destiné à un lectorat plus jeune que ce à quoi je suis habituée pour les livres jeunesse (à partir de 10 ans selon la couverture), ce roman ne se destine absolument pas à un public aussi jeune. C’est un roman qui est plein de maturité avec des personnages émouvants qui font leur deuil à leur façon : la mère qui construit une véranda, la fille qui est employée dans un festival shakespearien, le petit frère passionné par un soap-opéra. Aussi, le roman ne se cristallise pas sur la perte et l’explosion de la famille mais, bien au contraire, sur la réunification d’une famille grâce au personnage de Cédar qui veut aller en Angleterre voir son père. Une jolie histoire de vie !

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Ni mélancolie, ni dépression, ni lamentation pour une ode à la vie
 
-          Une histoire sur le deuil qui ne se concentre pas dessus
-          Quelques longueurs

 

Extrait

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-          C’est de la folie, ai-je dit

-          Comme on ne peut pas rentrer tard, on devra faire ça tôt le matin. Mais vraiment tôt, pour éviter de se faire prendre. Et puis, il faudra que je monte la garde à côté du téléphone tous les matins pour m’assurer que personne d’autre ne réponde. Ce sera facile. Mes parents sont au travail à cette heure-là et mes frères à l’entrainement. J’ai pensé à tout.

-          Je vois ça. Qu’est ce qui t’a décidé à prendre une partenaire ?

-          Notre rencontre

Flirtait-il ? Se moquait-il de moi ? M’en avait-il parlé parce qu’il avait de la peine pour moi après ce qui était arrivé à ma famille ? Il était forcément au courant. Tout le monde l’était. Et au cours de l’année qui venait de s’écrouler, de nombreuses personnes avaient fait des choses gentilles pour moi, principalement par pitié.

-          On se partagera les gains, a-t-il repris. On se retrouvera chez moi à 7h moins le quart et on marchera ensemble jusqu’à l’Everett Building. C’est là-bas que notre visite commencera ; à l’endroit où elle est née.

Lisette me dévisageait depuis le prospectus et son portrait sur le mur.

-          Alors qu’en dis-tu ?

-          D’accord

Je ne savais pas pourquoi j’avais accepté. Mais si j’avais dû deviner, j’aurais dit que c’était parce que j’aimais discuter avec Léo. Il semblait toujours avoir quelque chose en tête. Son cerveau était très occupé.

Je voulais suivre le mouvement, monter à bord de son esprit telle une auto-stoppeuse, afin que mon cerveau soit occupé, lui-aussi. »

 

A savoir

Vous pouvez retrouver mon avis sur un autre livre d’Allie CONDIE ici : http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2015/11/atlantia.html

dimanche 23 avril 2017

J’ai avalé un arc-en-ciel



 
Auteur : Erwan JI
 
Prix : 17€
 
Edition : Nathan

Résumé
Je m'appelle Capucine, mais on m'appelle Puce. J'ai dix-sept ans, la peau mate et un accent de Montpellier. Enfin, l'accent, c'est quand je parle français. Je vis aux Etats-Unis depuis que j'ai trois ans. Cette année, il m'est arrivé un truc phénoménal. Retournement de vie, frisson géant, secousse cosmique... Vous appelez ça comme vous voulez, mais la vérité... c'est que j'ai avalé un arc-en-ciel.


Mon avis

Tout d’abord, je tiens à adresser tous mes remerciements aux éditions Nathan pour ce service de presse.

J’avoue que j’ai été un peu niaise sur le coup et que je n’avais pas capté (malgré la couverture arc-en-ciel) que le livre allait parler d’homosexualité. J’ai été attirée par le ton frais qui se dégageait du livre. Eh bien, je vais vous avouer que c’est tout aussi bien ! Après tout, pourquoi faudrait-il absolument spécifier qu’il s’agit d’un amour lesbien ? Dans ce livre, il s’agit avant tout d’une histoire d’amour et c’est tant mieux.

Puce n’a rien d’extraordinaire : bon élève sans être major de la promo, elle s’entend avec tout le monde mais demeure malgré tout assez anonyme au lycée. Après sa rupture avec Ben, elle décide de tenir un blog qui devient un journal intime de son quotidien et de sa dernière année de lycée. Dernière année où elle va trouver l’amour sous une forme qu’elle n’imaginait absolument pas.

Le thème du roman traite d’un sujet encore difficile à afficher dans notre société : l’homosexualité. Pourtant l’auteur ne délivre aucun jugement, qu’il soit positif ou négatif : il se contente de laisser une romance se développer, comme s’il s’agissait d’une romance homme/femme. Pour moi, ce roman est imprégné d’une humanité formidable. On évite les stéréotypes et autres niaiseries dans lesquelles on tombe bien trop rapidement pour laisser place à la naissance d’une jolie romance. De plus, la narration est très attachante avec des apostrophes au lecteur et des chapitres brefs qui rappellent la série Awkward. On a sous les yeux une jeune-fille qui est en train de se construire. Et on ne peut s’empêcher de s’attacher à Puce et à son quotidien qui n’a vraiment rien d’extraordinaire car elle a été comme nous : gaffeuse, perplexe, triste à l’idée d’en finir avec le lycée et en quête d’une identité sexuelle. Bon, j’avoue que ce récit initiatique pour nos personnages intègre un peu trop de culture américaine avec des lieux fantasmés. J’ai eu l’impression que tous les stéréotypes étaient rassemblés mais peut-être est-ce vraiment comme ça les lycées américains ? Enfin, point le plus positif à mon sens : le roman ne se concentre pas sur l’histoire d’amour. L’auteur s’en libère grâce au jeu de l’Assassin qui introduit du suspens et un peu de dark dans le récit. En effet, il s’agit d’un jeu qui a lieu dans le lycée de Puce dans lequel chaque élève a une cible définie qu’il doit abattre par tous les moyens et tous les coups sont permis. Nous ne tombons donc pas dans le huis-clos étouffant que l’on connait trop bien pour suivre une jeune-fille qui fait écho à celle que nous avons été et qui découvre l’amour. En bref, un roman lumineux, dont on pourrait penser qu'il ne réserve aucune surprise, mais qui s'avère d'une justesse et d'un humour remarquables.

 

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Amour homosexuel
-          Explications claires du système scolaire américain
-          Blog qui rappelle la série Awkward avec une narration fraîche et dynamique
-          Quelques longueurs
-          Trop de culture américaine

 

Extraits

« Dans ce blog, je vais parler de ma vie, mais aussi de la vie. Parce que ce qui compte quand on navigue, ce n'est pas le bateau. C'est l'océan, l'équipage, et les étoiles au-dessus de nos têtes. »

***

« Parfois, je m'entends parler, et je n'aime pas qui je suis. Ou plutôt, je n'aime pas la version de moi que je suis en train d'être. Ça dépend à qui je parle. La conversation, c'est comme le tennis, on s'adapte à l'autre. J'aime mes amis parce qu'ils me permettent d'être une version de moi que j'apprécie. D'une certaine façon, à travers eux, c'est moi que j'aime. »

***

« Avant, je croyais qu'un artiste, c'était quelqu'un qui savait dessiner, peindre, ou sculpter. J'ai compris en observant Haley ce qu'est un vrai artiste. (...) Une sorte d'ingénieur sensible, d'inventeur romantique, de créateur moderne, qui prend des bouts de ponts en ruine pour en faire des arcs-en-ciel. »

 

A savoir

Un T2 a été confirmé par l'auteure

jeudi 20 avril 2017

La sirène



 
Auteur : Kiera CASS
 
Prix : 18€
 
Edition : Robert Laffont (collection R)

Résumé

UNE FILLE AU LOURD SECRET.

LE GARÇON DE SES REVES.

UN OCEAN LES SEPARE.

Kahlen est une Sirène, vouée à servir son maître l'Océan en poussant les humains à la noyade. Son arme ? Une voix fatale pour qui a le malheur de l'entendre... et qui l'oblige à se faire passer pour muette lorsqu'elle séjourne sur la terre ferme.

Akinli, lui, est un séduisant jeune homme, qui incarne tout ce dont Kahlen a toujours rêvé.

Alors que leur amour naissant leur fait courir un grave danger, Kahlen est-elle prête à tout risquer pour Akinli ?

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à adresser tous mes remerciements aux éditions Robert Laffont pour ce service de presse.

Je me souviens à quel point j’avais aimé La Sélection bien que les tomes trop nombreux aient fini par me lasser. Aussi, je tenais absolument à lire ce livre et je ne suis absolument pas déçue ! Déjà, le fait que ce soit des sirènes m’avait à moitié convaincue mais alors que ce soit un one-shot et aussi mélancolique a fini de me convaincre.

Kahlen a 19 ans lors de son naufrage et fait un pacte avec l’Océan pour rester en vie : elle le servira pendant 100 ans avant de retourner à sa vie terrestre totalement amnésique. Quand on nous propose ça ou la mort, on accepte mais 80 ans plus tard, Kahlen compte les années qui la sépare de sa liberté. Et elle devient d’autant plus pressée lorsqu’elle rencontre Akinli… Mais elle a promis un siècle de servitude à l’Océan et celui-ci ne compte pas y renoncer de si tôt.

Honnêtement, je m’attendais à une lecture bien plus niaise mais CASS ne tombe pas dans le piège et transforme la niaiserie en mélancolie. C’est admirable. La lecture est toujours teintée d’amertume et nous rappelle Humaine de Rebecca MAIZEL. Là aussi, l’éternité représente une souffrance et il s’agit plus de lutter contre ce pacte mortifère que de trouver l’amour. Ce dernier n’est qu’une motivation. Les apparitions d’Akinli sont donc rares et attendues. Aussi, l’héroïne n’est pas aussi casse-noix que ce que je craignais ; elle est agaçante mais touchante. Elle sait s’opposer au destin que l’Océan veut lui imposer et on ne peut s’empêcher de la respecter pour cela. Par ailleurs, la trame est assez bien conçue et on a plein de références à La Petite Sirène d’ANDERSEN. Pour les amateurs comme moi, on est vite fan. Le fait que ce soit un one-shot contribue également à nous laisser une bonne impression : un peu comme un conte, on sait qu’il n’y aura pas de suite et on profite donc au maximum de l’intrigue. Voilà donc pour moi une belle lecture qui me réconcilie avec Kiera CASS !

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Les références à Andersen et à son conte de La Petite Sirène
-          Les créatures présentes
-          La volonté de se battre de l’héroine contre son destin
-          Une temporalité floue dans laquelle on se perdait un peu trop facilement

 

Extraits

« Nous appartenons à l’Océan. Si tu choisis de venir avec nous, tu Lui appartiendras toi aussi. Tu ne vieilliras pas, tu ne tomberas jamais malade. Tu resteras telle que tu es pendant les cent prochaines années. »

 Je m’interromps quelques instants, pour lui laisser le temps de digérer ce message. Je regrette de n’avoir pas été assez attentive à cette partie du discours le jour où Marilyn a fait de moi une Sirène.

 « Pendant cette centaine d’années, tu deviendras une sorte d’arme. Ta voix sera fatale à quiconque l’entendra et tu ne devras le révéler à personne, pour ta sécurité mais aussi pour la nôtre. Lorsque ce siècle sera écoulé, tu récupéreras ta voix et ta vie. En attendant, tu te mettras au service de l’Océan. Tu ne seras jamais seule. Nous veillerons sur toi, et l’Océan aussi.

 — Et ma famille ?

 — Je suis désolée, mais tu ne les reverras plus »

***

Un long voile blanc flotte autour d’elle, sa robe en dentelle est gorgée d’eau de mer. Elle m’observe, le regard vitreux. Cela devait être le plus beau jour de sa vie, pas le dernier. Impossible de dire qui est le jeune marié ; tous les hommes sont habillés de la même façon. Peut-être a-t-il déjà été englouti par l’Océan.

 Soudain, la nausée me gagne. Cette femme avait trouvé l’amour, tout comme moi. Mais aucune de nous deux n’aura droit à son happy end. Bouleversée, j’arrête de chanter.

 Même si mes sœurs poursuivent leur œuvre, mon silence brise le sortilège et la mariée, soudain lucide, se débat dans les flots.

 « Michael ! s’écrie-t-elle. Michael ? » Alors, elle m’implore du regard. J’aimerais détourner le mien, mais j’ai l’impression que la regarder mourir lui rendra sa dignité, d’une certaine façon. Des larmes roulent sur mes joues.

 « Pitié », lance-t-elle d’une toute petite voix qui couvre celle de mes sœurs.

 Spontanément, j’avance dans sa direction. À peine le temps d’esquisser quelques pas : Elizabeth me rattrape, me fait tomber, m’attrape par les cheveux et me foudroie du regard. Je me débats.

 « Lâche-moi !

 — Chante, m’ordonne l’Océan.

 — Chante ! » insiste Elizabeth. Derrière nous, Miaka et Padma persévèrent dans leur sinistre besogne. « Tu ne vois pas que tu aggraves la situation ? Chante. Finis ce que tu as commencé ! »

 Je contemple nos victimes. Certaines s’arrachent progressivement à notre emprise.

 « S’il te plaît, Kahlen, m’implore Elizabeth. Tu nous fais toutes courir un grave danger. »

«  Au lieu de lui obéir, j’implore la clémence de l’Océan. « Sauve-la ! Il y a de la place pour une cinquième Sirène ! »

 « Pas de femmes mariées. Pas de mères. Tu voudrais la condamner à cette vie ? » Il y a du chagrin dans Sa voix.

 Je me tais. Non. Un siècle de meurtres, c’est mille fois plus cruel que quelques secondes de terreur.

 Je blottis ma tête au creux de l’épaule d’Elizabeth et je me remets à chanter. La voix de ma sœur se mêle à la mienne. Je me concentre exclusivement sur Miaka et Padma, dont les visages trahissent un mélange d’émotions contradictoires : compassion, déception, colère, méfiance. Nous chantons jusqu’à ce que s’éteigne le dernier cri, jusqu’à ce que le paquebot sombre au fond de l’Océan. Le silence est tranchant comme la lame d’un rasoir, beaucoup plus douloureux que les hurlements des noyés.

 Miaka, dans une colère noire, m’attrape par les épaules et me secoue.

 « Elle aurait pu te tuer ! Elle l’a déjà fait, pour moins que ça ! Qu’est-ce qui t’est passé par la tête ? Tu as pensé à nous ? »

 Je ne m’attendais pas à cette réaction. Mes sœurs sont censées me comprendre. Elles seules ont les clefs.

 Je ferme les yeux. « Je suis fatiguée de la mort.

 — Nous sommes toutes fatiguées de la mort », rétorque Elizabeth »

***

« Viens jeter ton cœur dans les flots

Ton âme se perd, mais elle en sauve d’autres,

Bois de Mon eau et meurs

Échange ta vie contre mille vies

Viens, bois tout ton soûl

Bois et perds-toi en Moi et accueille la fin à bras ouverts

Bois et accueille la fin à bras ouverts

Tu fais partie d’un tout

Car tous doivent mourir, tous doivent périr

Offre-Moi ton corps

Que ta dernière demeure soit l’Océan

Viens et bois tout ton soûl

Bois et perds-toi en Moi

Bois et perds-toi en Moi »

dimanche 16 avril 2017

Un été pour tout changer T1



 
Auteur : Melissa de la CRUZ
 
Prix : vieille parution en poche, pas cher du tout
 
Edition : WIZ

Résumé

Elles ne se connaissaient pas. Ensemble, elles vont vivre un été inoubliable ! océan, bains de soleil, soirées branchées...et quatre bambins à surveiller : voilà les vacances de rêve qui attendent trois adolescentes embauchés comme filles au pair dans les Hamptons, la station balnéaire ultrachic près de New York. Mara, Jacqui et Eliza débarquent chacune avec leurs illusions. Mais bien sûr, rien ne va se passer comme prévu. Coups de théâtre, coups de cœur et coup de blues, cet été pourrait bien changer leur vie !

 

Mon avis

J’ai enfin réalisé mon projet de relire cette formidable série ! Je me souviens que ça a été l’un de mes 1ers coups de cœur en jeunesse. Melissa de la Cruz gère parfaitement tout les ingrédients d’un bon livre jeunesse : des personnages forts et de tous horizons, une vie parfaite qui fait rêver et des histoires d’amour sweety. Et le plus merveilleux : qu’on soit petit ou grand, on accroche toujours autant J

Elisa, Jackie et Mara sont embauchés par les Percy pour devenir filles au pair.

Elisa accepte à la suite du scandale financier qui a plongé ses parents dans la pauvreté, pour tenter de retrouver son rythme de vie ainsi que ses amis.

Jacqui est brésilienne et se déplace spécialement jusqu’aux Hampton pour retrouver Lucas.

Mara n’a aucune motivation personnelle si ce n’est l’argent mais elle va faire la découverte d’un monde qui va changer ses aspirations. Toutes trois ont des aspirations qu’elles vont mettre à l’épreuve durant cet été pour se découvrir.

 

Franchement, si vous ne l’avez lu et que vous aimez les styles de livres de l’été « sea, sex and sun » c’est celui-ci qu’il vous faut lire. C’est franchement le colosse qui a inspiré un grand nombre de publications du même style. Sans compter que l’auteure a su mêler différents personnages pour ne pas nous lasser : la peste BCBG, la bomba latina et l’insignifiante intello. On a les trois personnages habituels du teenage qui se croisent dans différentes quêtes : popularité, amour, argent. Et puis, puisqu’il s’agit de Melissa de la Cruz, n’oublions pas aussi de parler de la romance car elle sait écrire une histoire d’amour qui ne soit pas trop niaise tout en étant romantique et adaptée au public ado. Ses personnages masculins sont craquants et tout aussi vivants que les personnages féminins en offrant des dilemmes intéressants. Rarissime en litté jeunesse. De même, l’univers qu’elle peint est réaliste et prend vie sous nos yeux. Je vous le dit, on veut être fille au pair après cette lecture !

 

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Personnages et quêtes variées : quand Gossip Girl côtoie Dowtown Abbey
-          Sea, sex and sun
-          Des personnages masculins travaillés pr être craquants
-          Une histoire d’amour pas trop niaise
 

 

 

Extrait

« Il s'apprêtait à lui avouer à quel point il la trouvait ravissante, quand son téléphone se mit à sonner.
—Oh , je suis désolée, dit elle d'un ton nerveux, manquant de renverser son verre en ouvrant son portable. Allo? Jim! Salut! Comment ça va?
Ryan fut coupé dans son élan. Jim? C'est qui, ce fichu Jim?

— C'est qui, Jim? demanda Ryan, comme malgré lui.

— Mon petit ami, répondit Mara en se détournant, le téléphone collé à l'oreille. »

dimanche 9 avril 2017

De feu et de neige



 
Auteur : Anne-Marie POL
 
Prix : 15,95E
 
Edition : Nathan

Résumé

1812, Moscou.

Félicité, jeune Française de 16 ans, vit avec sa mère sous la protection d'une riche famille russe. Malgré leur différence de classe, Félicité est amoureuse de Fédor, le fils de la comtesse. Mais la guerre éclate, Napoléon Ier a décidé d'envahir la Russie. Les Français sont devenus les ennemis des Russes. Félicité n'a d'autre choix que de fuir pour survivre.

Mon avis

Me voilà repartie pour une épopée dans la glaçante Russie. A la différence de Cœur de Loup, nous avons ici un récit historique réaliste inspirés de faits divers réels. En effet, l’auteure a trouvé un journal intime aux puces et l’utilise. Son roman est alors un mélange entre la retranscription du journal et l’invention de l’auteure pour combler les trous.

Félicité est une jeune française dont la mère, marquée par les évènements de la Révolution française, a choisi de se mettre au service d’une comtesse russe. Félicité se sent donc aussi bien russe que française et prévoit déjà de se marier à Fédor. C’est sans compter sur les ravages que cause la campagne russe de Napoléon. Mettant Moscou à feu et à sang, les exilés sont doublement pourchassés : les russes veulent se venger sur les français et les français se moquent de leurs patriotes qu’ils considèrent comme des traitres à la patrie. Félicité doit alors faire face à des enjeux bien plus importants que l’amour de Fédor…

Le premier point que l’on apprécie est le cadre historique : très travaillé et donc très réaliste, on se plonge véritablement dans la Russie (glamour) du XIXe siècle. La bibliographie à la fin du livre témoigne que rien n’est inventé par l’auteure ; et ce travail de recherche se ressent véritablement.  Aussi, on accroche immédiatement avec l’atmosphère du début qui rappelle Guerre et Paix. Bien que le livre soit assez court avec ses 300 pages, il reste dense et vif : les évènements s’enchainent avec fluidité et ne sont pas romancés. Le froid de la Bérézina nous gagne peu à peu, comme il arrive à s’emparer de notre héroïne. De plus, les fragments du journal de Félicité offrent une voix convaincante pour s’élever du récit. Je ne vais pas vous cacher que Félicité tape vite sur le système avec son idolâtrie pour Fédor… Mais, l’élégance de la plume de POL nous fait oublier cela. Car, au-delà de l’histoire de Félicité, POL nous pose une problématique intemporelle : quel est le sort réservé aux exilés ? Et quelle identité ont-ils ? Nous le voyons bien avec les pérégrinations de Félicité même si le récit n’a aucune propagande politique. Il se contente de nous montrer le destin d’une réfugiée qui lutte pour sa survie au milieu de deux nations déchirées ; à nous de nous faire notre propre opinion. L’identification en est renforcée et on ne peut s’empêcher de se demander ce que nous nous aurions fait.  La fin reste aussi juste dans sa tonalité : ni pathétique, ni joyeuse. Elle est simplement saisissante de réalité et nous laisse refermer le journal de Félicité avec un léger sourire aux lèvres, la tête pleine de questions.

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Une histoire vraie banale dont l’auteure s’est emparée après avoir trouvé un journal intime
-          Une épopée réaliste dans la Russie du XIXe siècle : fuites, sang et larmes sont au rendez-vous
-          Des questions intemporelles : la question de l’identité quand on est d’origine étrangère dans un pays
-          Une fin absolument pas romanesque
-          Une héroïne trop égoïste et centrée sur les problèmes de son fiancé

 

ExtraitS

«  Elle a crié.

Et le son de sa propre voix réveille Félicité.

L’orage ne gronde pas dans le jour qui point, mais un martèlement sourd ébranle le sol ; la maison en tremble.

Des chevaux, comprend la jeune-fille, des chevaux de guerre…

Leurs sabots retentissement sur les planches de bois, des ponts ou des rues, résonnent dans les quelques avenues pavées ou frappent la terre battue des autres voies avec un bruit feutré ; des dizaines, des centaines de chevaux se pressent dans la ville, dirait-on. Le cliquetis de leurs gourmettes tinte comme une insupportable sonnaille ; elle rythme leur piétinement assourdissant, qui, sans cesse renouvelé, ricoche sur les murs des maisons, monte jusqu’au ciel et, multiplié par l’écho, semble n’avoir pas de de fin, tandis que çà et là, roulent les tambours.

Est-ce qu’il arrive ? »